[Interview] [Live] Bror Gunnar Jansson

Les Nuits de l’Alligator sont parties à la conquête de la France. De sa capitale et de sa province. Il y a eu Amiens, Évreux, Paris et Laval. Et le reptile a amené dans ses valises le fabuleux bluesman suédois qu’est Bror Gunnar Jansson. Il nous a parlé. Et comme toujours quand il est question de blues, la discussion est passionnante, fiévreuse et surprenante. Alors, ne vous fiez pas au dandy qu’il est et partez à la rencontre de boxeurs, d’immigrés cubains et de mystérieux tueurs. Mais avant ça, comment a-t-il emporté La Maroquinerie ?

Note for our readers : an english/original version of this interview is available after the french one.

crédit : P Buhre
crédit : P Buhre

Le garçon a les traits fins. Le garçon a la gueule d’un ange. Mais puisqu’entre ses mains, c’est la musique du diable qui danse, il va faire frémir La Maroquinerie. Salle bondée. Salle conquise. Salle emportée.

Bror Gunnar Jansson ouvre cette nuit parisienne de l’Alligator. L’homme-orchestre porte les bretelles et le chapeau. Mais quand la voix se fait attendre, il n’a plus rien du dandy annoncé. Où alors serait seulement un mauvais garçon qui joue au gentleman ? Il est seul donc, en abîme devant la scène et sert un blues des plus habités. Des plus culottés.

Le jeu de guitare est complètement viscéral. Terriblement électrique. Le rythme est tapé ou plutôt fracassé au sol. Par dessus, Bror Gunnar Jansson se livre dans un chant écorché et pourtant si sensuel. Si aguicheur. Au fil des morceaux, des jeux de cordes qui envoûtent et tiraillent, la musique s’impose avec puissance, mais serait-ce pourtant une fragilité qu’on entrevoit dans le timbre ? Celle qui habite, qui grandit dans les viscères et que le garçon nous recrache dans des mollards de poésie.

Le blues est la musique des âmes. Ici se rencontrent celles des grandes aventures et celles des nuits sombres et moites. La musique est bancale et c’est en ça que l’on voit que Bror Gunnar Jansson est un grand. Que la musique l’habite. Que le blues le fait vivre.


crédit : P Buhre
crédit : P Buhre
  • Tout d’abord, peux-tu te présenter?

Un musicien et/ou artiste de Göteborg, en Suède.

  • Bror Gunnar Jansson (aka Gugges Enmanna) : Quelle est l’origine de ce nom si long?

En réalité, « Gugges Enmanna » est le premier nom que j’ai donné à ce projet, un nom que je n’ai pas utilisé depuis un certain temps, mais depuis que je ne peux pas changer le nom que j’ai choisi pour ma page Facebook, ce nom est resté. Le nom (Gugges Enmanna) fait allusion à mon vrai nom. Gugge est un surnom pour Gunnar et « enmanna » veut dire « un seul homme » en suédois.

  • Comment a démarré ton projet ? Comment ton parcours musical a-t-il évolué au fil du temps ?

Quand j’ai commencé à jouer en solo comme un homme orchestre (il y a environ 5-6 ans), je suppose que ma musique ressemblait davantage à du blues pur et dur comme à de la  country à l’ancienne. Mais après un moment, j’ai commencé à écrire de plus en plus de chansons pour ce projet et la musique a changé peu à peu, j’ai aussi changé la mise en place très vite depuis que j’ai commencé avec le one-man band. J’ai effectué mon premier concert en solo sur une guitare acoustique de style espagnol et une planche que j’ai trouvée sur le site où j’ai joué ce soir-là. Après, j’ai commencé à utiliser un étui de guitare comme une grosse caisse, et deux planches et un tambourin afin de produire une sorte de bruit de claquement de mains. Maintenant, j’utilise un tambour, ainsi qu’une caisse claire et un charleston légèrement personnalisés. Et je joue avant tout de la guitare électrique aujourd’hui.

  • Tu parles d’un «style garage, entre le blues, la country et le folk », comment arrives-tu à mélanger ces références ?

J’écris des chansons que j’aime, de la manière qui me plaît, en utilisant les influences que je trouve en  écoutant de la musique, en regardant des films, en écoutant des histoires, en rencontrant des gens, etc. Et, en fonction du résultat, soit je vais en faire usage au sein de mon projet solo ou dans un de mes autres projets ou, parfois, pas du tout.

  • Je peux me tromper, mais la Suède ne semble pas être un pays de blues. À quoi ressemble la scène blues suédoise ?

La Suède recèle d’un nombre impressionnant de bons musiciens, dont bon nombre ont choisi de s’exprimer dans un style folk américain. C’est notamment le cas des jeunes générations qui ne semblent pas faire une fixette sur les genres musicaux, il suffit qu’ils pensent que c’est de la bonne musique. Beaucoup de mes groupes préférés viennent de Suède et ont construit leur propre interprétation de la musique américaine. Je pense par exemple à Franska Trion (Franska signifie Français) et The Jack Brothers.

  • La musique blues témoigne bien souvent des facteurs sociaux, et pour ainsi dire d’une vraie part de l’Histoire. Quand tu étais plus jeune, comment as-tu découvert cette musique ? As-tu voyagé aux États-Unis pour la découvrir ? Qui sont les maîtres du genre qui t’ont marqué ?

Je n’ai jamais été aux États-Unis, mais j’espère que je m’y rendrais un jour. J’ai d’abord écouté du blues grâce à mon père (j’ai découvert beaucoup de musique grâce à lui. C’est un musicien, un bassiste). Quand j’avais 10-12 ans, il m’a fait écouter des enregistrements de Muddy Waters et de Howlin’Wolf et bien d’autres, et ça m’a accroché immédiatement. Et plus tard, j’ai commencé à chercher mon chemin à travers l’histoire de la musique folk américaine, en écoutant de plus en plus de musiques anciennes comme la country, le blues, le jazz et le gospel des années 1920 à 60. Les grands noms tels que Charley Patton, Dock Boggs, Staple Singers et Vera Hall m’ont influencé.

  • Faire du blues, est-ce pour toi une sorte de rêve américain ?

Je ne crois pas au rêve américain. Mais j’ai l’amour de la musique, je pense musique, je vis musique. Mon rêve est de pouvoir vivre de ce que je fais, en enchainant les concerts, en enregistrant des albums et bien plus encore.

  • Normandeep Blues Records a annoncé la sortie de ton album pour le printemps, peux-tu nous dire plus à ce sujet ?

Oui ! Je suis vraiment impatient de sortir ce nouvel album. Cela fait plus d’un an que j’ai commencé à travailler dessus. Je voulais que cet album soit différent du dernier. L’album solo précédent (publié en 2012 chez The Greatest Records) a été enregistré en live (à part deux petits ajouts de claquement de mains et quelques cymbales). Donc, pour cet enregistrement de l’album,  Christoffer Johansson (ingénieur du son et co-producteur des deux « Moan Snake Moan » et « S/T » (NDLR : album éponyme)) et moi avons choisi de construire l’album d’une manière différente. Des sons plus grands, plus lourds, et un peu plus modernes, avec aussi plus d’instruments et plus de gens autour du projet. Nous avions une idée très claire dès le début, de cet album dans son ensemble.

  • À ce propos, comment procèdes-tu pour écrire ta musique ? Et pour les paroles ?

Il y a quelques années, j’ai eu de réelles difficultés à écrire des chansons. Surtout l’écriture des paroles. Mais peu après, j’ai commencé à fonder les paroles, et le ressenti musical, par rapport à des personnages . Et depuis, il a été beaucoup plus facile pour moi d’écrire la musique, mais aussi les paroles. Et j’ai quelques personnages préférés. L’un est appelé William Joseph Dean (il est en partie inspiré d’un conte populaire ancien de mon village natal Lerum, en Suède, et en partie aussi inspiré par le personnage de Willie ou Billy de la chanson traditionnelle « Pretty Polly ») ; un meurtrier vicieux. Les chansons “Mean Old Billy’s Cry For Freedom » (enregistré avec le groupe Det Blev Handgemäng ), “Mary Lee”, “William Is Back” ( sur mon premier album solo éponyme), “He Had A Knife In His Hand” and “William Is Back” (de mon album à venir « Moan Snake Moan ») sont toutes des chansons sur William, d’une manière ou d’une autre.
Un de mes autres personnages favoris  est Butch. C’est un boxeur à temps partiel (oui, il est un peu inspiré du personnage de Pulp Fiction) et aussi un exilé cubain vivant aux États-Unis. J’ai seulement enregistré une chanson sur lui jusqu’à présent, et il est tout simplement appelé « Butch » (également présent sur mon album à venir ) .

  • Dans ta musique, essayes-tu de trouver un équilibre entre la musique et les paroles ? Ou alors est-ce que l’un des deux est plus important pour toi ?

Pour moi, la musique et les paroles doivent venir presque en même temps. Je ne peux pas écrire un texte et faire de la musique pour le texte ou l’inverse. Et puisque je vais construire les paroles et la musique en même temps, cela me donne parfois l’opportunité de changer un accord, ou une ligne dans les paroles ou la musique pour les harmoniser entre eux.

  • Quelles sont tes références, autres que celles musicales ? Par exemple le cinéma, la littérature…

J’ai tendance à penser mon quotidien en lien avec la musique, je suppose donc que n’importe quoi  pourrait m’inspirer. Je me souviens quand j’étais gosse, j’écoutais les bruits du frigo et j’en faisais des chansons avec les sons qu’il produisait. Je sais, ça sonne prétentieux et sur exagéré, mais ça se passe ainsi pour moi. Mais j’aime la sensation, l’ambiance dans les films de Jim Jarmush, de David Lynch, de Roy Andersson et de Terry Gilliam et bien d’autres. Tu sais, quand c’est un peu du rêve et que tu ne sais pas si c’est encore la réalité ou non. Et ils ont tous (en particulier Andersson et Gilliam) construit leurs propres mondes alternatifs dans leurs films. Je suis aussi très inspiré de la lecture de romans graphiques. Je rêve de rencontrer un dessinateur qui voudrait faire un roman graphique à base de l’un (ou de plusieurs) de mes personnages.

  • Comment te sens-tu à la veille de jouer en France?

Je suis vraiment impatient de jouer ici, en France, d’autant plus que je n’ai jamais joué ici avant. Cependant, je ressens toujours de l’anxiété juste avant un voyage.

  • Quel serait ton lieu idéal pour jouer ?

Je n’en ai aucune idée. Je n’ai jamais vraiment pensé à ça. Je ne pense pas avoir déjà rêvé de jouer sur une scène particulière ou quelque chose comme ça. Je rêve plus de gens avec qui j’adorerais travailler tout comme de l’enregistrement d’un album produit par Tom Waits. Ah, maintenant, je viens de penser à un lieu où j’aimerais jouer ! J’aimerais faire un concert dans les locaux de Third Man Records, et que le concert soit enregistré et produit par Jack White, puis qu’il sorte chez Third Man Records – ce serait cool !

  • Et avec qui ?

Je ne pense pas que j’oserais jouer avec l’une des grandes légendes. Je veux dire, par exemple, Charley Patton était dans les combats constamment et à un moment quelqu’un lui a coupé la gorge avec un couteau – et il a survécu ! Son House a été arrêté pour assassinat avant qu’il ait commencé à enregistrer pour John Lomax. Sonny Boy Williamson a sorti son couteau sur Eric Clapton parce Clapton lui a dit un compliment. Donc, je crois que je rêve plutôt de jouer avec les vivants, et alors je dirais Tom Waits, Jack White, Tinariwen, C.W.Stoneking, Mavis Staples (et je pourrais faire une liste beaucoup plus longue)…

  • Chez indiemusic, nous aimons les découvertes. Peux-tu nous faire découvrir un jeune groupe inconnu que tu aimes beaucoup?

Un groupe que j’ai récemment découvert, et que j’aime vraiment, c’est Lonesome Shack (j’ai écrit une chanson hommage pour eux presque immédiatement après les avoir découverts).

L’as-tu déjà entendu ? Pour moi, c’est presque le parfait mélange entre la musique traditionnelle et moderne. Et le guitariste joue de la même façon que Mississippi Fred McDowell (dont je m’inspire également) et puis j’aime la musique de McDowell.


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crédit : P Buhre
crédit : P Buhre
  • First, can you introduce yourself?

A musician and/or an artist from Göteborg, Sweden.

  • Bror Gunnar Jansson (a.k.a. Gugges Enmanna): What is the origin of this long name?

Actually the “Gugges Enmanna” part is the first name I had for this project, a name I haven’t used for quite a while, but since I can’t change the name I chose for my facebook-page, that name seems to linger on. The name (Gugges enmanna) alludes to my real name. Gugge is a nickname for Gunnar and “enmanna” is swedish for One-man.

  • What is the origin of your project? How has evolved your musical journey with the time ?

When I started playing solo as a One-man band (some 5-6 years ago), I guess my music was more straight-out blues and old time country songs. But after a while I started to write more and more songs for this project and the music changed bit by bit, I’ve also changed the set up quite much since I started out with the One-man band. I performed my first solo gig on a spanish style acoustic guitar and a plank I found at the venue where I played that night. After that I started using a guitar case as a bass drum and two planks and a tambourine as kind of a hand clap sound. Now I use a regular bass drum, a slightly modded snare, and a slightly modded hihat. And I mostly play electric guitar now.

  • You talk about « a Garage-style, hybrid of blues, country, and folk, » how did you mix those references?

I just write songs that I like, in a way that I like, using the influences I get listening to music, watching films, hearing stories, meeting people etc. And depending on the outcome I will either use it my solo project or in one of my other projects or, sometimes, not at all.

  • I might be wrong, but Sweden doesn’t seem like a bluesy country. How does the blues scene look like in your country ?

Sweden actually has a whole lot of good music, and some really good American folk-styled music. Especially among the younger generations who doesn’t seem so fixated on what genres they play or listen to, as long as they think it’s good music. Many of my favourite bands are from Sweden and have made their own thing of the American music. Such as Franska Trion (Franska means French) and The Jack Brothers.

  • Blues music has a rich legacy of social factors, and is a real part of History. When you were younger, how did you discover this music ? Did you travel in the USA to discover it ? Who are the masters who appealed to you?

I’ve never been to USA, but I hope that I will some day. I first heard the blues through my father (I discovered a lot of music thanks to him. He’s a musician, a bass player). When I was 10-12 or something he played me records with Muddy Waters and Howlin’ Wolf and such, and I got hooked immediatly. And later I started to search my way back through the American folk music history, listening more and more to the old time country, blues, jazz and gospel of the 1920s to ’60s. Greats such as Charley Patton, Dock Boggs, Staple Singers and Vera Hall.

  • Making blues, is it for you some kind of American dream?

I don’t believe in the american dream. But I do love music, thinking of music, and playing music. My dream is to be able to get by, by playing live gigs, recording albums and such.

  • Normandeep Blues Records announced the release of your album for Spring, can you tell us about this record ?

Yes! I’m really looking forward to release this new album. It’s been over a year since I started working on it. I wanted this album to be different from the last one. The previous solo album (released 2012 on The Greatest Records) was recorded live (apart from two small additions with hand clap and some cymbals). So for this album, me and Christoffer Johansson (recording engineer and co-producer of both “Moan Snake Moan” and “S/T”) chose to build up the album in a different way. Bigger sounds, and a bit more modern sound, more instruments, and more people involved. And a very clear idea from the start, of the album in its whole.

  • Regarding this, how do you proceed to write your music ? And for the lyrics ?

Some years ago I had real difficulties writing songs. Especially writing lyrics. But then a few years ago I started basing the lyrics, and the feeling of the music, on characters. And since then it’s been much easier for me both writing music and lyrics. And I have a few favorite characters. One is called William Joseph Dean (he’s partly inspired from an old folk tale from my home village Lerum, Sweden, and partly inspired by the character Willie or Billy from the traditional song “Pretty Polly”) a vicious murderer. The songs “Mean Old Billy’s Cry For Freedom (recorded with the band Det Blev Handgemäng), “Mary Lee”, “William Is Back” (on my first solo album S/T), “He Had A Knife In His Hand” and “William Is Back” (from my coming album “Moan Snake Moan”) are all songs about William in one way or the other. Another favorite character of mine is Butch. He’s a part-time boxer (yes, he’s a bit inspired of the character from Pulp Fiction), and an exile Cuban living in USA.  I have only recorded one song about him so far, and it’s simply called “Butch” (also featured on my coming album).

  • In your music, do you try to find a balance between the music and the lyrics ? Or is one of the two more important for you ?

For me, the music and lyrics need to come almost at the same time. I can’t write a text and then make music for that text or the other way around. And since I’m building the lyrics and the music at the same time it sometimes gives me opportunities to change a chord, or a line in the lyrics or the music to make them both fit to each other.

  • What are your references, other than the musical ones ? In cinema, litterature…

I think that I tend to think about everything as music, so I guess that anything could make me inspired. I remember when I was a small kid listening to the refrigerator, making songs from the noises and sounds that it made. I know, it sounds pretentious and a bit over exaggerated, but it is like that for me. But I love the feeling in the films of Jim Jarmush, David Lynch, Roy Andersson and Terry Gilliam and such. You know, when it’s a bit dreamy and you’re not sure what’s reality and not. And they all (esp. Andersson and Gilliam in my opinion) build their own alternative worlds in their films. I also get really inspired from reading graphic novels. I dream of meeting a drawer who would want to make a graphic novel based one (or many) of my characters.

  • What are your feelings before playing in France?

I’m really looking forward to play here in France, especially since I’ve never played here before. Although, I always get anxiety just before a trip.

  • What would be the best place for you to play?

No idea. Never really thought of that. I don’t think I’ve ever had a dream of playing on a particular stage or something like that. I dream more of which people I would love to work with. Such as recording an album produced by Tom Waits. Ah! Now I just came to think of a venue I would love to play at. I would love to play a gig at the stage at Third Man Records, and that the concert would be recorded and produced by Jack White and then released on Third Man Records – that would be cool!

  • And with whom ?

I don’t think that I would dare to play with any of the old greats. I mean, for example, Charley Patton was in constant fights and at one point someone cut his throat with a knife – and he survived it! Son House was arrested for murder before he started recording for John Lomax. Sonny Boy Williamson once draw his knife on Eric Clapton because Clapton gave him a compliment. So I think I rather dream of playing with the living, and then I would say Tom Waits, Jack White, Tinariwen, C.W. Stoneking, Mavis Staples (and I could make this list much longer)…

  • At indiemusic, we like discoveries. Can you make us discover an unknown young band that you like very much?

One band that I recently discovered, and that I really like, is Lonesome Shack (I actually wrote a homage song for them almost immediately after discovering them). Have you heard them? To me, they’re almost the perfect mix between traditional and modern music. And the guitarist sounds like he’s very inspired by Mississippi Fred McDowell (I am too) and I love the music of McDowell.


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Juliette Durand

étudiante en cinéma, arpenteuse des scènes parisiennes et passionnée des musiques qui prennent aux tripes