[Interview] Diane Canoby

Découverte en finale du dernier tremplin Play It Indie à Paris, Diane Canoby nous a séduits avec son univers folk porté par sa voix chaude et lyrique. Rencontre avec l’artiste qui révèle toutes ses facettes à l’occasion de la sortie de son clip « Gaïa ».

crédit : Philippe Pocholle pour Findspire
  • Tu as commencé dans la musique au début des années 2010, mais le parcours qui t’y a mené est pour le moins atypique…

J’habite à Paris depuis toujours, mais je n’ai pas toujours fait de la musique, ça doit dater de 2012-2013, dans ces eaux-là. J’ai fait beaucoup de métiers. Mais si je te fais mon CV, ça va durer… J’ai bossé à l’étranger comme guide-accompagnatrice de voyage, comme styliste dans la photo ou dans la mode pendant dix ans, costumière à la télévision, dans une maison d’édition, coursier à moto… puis la musique est venue après, assez tard donc, par la guitare et le chant.

  • Est-il vrai que tu t’es au tout départ lancée avec ta guitare andalouse, ramenée de Grenade ?

Oui, je l’avais achetée quand j’avais 21 ans. Elle est longtemps restée dans un placard puis ce n’est que plus de dix ans plus tard que je l’ai sortie pour jouer trois premières notes. Puis je me suis lancée au chant, avec une professeure, Raymonde, extraordinaire qui doit avoir 93 ans aujourd’hui et m’a permis de sortir ma voix…

  • … Une voix qui est très lyrique. Je crois qu’on dit mezzo dans le milieu ?

En effet, elle m’a appris la technique lyrique, chanter avec le ventre, ce qui met du temps, des années à sortir. Mais quand cela arrive, elle est puissante et ne ressemble plus du tout à la voix parlée effectivement. C’est sorti d’un coup, et depuis je ne l’ai pas reperdue : en fait, je ne peux plus chanter autrement. Mais c’est un travail constant, des années de vocalises pour progresser.

  • Avec ton nouveau clip, cela nous fait trois chansons en écoute pour le public… Où en es-tu concrètement dans ton projet ?

J’en ai douze en fait… mais elles sont cachées ! (rires) Elles ne sont pas masterisées, mais c’est en cours j’ai trouvé quelqu’un pour s’en occuper. J’ai hésité à les sortir soit en autoproduction, soit trouver un label à l’étranger. J’ai pas vraiment cherché en France en fait. J’y ai plus fait des concours ou des tremplins. L’album est enregistré dans une pièce aménagée en genre de home studio depuis huit mois, instrument par instrument, et mixé ensuite avec l’aide de mon ami musicien. C’est pas pour autant un son brut, car on a choisi de beaucoup le travailler. J’ai tout écrit et composé, puis les arrangements je les travaille avec ceux qui gravitent autour de mon projet.

  • Quelle est la première chanson que tu as faite dont tu t’es dit qu’elle était parfaite, qu’elle te définissait le mieux ? Comment y es-tu arrivée ?

« Secret Face », un morceau qui parle de passion amoureuse. Je l’ai écrit il y a longtemps, d’une traite. Je l’ai refaite avec un orgue. Je l’ai créé autour d’un texte qui m’est venu. C’est particulier, car je ne fais pas comme ça maintenant. Je fais la musique d’abord, puis les textes viennent en fonction du thème que j’ai imaginé autour de la composition.

  • Comment définirais-tu ton état d’esprit dans la production de ton premier album ?

Il y a tellement de choses sur le disque, l’orgue se distingue sur une chanson, mais il y a du violon, puis on part en Espagne, il y a ma guitare andalouse, un kanoun… Tout y est différent, je ne voulais pas d’un album où toutes les chansons se ressemblent, je ne veux pas m’ennuyer ! Car sinon je m’endors. Chaque chanson a son histoire très présente, son univers… Plus romantique, plus portée sur la guitare, plus à l’espagnole…

  • On te voit pas mal jouer dans Paris… Quels sont tes projets sur scène actuellement ?

J’essaye d’organiser cela et de démarcher par moi-même, je n’ai pas de structure professionnelle qui m’encadre. Mais oui, je souhaiterais commencer à me projeter un peu plus en province, dans des festivals pourquoi pas. J’ai déjà fait beaucoup de salles dans Paris, et participé à des tremplins.

  • Parle-nous de ton premier concert… Comment t’es-tu lancée à Paris ?

Au Pop In ? J’y avais chanté deux chansons, mais ça m’a marqué comme une première fois, il y a cinq ou six ans. C’était la catastrophe, dramatique. J’étais tellement paniquée. J’étais tétanisée, je devais fermer les yeux, car si je les ouvrais mon bras s’arrêtait tout seul. Je me suis dit que je n’en referais plus jamais, mais tu penses bien que c’était reparti…

  • Aujourd’hui tu as un groupe… comment le projet s’est-il élargi à d’autres collaborateurs ?

Je ne suis pas restée seule longtemps. J’ai rencontré mon premier guitariste qui m’a accompagné pendant un an en duo. Puis on a rajouté un violoncelle, une basse, une batterie et deux guitares, une première fois à La Loge, pour mon premier concert en groupe.

  • As-tu également d’autres ambitions, parallèlement à ce que tu produis en musique ?

Je n’en reste pas à la musique, même si tout est là, tout ce qu’il faut, le projet est beau, l’univers est bien construit. Mais je dois dispatcher mon énergie, comme ça je n’en attends pas tout, et les choses s’ouvriront d’autant plus. Je commence à faire du cinéma, je suis sur des tournages depuis début 2018. Je n’ai pas abandonné la mode non plus, mais de l’autre côté de l’appareil : je suis demandé pour des photos de mode, c’est étrange. Un magazine de Los Angeles est venu faire un casting à Paris par exemple, et j’ai été choisie.


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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens