[Live] Pond à l’Elysée-Montmartre

L’Elysée-Montmartre accueille Pond pour clore la folle année du groupe entre festivals et sorties parisiennes. Après avoir ainsi écumé les partitions de son nouveau disque, on a eu droit à un set en mode best of de ses 10 ans de délires psychédéliques. 

Pond – crédit : Alphonse Terrier

Le psychédélisme australien est à l’honneur dans la salle parisienne, où ces cousins de Tame Impala jouent de plus en plus sur le terrain de Methyl Ethel, leurs voisins de Perth. En effet, le band de Nick Allbrook ose le virage pop sur son huitième long format défendu cette année : « Tasmania ». Les guitares électrisantes sont souvent (mais pas exclusivement) troquées contre des synthés rutilants afin de changer la formule et explorer de nouvelles sonorités. Si l’expérience sonique est inégale, Pond a le talent scénique pour soigneusement emballer le tout, osant même les solos de flûte traversière sur « Hand Mouth Dancer ».

Le voyage en Tasmanie s’appuie en fait sur une suite de friandises pop hautement mélodiques : sorte de « Currents » déjanté, cet ultime disque compte d’ailleurs Kevin Parker à la production, et sur scène comme en studio sur les talents du très Tame Impala, Jay Watson. Le titre éponyme, le tube funky « Daisy » ou les vagues de synthés de « The Boys Are Killing Me » convertissent ainsi facilement ceux qui en étaient restés à l’ère « The Weather » dans la fosse parisienne.

« The Weather » justement, n’est pourtant pas en reste dans la setlist aux allures de best of. Loin de se concentrer sur son dernier essai studio, Pond joue sur l’alchimie des différentes phases de sa discographie, faisant raisonner çà et là toutes sortes d’inventions de leurs dix ans de carrière. Pour le plus grand plaisir des puristes, ils remontent ainsi à « Hobo Rocket » (« Giant Tortoise ») et jusqu’à « Psychedelic Mango » en dépoussiérant son « Don’t Look at the Sun or You’ll Go Blind » qui a le talent d’enflammer grâce à ses guitares psychées. Des classiques qui trouvent même leur place dans un rappel dingue : le chanteur australien peut ainsi laisser libre cours à sa présence charismatique et un brin déjantée. Le Pond aventureux de 2019 rencontre de cette manière celui de ses racines.


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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens