Imaginez les Spice Girls en plein burnout et prêtes à en découdre avec le commun des machos de tous poils ; vous aurez une petite idée de ce que vous réserve « Release the Beast », pur moment de frénésie où la violence, savamment dosée, se met au service d’une piste explosive.
Il suffit de moins d’une minute pour que les rôles présentés dans l’introduction de « Release the Beast » soient totalement inversés. Scène de la vie quotidienne (malheureusement) : une belle jeune femme passe devant un homme, séducteur selon ses propres critères et prêt à sombrer dans la misogynie la plus pure. On craint pour la première, on déteste le second ; et c’est à ce moment précis que notre vœu le plus cher se voit exaucé, le type en prenant comme il faut pour son grade. Dès lors, le clip passe en mode « western moderne » : cinq femmes, armées de leur charme et de leur force intérieure, vont en faire baver à ceux qui se mettront en travers de leur chemin, ou qui ont eu le malheur de leur chercher des noises (à ce titre, la scène finale est une merveille de terreur brute et sans concession). Avec, en bande originale, le hip-hop teinté de trip-hop racé et incisif de Two Faces, illustration idéale à ces sommets visuels que l’on savoure sans modération.
L’intelligence de « Release the Beast » est de ne pas banaliser ce qu’il représente, ni de rendre les actes exposés gratuits ou inutiles. Au contraire, il est un parfait canevas sur lequel coudre les portraits de ces créatures nocturnes encore plus terrifiantes que n’importe quel monstre cinématographique (car oui, dans le cas présent, c’est bien de Septième Art qu’il s’agit), mais justifiant leur hargne par la beauté picturale du court-métrage. Il convient de saluer le travail de Spline Studio, l’équipe ayant parfaitement compris de quelle manière graver, dans nos mémoires, l’impact à la fois sauvage et unique de la musique elle-même. Et bon sang, que c’est jouissif ! Messieurs, un conseil : rasez les murs…
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