La collection d’identités virtuelles qu’endossent Thérèse et Jonathan, alias La Vague, à travers leur nouveau clip, résume toute la sophistication et la complexité d’une démarche entamée depuis quelques mois par ce duo en quête intensive de sa propre histoire, de ses racines, de ses repères visuels et musicaux. Annonciateur d’un EP magnifique et personnel en tous points, « Lemme Be » crie sa liberté enfin éprouvée. Pour le meilleur.
Les prismes sont constamment à l’image, sur « Lemme Be » : ceux de l’écran, de lunettes bleutées, de l’aquarium et de sa créature en pleine mutation, de décors tantôt multicolores, tantôt écologiques. Le court-métrage de La Vague se pose ainsi en témoin de mois entiers passés à douter, à explorer toujours plus profondément des expériences artistiques et personnelles poussées dans leurs retranchements les plus secrets ; introduite par la sublime reprise du « What Is Love » d’Haddaway, cette profession de foi éclate aux yeux du spectateur en quatre minutes plastiques et humanistes d’une beauté et d’une proximité rares. Thérèse et Jonathan ont créé leurs propres codes et, malgré les remises en question, les montrent enfin, éblouissants, essentiels à la reconnaissance de leurs Moi profonds, de leurs inépuisables qualités de créateurs.
« Lemme Be » transforme le superficiel, l’apparat, le potentiel d’actes refoulés en un dialogue avec soi-même autant qu’avec le public. « Laisse-moi être », chante Thérèse, bientôt rejointe par le solo de guitare électrique et cinglant de Jonathan. Tant et si bien que le filtre brumeux qui, lors des premières secondes de la vidéo, semblaient inviter au rêve, finit purement et simplement par disparaître de lui-même, spontanément. La Vague a décidé de ne plus se cacher, de se reconnaître dans la cohérente multiplicité de son talent et de ses compositions, tant mélodiques que plastiques. Entre la sensualité et la mélancolie régénératrice d’une renaissance, ce premier extrait d’un nouvel opus prévu pour le 8 novembre prochain et qui a demandé un infaillible courage afin de lui donner naissance, place le duo sur un piédestal amplement mérité, et annonçant un règne fédérateur et parti pour durer.
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