[Interview] Domino And The Ghosts

Une bataille sans fin : voilà à quoi on pourrait résumer le parcours artistique et personnel de Domino And The Ghosts. Entre trois EPs à la complémentarité plus scrupuleuse qu’elle n’y paraît, nombre de projets parallèles mais surtout cette insatiable envie de créer sans arrêt, sans temps mort, le projet, porté par un Domino inépuisable, mène une campagne de tous les instants pour non seulement expérimenter, mais également parvenir à maîtriser son art et le démultiplier au travers de compositions et d’ambitions impressionnantes. Comme nous l’explique l’intéressé dans cette interview complète, où il nous expose avec précision – et un sens admirable du détail – ce qui se cache derrière le groupe, sa progression artistique et ce besoin vital de ne jamais cesser de construire un empire qui devient de plus en plus incontournable.

crédit : Arnault Serrière
crédit : Arnault Serrière
  • Bravo pour ce nouvel EP ! Comme pour le laps de temps écoulé entre les deux précédents, il t’a fallu plus d’un an pour le réaliser ; peux-tu nous expliquer comment se déroule ta démarche de composition et d’enregistrement afin d’obtenir le son si particulier et précis de Domino And The Ghosts ?

Bon eh bien, tout d’abord, merci pour l’attention que tu portes à mon projet et pour cette chronique et cette interview ! Je vais essayer d’être le plus clair possible dans mes réponses ; mais pour quelqu’un comme moi qui adore parler, partager et dériver, ça va être dur !
Alors, pour parler de la composition et de l’enregistrement, c’est… très simple, je pense.
Domino And The Ghosts est quelque chose que j’ai souvent défini comme un « projet solo collaboratif ». Je dis ça dans le sens où je n’agis pas comme un « tyran » à la Trent Reznor, en composant tout de A à Z et en ne donnant pas de marge de manœuvre aux musiciens qui m’accompagnent. Ce n’est pas possible pour moi d’agir comme ça, car j’ai besoin de gens impliqués humainement dans ma musique. L’humain est sûrement l’une des données les plus importantes du projet, en fait.

L’aspect « projet solo » se retrouve tout d’abord dans la base du travail. Il me semble que John Lennon disait que, pour juger de la qualité d’une chanson, il suffisait de prendre sa guitare. Si elle pouvait être jouée sans réfléchir et fredonnée immédiatement, c’est que la chanson était bonne et efficace, que la mélodie était valable. Même si je ne suis pas un grand fan des Beatles, j’approuve totalement ce principe. Je compose tout en guitare-voix, tout le temps.
Après, je pose des maquettes guitares-voix, avec des arrangements très simples, ou parfois même sans arrangement. Le texte est nu,de mêm que la voix et la guitare, et c’est cette maquette-là que je fais parvenir aux gens avec qui je travaille à ce moment-là. C’est intéressant dans le fait que l’univers est déjà présent : le thème, l’ambiance… Mais le tout est suffisamment « libre » pour que celui ou celle qui l’écoute puisse s’y projeter et y mettre de sa personne. Comme je le disais plus haut, c’est un point très important pour moi, cette implication.

Vient ensuite le stade du test en répétitions qui amène cet aspect « collaboratif ». Je n’ai pas d’idées toutes faites sur ce que les autres doivent jouer… Je me dis que si, humainement, j’ai choisi telle ou telle personne pour jouer avec moi, elles sauront coller à l’univers que je construis naturellement. Les choses se font alors par tatônnement : ma structure de morceau ne bouge que très peu, pour ainsi dire pas du tout, et chacun rentre dedans progressivement. Ce que je vais dire est un peu bateau, mais il s’agit vraiment de laisser parler la musique, tout simplement. Je sais tout-à-fait m’effacer si le titre le nécessite et j’en demande de même à ceux qui jouent avec moi. Il n’y a pas d’ego, ce qui peut paraître paradoxal venant d’un mec qui a un groupe à son nom, mais c’est réellement le cas ! (rires)
Je sais juste ce que je veux, comment le groupe doit sonner, et si les gens autour de moi le comprennent aussi… Tout est naturel.
Pour finir sur l’enregistrement en studio, ce n’est pas forcément aussi « planifié » et précis que l’on peut le penser en fait. C’est aussi une question de feeling et d’instinct entre les personnes qui se trouvent avec moi à ce moment-là. Mais une de tes questions me permettra de détailler cela davantage. Je peux d’ores et déjà dire qu’il y a, en plus de cette ligne directrice bien réelle que je tiens à préserver, une vraie place pour l’improvisation !

Enfin, pour parler du son, il y a bien sûr des éléments qui rentrent en jeu et qui, je pense, feront toujours sonner Domino And The Ghosts comme du Domino And The Ghosts. Mon accordage, mon jeu totalement autodidacte tout en « (dés)accords » dissonnants. Il faut savoir que je ne sais lire ni le solfège ni même des tablatures, ce qui paraît sûrement un peu fou quand on sait qu’elles sont là pour te simplifier la vie… Mais je n’y arrive pas, je ne sais rien noter de ma musique par exemple… Tout est dans ma tête, au feeling…

Je pense que c’est vraiment ce qui définit ce projet: le feeling. Que ce soit le mien, celui que j’ai avec les gens avec lesquels je joue, ou qu’eux-mêmes ont avec moi. C’est cet instinct et cette humanité qui définissent vraiment le projet, bien au-delà du spectre musical.

  • Les deux EP précédents étaient bruts, secs et tranchants. Celui-là est apaisé et avec un nombre de détails ciselés et denses à entendre. Pourquoi un tel écart ?

Je pense qu’en fait, j’ai pu faire avec le troisième EP ce que je n’ai pas pu totalement accomplir avec le second… Peut-être par peur, pudeur ou timidité, ou juste car ce n’était pas le bon moment. Le deuxième EP poursuit ce qui a été entamé avec le premier, en l’amenant à « s’achever » pour que la transition soit finalement assez naturelle, à mon avis, vers le dernier. L’instrumental « 17 » et « You’re My Silence » étaient pour moi assez annonciateurs de ce que le troisième EP allait être.

Mais je pense que le second EP était aussi, au-delà de son thème, « taillé pour le live » (rires). On avait pas trop mal joué pour le premier EP, on avait testé pas mal de choses et du coup, on a pu voir ce qui manquait concernant le rendu scénique. C’est aussi pour cette raison que le deuxième EP est plus « violent » que son prédécesseur. Il y a des raisons humaines qui l’ont amené là, mais aussi des raisons musicales.

Et c’est aussi un peu ce qui s’est passé pour le dernier EP. Il y a des raisons humaines, « conceptuelles » (j’y reviendrai) qui l’ont amené à être apaisé, mais aussi des raisons musicales, l’envie d’offrir sur scène quelque chose de plus contrasté. Les derniers concerts du second EP ont été un peu durs pour moi, trop lourds et massifs, je ne m’y retrouvais plus vraiment. J’avais vraiment besoin de m’aérer musicalement et c’est aussi ce que me permet de faire ce nouvel EP.

  • Ta voix est étonnamment en retrait sur cet EP. Comment as-tu abordé le chant sur ces nouvelles bases musicales ?

Ah, tu trouves que ma voix est en retrait ? C’est intéressant, car je me disais que c’était davantage le cas sur le premier EP, du moins en terme de production.
Mais si on compare par rapport au second, je pense comprendre ce que tu veux dire ! Elle s’imposait plus à l’oreille de l’auditeur alors que là, c’est différent.

Pour parler de ma façon d’aborder le chant, je dirais que… Comment dire… Au niveau du chant, je suis un grand fan de Chino Moreno ou Katie Jane Garside par exemple ; je trouve qu’ils ont tous les deux une vraie capacité d’interprétation. J’ai vraiment voulu aborder de nouvelles manières de chanter et surtout de ne plus « crier »… Dans mon tout premier groupe, quand j’avais 17 ans (et j’en ai 27), je criais presque tout le temps. Quand ça c’est arrêté, j’ai voulu m’éloigner de ça, j’ai mis du temps, mais je pense y arriver enfin ! Le thème de cet EP était plus lumineux qu’auparavant, c’est aussi ce que je voulais transmettre dans ma voix, et je pense que ça s’entend vraiment parfaitement sur une chanson comme « Delicate », qui est vraiment légère tout en gardant mon goût pour le « nocturne ».

En fait, oui, on pourrait résumer ça ainsi: avant, je ne voulais montrer que la nuit, m’enfoncer dedans. Aujourd’hui, j’ai envie de transmettre le fait qu’après la nuit, le jour se lève. Et c’est un peu comme ça que j’ai abordé mon chant, comme pour dire « y a eu les cris, la souffrance, mais aujourd’hui il n’y a pas que ça ».

crédit : Arnault Serrière
crédit : Arnault Serrière

Tes trois œuvres semblent former une trilogie commençant en montrant une façade sauvage avec « With Decay… And No Compassion », une explosion sonore avec « I Am The Noise… You’re My Silence » puis l’apaisement, comme une fatalité, avec « Songs For… Glasgow ». Tu as trouvé ce que tu cherchais musicalement entre le bruit et le silence, à travers ces expériences ?

Tu as très bien « résumé » les différents EPs et les étapes que ça représente je pense.
En effet, le 1er EP, était sauvage et « adolescent », je dirais. En fait, c’est exactement ce que j’aurais voulu faire après mon premier groupe, et j’ai mis sept ans a le faire environ ! (rires)

C’est ce que je disais par rapport à l’importance des rapports humains et du feeling dans ce projet. Baptiste, le producteur et guitariste sur les 3 EPs, et Y, le batteur du premier, ont un peu été comme des psys en fait ! (rires) Je savais ce que je voulais de ce projet ; il avait eu différentes formes, mais c’est comme si je ne savais pas comment ouvrir certaines portes en moi. L’univers était déjà là, mais pas encore dans sa forme la plus concrète.
Et quand on a commencé l’enregistrement, ils m’ont tous les deux dit, en gros, « On va aller fouiller ce qui se passe au fond de toi »… Et c’est exactement ça, c’est comme si une porte s’était ouverte sur le passé, sur des choses enfouies. Ca a donné un titre fait en une seule prise comme « First Days », et aussi des textes improvisés comme « With Decay », qui est assez comparable à de l’écriture automatique… mais en chanson !

Pour le second EP, il y avait cette volonté d’aller plus loin que cette recherche personnelle d’une part et de déjà se donner les moyens de s’ouvrir à d’autres choses. Et ça se reflète forcément sur la musique, du coup ! Les trois premiers morceaux sont ultra frondeurs et secs, et l’interlude amène cette envie, ce besoin même d’évolution. C’est quelque chose d’un peu plus adulte je pense, notamment à travers des titres comme « Where Is My Ghost » et « Nowhere », qui parle du fait que j’ai été abandonné à la naissance, au Brésil. On retrouve d’ailleurs ces sonorités brésiliennes dans les doubles percus…

Pour le troisième EP, c’est l’envie de montrer que j’avance, humainement et musicalement. Humainement, car il y a notion d’espoir dans les textes qui n’était pas forcement ultra palpable auparavant, même si ça ne saute pas aux yeux de par l’emballage toujours un peu sombre. Mais l’idée est vraiment là, celle de finir l’histoire et cette étape de ma vie pour aller vers une nouvelle. J’aime le fait que dans « Lovers » et « Dance With Me », il y a des idées de prod’ et de guitare qui ramènent au premier EP, comme certains plans de batterie ailleurs qui rappellent un peu le deuxième ; comme si tout était lié, en fait.

Alors, est-ce que je me suis trouvé musicalement, mais surtout humainement ? Je pense que oui, ou du moins, c’est en bonne voie. Je sais qu’aujourd’hui, je peux m’exprimer librement, sans me poser de questions stylistiques. C’est super bateau de dire ça, mais je me sens vraiment en phase avec cette idée de n’avoir aucune limite. Peut être que le prochain opus sera tout au piano, qui sait ? (rires) Qu’importe la forme qu’il prendra, il sera forcément fidèle à l’idée du projet puisque je serai là pour le faire et qu’il sera créé avec le cœur. Ce qui peut aussi sembler banal comme expression, « fait avec le cœur », mais j’assume cette évidence !

  • On passe, dans les trois EPs, de la rage à l’angoisse et à la réserve, parfois à la désillusion et à la froideur. Cela te semble-t-il approprié ou essaies-tu, quand tu composes, d’intégrer d’autres émotions ?

Je pense que ça me semble approprié oui, tu es plutôt dans le vrai en fait ! Après, effectivement, je pense qu’avec le troisième EP, j’ai essayé d’intégrer d’autres « émotions ». « Delicate » parle en quelque sorte de désir, mais sans aller directement dans le sexe. L’ambiance feutrée, un peu « chaloupée », c’est nouveau musicalement dans le projet mais aussi dans le thème.

« Dance With Me », sur le dernier EP aussi, c’est quelque chose de plus « sexe » et « rock’n’roll » purs et durs ; ça parle « clairement » de sexe, c’est un peu la suite logique de « Delicate » au niveau du thème. Donc oui, j’essaye d’intégrer des nouvelles choses tout en prenant garde de préserver la cohérence du projet.

  • Qui est Nelly Glasgow ?

Ah, la bonne question piège ! Je pourrais y répondre très explicitement ou bien laisser le mystère ou une partie de ce même mystère intacts…

En fait, la réponse est forcément dans l’EP. C’est une jeune fille, celle qui change la vie, tout simplement. Elle apparaît donc dans ce disque, puisque c’est elle qui amène à se dépasser, à avancer. Tu vois le truc ? C’est aussi l’idée qu’il y a derrière cet EP : se dépasser, aller au-delà. C’est ce que Nelly Glasgow permet. Tout est dit dans le premier titre en fait, ça la présente : « You’re so shy in the night, everything from you is just a shade of light ».

Elle apparaît aussi dans le roman sur lequel je travaille depuis longtemps. C’est un personnage qui prend une certaine importance pour quelqu’un. Après, quand à la question« Mais est-elle inspirée de quelqu’un de réel? »… Certains savent, d’autres pas ; peut-être qu’une personne réelle à inspiré le personnage, peut-être l’inverse… Qui sait ?

J’ai envie de laisser un peu de mystère là-dessus. Mais certains, certaines savent. Et il est possible que Nelly Glasgow lise tout ça, d’ailleurs ! Et si c’est le cas, ça doit bien la faire rire !

La pochette du nouvel EP (réalisée par Gom) est assez paradoxale dans ce qu’elle montre, entre tons gris, verts et rouges antinomiques. De même que les personnages représentés. Qui est cet homme et que symbolise-t-il pour toi ? Et qui est cette femme, en retrait mais dominant pourtant l’artwork ?

Domino And The Ghosts - Songs For Glasgow

L’homme sur la pochette, ça va paraître très drôle, mais… C’est moi ! (rires)

Alors oui, plus haut, j’ai dis que l’égo n’avait pas sa place dans le projet bien que celui-ci porte mon nom, et du coup, ça semble encore plus paradoxal en se présentant d’une manière si grandiloquente sur la pochette de son propre disque. Mais comme on dit, la vérité est ailleurs !

En fait, l’artwork était un peu différent à la base, principalement par rapport à ce personnage central. Il était vraiment beaucoup plus « fantomatique », et si le choix de Gom était intéressant, je le trouvais un peu réducteur vis-à-vis du raccourci qu’on pouvait faire, du style : « Ah ben oui, Domino And The Ghosts a forcément un fantôme sur sa pochette ». Alors je lui ai demandé de le modifier, et comme à ce moment-là je me retrouvais seul dans le projet puisque Simon, le batteur, venait de quitter le groupe et que Baptiste partait vivre au canada, j’ai pensé me représenter comme pour dire « Voilà, je suis là, c’est mon projet, et comme c’est le dernier chapitre, je me montre enfin, je m’accepte ». Ça rejoint l’idée de s’être trouvé musicalement, et humainement surtout, de s’assumer.

La femme « incarne » Nelly Glasgow, tout simplement. A la base, j’avais pensé demander à Gom de ne représenter qu’elle sur la pochette et peut-être d’une manière plus précise ; et puis j’ai changé d’avis pour lui laisser un peu plus carte blanche, tout en lui donnant les éléments nécessaires afin de faire quelque chose de cohérent.

J’aime beaucoup l’idée de cette chevelure/robe/toile rouge qui englobe beaucoup de choses, particulièrement ce décor entre destruction et luminosité ; comme si, dans le chaos, la lumière revenait grâce à la présence de Nelly Glasgow. C’est exactement l’idée de l’EP.

Quand aux couleurs, elles sont bien représentatives de ce que l’EP peut produire : une surprise, un sentiment qu’elles ne sont pas forcément à leur place, alors qu’en fait… elles le sont totalement.

  • Le titre « Song to Celebrate » donne un sentiment d’achèvement, de calme après la tempête en suspendant le temps dans les mesures finales. Considères-tu que tu as franchi un cap artistique et qu’il te faut passer à autre chose ?

Encore une fois, tu es dans le vrai. Si on regarde bien, c’est finalement le seul morceau qui se termine aussi nettement, comme si en effet il y avait un achèvement et que les titres finaux des précédents EPs appelaient celui qui suivait.

« Song To Celebrate », c’est effectivement le point final d’une étape. On va désormais passer à des enjeux différents, sur scène, en studio, dans l’idée probablement aussi.

Je suis vraiment content de ce titre, car j’ai réellement posé toutes les guitares une à une, et quand je dis une à une, ce sont vraiment les six guitares qu’on entend ! Puis ma voix, et la voix de Béra est venue sublimer le tout. Je suis sincèrement ravi de ce titre, il montre vers quoi je pourrais tendre à travers cet apaisement et en même temps cette diversité (les cordes, le format long « inhabituel » dans les 3 EPs), mais aussi une autre idée de l’aspect noise déjà présent, à travers toutes les pistes de guitares emmêlées… J’en suis vraiment fier en tout cas ! Et ça me donne terriblement envie d’attaquer la suite !

  • Peux-tu nous présenter Béra, qui t’accompagne magnifiquement sur ce titre, et l’importance de sa mélodie vocale lors de la deuxième partie de la chanson ?

Je peux tout-à-fait présenter Béra, et avec grand plaisir même ! C’est drôle car ce « featuring » s’est fait totalement dans l’esprit de ce dont je parlais précédemment !

On avait quasiment fini le morceau et Baptiste a eu l’idée d’une autre voix dessus. Au départ, si je me souviens bien, il avait pensé à quelque chose d’un peu violent avec Milka de My Own Private Alaska et Psykup, mais j’étais davantage sur l’envie d’apporter de la nuance plutôt que de rajouter de la violence, et ce même si Milka est loin d’être capable uniquement de violence ! C’est alors qu’il a pensé à Béra et qu’il l’a appelée dans la foulée ! Elle n’était pas disponible dans l’immédiat, mais est revenue une ou deux semaines après l’enregistrement pour poser sa voix dessus, et le résultat est juste magnifique. Que ce soit elle ou Baptiste, ils ont vraiment su lire en moi ce dont je rêvais depuis bien longtemps, et je les en remercie vivement !

Pour parler d’elle donc, c’est une artiste vraiment talentueuse qui faisait partie d’un groupe appelé Aeria Microcosme et où on retrouvait Baptiste à la guitare, ainsi qu’un certain batteur, qui n’est pas totalement étranger au projet… Du coup, la boucle est bouclée et on peut vraiment dire qu’une bonne partie de la scène toulousaine aura participé au projet, ce dont je suis très fier car ce sont des gens vraiment magiques !

Maintenant, Béra accompagne Rufus Bellefleur sur scène et a aussi un projet personnel nommée Fanel, qui doit vraiment être soutenu et découvert ! C’est très apaisé, doux, mélodique, sensible ; c’est vraiment à partager ! Elle a fait un featuring avec Sidilarsen également !

J’espère maintenant qu’on aura l’occasion de faire un jour vivre cette collaboration sur scène!

  • Avec une musique aussi riche que la tienne, comment appréhendes-tu les concerts ?

Avec le même instinct que le studio. Jusqu’à maintenant, il n’y avait pas vraiment de format live fixe pour le projet et, avec le départ de Simon, ça a brisé ce qui avait été la premier vraie structure hypothétique, autrement dit un simple duo guitare/chant/batterie. Le choix n’avait pas grand-chose à voir avec cette mode à la Black Keys ou Royal Blood (deux groupes sympatoches mais qui me laissent franchement indifférent), mais tout simplement d’un parti pris qui se résumait  de la manière suivante: on se fait plaisir à deux en studio, no limit, et on se fait autant plaisir sur scène à deux sans vouloir absolument galérer à tout reproduire en dehors de l’instinct.

Le problème, c’est qu’on finissait par être limité. Notamment par l’utilisation de ma pédale loop pour compenser le manque de la seconde guitare, me permettant solo et digressions diverses mais qui finissait par lasser profondément Simon, mais également par l’aspect trop lourd de ma guitare, dû a mon accordage particulier.

Au jour d’aujourd’hui, les choses sont différentes. On est deux désormais, Alex à la guitare et moi-même à la guitare et au chant ! Il y a une vraie connexion entre lui et moi, et on s’est dit que pour le moment, le noyau dur du projet se trouvait là ! Finalement, l’idée reste la même : se faire plaisir !

Du coup, pour les concerts, on appréhende ça à l’instinct. On a un batteur très chouette qui fait l’intérim pour les dates à venir ; il nous aide beaucoup et on a vraiment un feeling cool avec lui, et c’est comme ça qu’on fait avancer les choses.

Il y a un esprit qui est là, et ce qui est important, c’est de le conserver, peu importe la forme que ça impose. En fait, le projet pourrait marcher sous plusieurs incarnations différentes, l’esprit serait toujours là.

Du coup, sur scène, on privilégie ça : l’esprit. On n’a pas les violoncelles, les doubles percus ou le piano, mais l’esprit est là, et il faut venir le voir !

crédit : Arnault Serrière
crédit : Arnault Serrière

 Quelle est la suite des événements pour toi ?

Pour moi ? Plein de bonnes choses  j’espère !

Là, on a 4/5 concerts qui se font dans notre belle région lorraine ! On est plus que deux donc, mais ça ne nous empêche pas d’avancer, bien au contraire, et le premier projet se résume à faire des concerts partout où on voudra de nous !

Pour le reste, avec Domino And The Ghosts, on est content d’annoncer qu’on va en studio cet été pour enregistrer un double single, qui sera la première partie d’une sorte d’album qu’on sortira en 2016. On va sortir un double single par saison, et le final se fera donc l’année prochaine ! Ça pourrait s’appeler « Seasons » du coup, ça va être… dans une continuité étonnante !

Alex a composé un morceau de ce double single ; c’est vraiment étonnant, on essaye de nouvelles choses, mais comme je le disais précédemment, l’esprit est là.

C’est d’autant plus intéressant que c’est une nouvelle équipe qui se met autour du projet puisqu’on va enregistrer avec Fabien Pilard (Venus In The Dust, Room Me, Manuel Étienne), ce qui fait : nouvelle prod’, mais aussi nouveau guitariste, nouveau batteur, nouveau studio… Je suis très impatient d’y être !

Hors du projet, j’ai prévu aussi de terminer un EP avec Clarence Cloudywater, une amie du Sud avec qui on avait écrit 2/3 chansons l’année dernière. Il y aussi un projet d’EP avec Gom de Between The Zones et Animal, qui a fait la pochette du dernier EP ; on s’était dit qu’on chanterait chacun sur des compos de l’autre, et on espère pouvoir mettre ça en boîte cet été ou quelque chose comme ça !

En dehors de ça, j’ai l’idée de commencer un vrai projet concret avec une chanteuse ! C’est tout frais, je ne chanterai pas trop (mais je chanterai un peu) et serai surtout à la gratte, mais je pense que si ça se fait… Ca sera vraiment très bon et … étonnant également ! Je n’en dis pas trop pour ne pas que ça se parasite tout seul, mais il faut surveiller la page Domino And The Ghosts, ce sera annoncé quand ce sera prêt !

Et puis pour finir, je veux terminer ma saga littéraire ; ça fait 10 ans que je suis dessus ! Voila pour mes projets !


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Raphaël Duprez

En quête constante de découvertes, de surprises et d'artistes passionnés et passionnants.