[Live] Rodrigo y Gabriela à l’Aéronef

Silence radio pendant cinq ans. Mais les premières notes de « Mettavolution », paru en avril dernier, nous ont suffi pour les pardonner. Il était même impensable qu’on loupe leur passage à l’Aéronef, car s’il existe un duo de guitaristes capables de retourner une salle à la vigueur inimitable de leurs riffs, sans jamais ouvrir la bouche, ce sont bien Rodrigo y Gabriela. On vous raconte comment nos deux Mexicains ont renversé leur bouillon d’énergie sur une salle comble et conquise ! 

crédit : Juliette Poulain

Le public les acclame avant même que les lumières jaillissent. Rodrigo y Gabriela entrent en piste avec un naturel et une assurance déconcertants. Guitares en main, ils s’assoient paisiblement sur l’estrade au milieu de la scène, scrutent brièvement la salle et entament d’une poigne infaillible « Krotona Days » et « Witness Tree », deux titres phares de leur nouvel opus. L’audience brûlante ne cache pas son enthousiasme, éprise d’un élan de déhanchés peinant parfois à suivre le flot de notes acoustiques. En fait, il faut absolument voir Rodrigo y Gabriela en concert parce qu’avec deux guitares, sans aucune parole, ils vous livrent une performance musicale effarante. On reste sans voix devant la maîtrise technique de Rod, et pire : sans mot devant les doigts de Gab qui s’entremêlent aux cordes à une vitesse folle, tout en tapant le rythme sur le corps de la guitare.

Le tandem présente principalement ses récents morceaux, mais prend un malin plaisir à revisiter quelques vieux titres, des incontournables « Diablo Rojo » à « 11:11 » en passant par « The Soudmaker ». Et quand le voluptueux « Tamacun » résonne, les hurlements s’élèvent haut et fort avec sueur et ferveur. L’osmose est telle que les gens dansent, sourient, crient et renversent de la bière sur leurs voisins pendant que Rod y Gab débitent leurs riffs en sautant partout sur scène. Leur fameuse reprise de Manu Chao, « Clandestino », nourrit l’excitation des spectateurs jusqu’à la dernière bouchée. Tandis que ceux-ci s’évertuent à rester, les deux musiciens peinent à quitter le lieu, constatant sûrement la réussite de leur pari, celui que Rodrigo lançait au début du concert : « Ça fait des mois qu’on est sur la route, et parfois on n’a pas forcément envie de jouer mais plutôt de rentrer chez soi. Sauf quand, comme là, on se retrouve face à une salle comble avec tous ces visages, tous ces sourires qui sont venus là juste pour nous, pour nous applaudir, pour nous donner la force de faire la musique. J’espère que, quand vous sortirez du concert tout à l’heure, vous aurez le sentiment d’être plus heureux. »


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Juliette Poulain

Photographe élevée au son des guitares électriques, en quête d'aventures musicales en (quasi) tous genres (surtout rock'n'roll !)