Visions à la fois marquantes et intelligentes de la soumission à des principes et vérités méritant d’être remis en question, « Obey » de Mira Cétii évoque autant la liberté que sa privation, tant que l’on ne se décide pas à affirmer sa véritable identité.
Ce qui frappe, dans les premières minutes de « Obey », ce sont ces figures s’enchaînant sans logique précise, si ce n’est celle d’une répétition de mouvements, de savoirs inculqués sans que l’on y réfléchisse et de la souillure de l’innocence enfantine. Ainsi, Mira Cétii nous invite à admirer une chorégraphie certes décalée, mais merveilleuse, au cœur d’une clairière, avant que le visage d’une jeune fille n’apparaisse et ne prononce le fameux verbe comme une évidence. Basculement au creux d’une église, où le prêtre, possédé par son sacerdoce, voit son lieu de culte pris d’assaut par les danseuses aperçues précédemment. Ce même prêtre que l’on retrouvera plus tard, dans un tout autre accoutrement. « Obey » est une succession de soumissions : à la foi aveugle, certes, mais également au matérialisme, constant, agressif et nous incitant à répondre à nos pulsions consuméristes.
Mais « Obey » va trouver sa métamorphose dans un verbe, un seul, que Mira Cétii chantera au bout de quelques minutes : « Réfléchir ». Des idées reçues aux règles faites pour être bafouées et malmenées, le court-métrage transforme les mouvements corporels en libération, exutoire parfait à cet aveuglement quotidien dont nous sommes les proies. Avant de nous poser cette question fatidique, que l’on n’ose jamais se formuler à soi-même de crainte d’être confronté à nos forces personnelles : « Mais qu’est-ce que vous croyez ? » Croire, c’est s’accepter, et pas se faire accepter. Mira Cétii clarifie, dans sa chanson inspirée où les chœurs et les mélodies motivent la sagesse, ces capacités humaines que nous égarons chaque jour. Un éveil, enfin.
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