[Live] Lollapalooza Paris 2019

La saison des festivals bat son plein, estivants en goguette ont revêtus leur tenue les plus rock’n’roll pour coller à l’esprit : bandanas rouges, shorts déchirés, Wayfarers noires et autres accessoires du cool de concert sont de sortie. Quelques jeunes téméraires ont badigeonné leurs pommettes de paillettes arc-en-ciel. L’hippodrome de Longchamp en 2019, c’est un mélange entre Woodstock et un color run parfaitement instagrammable.

Biffy Clyro – crédit : Émilie Mauger

Bon, sauf que l’affiche est plus éclectique. Clairement, on aurait adoré voir le gaucher de Seattle massacrer sa Stratocaster à Paris, mais les charts ne sont pas franchement dominés par la musique du diable ces temps-ci et le kid en question a passé la guitare à gauche depuis belle lurette. Cela étant dit, ne nous plaignons pas. Nous sommes ici ce weekend pour, entre autres, assister au grand retour des rois du laid back, parfum trottoir sale de la Big Apple et cendrier froid, grandiose je-m’en-foutiste (mais en fait musiciens étonnement subtils) : The Strokes. Lollapalooza Paris met les petits plats dans les grands, mais ça ne nous étonne pas. Depuis l’entrée presse, des voitures sont achalandées pour faire la navette entre celle-ci et l’espace dédié aux médias, avec voiturier sympa pour vous fermer la porte sans vous claquer le tibia, c’est beau.

Alors que l’on traverse l’hippodrome à la pelouse écorchée et jaunie, quelques individus hauts en couleur se font remarquer : le type qui arbore un chapeau parasol arc-en-ciel, celui avec une casquette à hélice, les lourdauds prématurément bourrés qui jouent à saute-mouton aux dessus des badauds assis en tailleur (et qui vont sûrement se prendre une dérouillée avant la fin de la soirée, s’il y a une justice). Et enfin, la fashionista surlookée qui porte un T-shirt de groupe de rock dont elle ne connait probablement aucune chanson (des études l’ont démontré, désolé). Autrement, une foule clairsemée de joyeux drilles gère sa cuite plutôt pas mal et profite de son weekend entre deux bières à soixante euros.

Henri Masson

Henri Masson

Auditeur avide d’indie rock au sens large. En quête de pop songs exaltées.