[Live] Michelle Blades à la Maroquinerie

Deux ans après sa dernière Maroquinerie, où elle célébrait son label Midnight Special Records avec d’autres artistes, Michelle Blades retrouve Belleville pour présenter son long-format « Visitor » au cours d’une release party de feu.

crédit : Cédric Oberlin

Priorité donc à ce dernier disque, mais la setlist peut introduire quelques surprises, la Mexicano-Panaméenne jouant toujours de nuances garage quand elle ne s’aventure pas vers des compositions plus rêveuses et posées. Pour celle qui a rejoint Paris et le label DIY Midnight Special Records il y a maintenant quelques années, chaque performance est ainsi un voyage où elle déploie ses identités musicales multiples, au carrefour d’un indie rock anglo-saxon et du lyrisme plus latin d’Amérique Centrale. Sur ces bases, « Visitor » est un nouveau périple, au cours duquel elle expérimente et ses réinvente sans cesse, cherchant le juste équilibre entre le surplus de cohérence et le trop d’imprévisibilité, avec sa voix aux teintes dramatiques comme fil rouge continu.

Pour preuve, Michelle Blades nous présente par une introduction pop son très catchy « Kiss Me on the Mouth ». Puis, « Dr Psych », qui porte assez bien son nom, le suit de près avec ses cordes affûtées. Jouant de contre-pieds de disque en disque, elle délaisse ainsi les balades vaporeuses du précédent album, pour des pop songs entre lo-fi et psyché. Assez délirant, « Piri Piri » invoque de son côté une horde de champignons qui s’élève depuis la fosse sous la forme de pancartes imprévues dans un rythme hypnotique. Soutenue par un live band aguerri – avec entre autres, Alexandre Bourit, également son acolyte dans le groupe de Fishbach, et le bassiste Victor Peynichou, de son label – elle nous propose un nouveau show indie rock aux riffs débridés de basse et de guitares.

Les fans ont tous la bougeotte sur l’entêtant et génial « Politic » qui évoque certaines expérimentations anglo-chiliennes de Pumarosa, avant de retrouver avec plaisir de plus anciennes mélodies : pas si lointain, « Ataraxia » a ainsi quelques restes dans la setlist tels que le sublime « His Man », quand « Kim’s Poem » également présent (sorti sur un EP en 2015 « Nah See Yah »), est lui un inconditionnel de toutes les setlists.
Un rappel en guitare-voix nous permet un bref moment de la retrouver à fleur de peau sur un registre plus dépouillé, même si entre toutes ces belles productions il n’y a plus trop de place pour sa traditionnelle reprise de « El Pastor ».


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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens