[Live] Hand Habits et Mermaidens au Supersonic

Connue pour accompagner Kevin Morby en tournée, dont on l’a vue faire les premières parties, Hand Habits nous offre cette année un deuxième long format – cette fois-ci chez Saddle Creek (Big Thief, Hop Along) – d’une délicatesse attachante.

Hands Habits – crédit : Cédric Oberlin

Notre soirée début avec Mermaidens, jeune trio de Nouvelle-Zélande qui semble arriver à maturité avec ses deux albums indie rock, teintés de psyché et de garage : « Undergrowth » et « Perfect Body ». Les voix des deux chanteuses s’entrechoquent avec des tonalités mystiques, sur des compos grasses ou perchées, invoquant autant Warpaint, Sleater-Kinney (qu’elles ont suivi en tournée) qu’Anna Calvi. Une agréable surprise.

Puis vient le tour de Meg Duffy, guitariste de talent, dont les productions intemporelles hantent les esprits avec simplicités et la porte parmi les grandes réussites de l’année. L’instrumentalisation est parfois minimale pour poser sa voix dans un contexte plus intime, ou bien plus développée autour d’un orchestre plus conséquent, comme pour « The Book on How to Change Part II » dont la conclusion fait penser aux longues séquences instrumentales des de The War on Drugs. Partitions de guitares soft rock ou folk, elle porte sa musique avec ses mélodies de voix réconfortante. De nombreux titres consistent ainsi en un délice d’arrangements pour celle qui semble avoir la confiance nécessaire pour voler de ses propres ailes et s’offrir à fleur de peau.

Sur scène, la performance est transcendée par son « Placeholder », une compilation d’histoires d’amour intimes et lyriques, au chant de velours, on se laisse porter par les délicates « Jessica » et « Yr Heart », la balade « What Lovers Do », ainsi que la sublime chanson titre. L’univers sombre de ses compositions contraste avec son attitude détachée vis-à-vis du public avec lequel moqueuse, elle excelle dans l’autodérision.

Avec son groupe de scène, l’Américaine, qui prend le nom en solo de Hand Habits propose un set d’une beauté incandescente, précieuse. Dans un Supersonic où le bar vit distinctement de la scène, où les plateaux s’enchaînent et les curieux rencontrent les visiteurs imprévus, il faut savoir s’imposer pour jouir du silence et de l’écoute de tous. Avec l’aide de ses fans, elle a plutôt bien réussi son challenge. Pas étonnant qu’elle ait donc annoncé son retour dès l’été au Point-Éphémère, nouvelle expérience dans un tout autre contexte.


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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens