[Live] Klaxons au Printemps de Bourges

Qui aurait pu se douter qu’un simple joke lors d’une interview avec le NME en 2006 fasse naître la new rave, un courant musical toujours porteur ? Klaxons, parents spirituels de M.I.A., de New Young Pony Club ou autres niçois de Hyphen Hyphen a aujourd’hui une vaste progéniture dont il lui faut assumer la paternité.

Klaxons © Nicolas Nithart

Pire encore : le combo Starbuck se voit botté les fesses par une nouvelle génération d’addicts à cette punk dance oriflammée de costumes brillants dans des lumières néons et stroboscopiques à qui il faut tout de même rappeler qui est le maître.
Et le nouvel album « Love Fequency » (sortie prévue début juin 2014) n’est certainement pas un goodbye à la new rave indique Jamie Reynolds en interview. Produit par James Murphy (LCD Soundsystem) et les Chemical Brothers, « c’est au contraire une continuité logique, c’est la musique la plus « ravy » que nous ayons faite. Sans stratégie particulière. Au passage, c’est quand même drôle cette pérennité quand on sait que le mot rave était un mot si crado, pas cool. Ce n’est plus du tout connoté sale et dégueu, la définition a totalement changé. Même des artistes cool comme Lady Gaga sont Rave ».

Pour leurs retrouvailles françaises, au sein de la soirée de clôture Rock’n’Beat, à forte tendance électro (Gesaffelstein, Kavinsky, Gramatik, Brodinski…), c’est dans leur cours de (ré)création et sans préparation particulière que les 4 Klaxons vont faire chauffer leurs nouveaux titres ponctués de leurs plus beaux hits. « Peut-être qu’on aurait dû préparer quelque chose » admettent-ils. « Mais bon, quand on sait que le nouveau CD est un album de 7 titres de pure dance music, je crois qu’on est de toute façon prêts. Autrefois, on jouait dans des soirées techno et on était super inquiets… mais ça l’a bien fait. Et cet été, on joue dans des festivals comme Reading donc on peut dire qu’on s’acclimate bien… Ah si, on a quand même un nouvel ingénieur lumière pour un tout nouveau lightshow. C’est sa première ce soir. Vous nous direz si vous aimez… ou pas ! ».

En argent, bronze et or, le quatuor s’empare de la scène pour un show presque gagné d’avance, malgré les craintes de certains fans déroutés à l’écoute des premiers titres révélés (Children Of The Sun et There Is No Other Time). Un arc électrique soulève le chapiteau du W dans un wash géant de lumières. L’énergie de leurs débuts est intacte, démultipliée, réinventée. Les oreilles des 4000 spectateurs ne forment plus qu’un seul entonnoir à écouter l’hystérie. Les énergies des deux premiers albums se mêlent, s’entrechoquent avec de nouveaux titres immédiatement investis par le public. « Big up Bourges, this one is for you » lance Jamie sur les premières notes de « Golden Scans ».

La dance et le punk rock frappent en alternance. Les tubes qui ont fait la gloire des Klaxons durant la dernière décennie se mêlent et ouvrent la voie à de nouvelles routes encore plus électro, moins électriques mais plus éclectiques. Jamie se frappe le torse aussi fort qu’il cogne nos âmes. « J’adore ça » lance-t-il en français comme pour se rapprocher encore plus prêts du public déjà tout à ses pieds. Le test grandeur nature semble réussi pour le groupe qui se prend en boomerang toute la frénésie de Bourges. Lorsque Klaxons quitte la scène après un set TGV de 55 minutes, la salle repasse péniblement en mode dancefloor géant en attendant le prochain groupe. Klaxons s’est mis à nu, a même donné un nouveau rêve à la rave, confirmant que l’âge d’or de cette musique va encore briller quelques années.


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Nicolas Nithart

grand voyageur au cœur de la musique depuis plus de 20 ans