Capture – Where We All Belong ou la Force Unifiée

[Avertissement: J’ai décrété que j’arrêtais les jeux de mots foireux et faciles, les calembours et autres boutades à l’humour douteux, mais c’est fichu d’avance,  j’en ai des tonnes en stock. À toi de les retrouver, il n’y a pas d’indices. Pardon d’avance.]

Bref, tandis que certains s’obstinent encore à aller voir les Stones qui eux-mêmes s’obstinent encore à forcer sur les prothèses et monter sur scène pour pécho de la jeune fille, l’équipe d’indiemusic se préoccupe des nouveaux arrivants qui préparent leur putsch musical en douce. Fourbes.

Jusque-là inconnu sur indiemusic, le groupe Capture mérite tout de même sa place au sein de nos protégés indés.  Après quelques chouettes démos mises en ligne l’an dernier, les quatre Nancéiens de Capture nous ont dévoilé leur premier EP « Where We All Belong » en septembre dernier (inutile de préciser que ma ponctualité laisse à désirer).

Capture, c’est un peu les petits demi-frères des White Lies, les cousins de The National, les enfants adoptifs d’Interpol, et les petits enfants par alliance des précepteurs de la vague froide, ou côld ouayve anh (famille de rêve). Capture libère une douce brise de fraîcheur (désolée si ça sonne comme une pub pour désodorisant pour les WC) qui remonte le temps en passant par l’indie-rock des Bombay Bicycle Club, la new wave des vieux habitués de l’Haçienda et j’en passe. Une première structure alors solide autour de laquelle gravitent et fusent dans tous les sens d’autres influences plus pop gaie/gay et des mélodies tantôt plus frivoles, tantôt plus mélancoliques.  Where We All Belong est une habile fusion entre sombre cold-wave et pop colorée dont les synthés qui simulent une symphonie et la guitare rutilante se battent en duel, arbitrés par la voix suave de Dinh Alexandre. Et en plus il y a des jam blocks « poucpouc », et c’est bien les jam blocks, ça ajoute une touche d’exotisme qui complète le métissage du groupe. Les trois titres « We Rise, we sink« , « To make light » et « The Architects » s’enchaînent passant de la lumière à l’ombre, côtoyant l’océan et l’air, un peu comme si l’EP gagnait en obscurité au fil des morceaux.

L’EP de Capture donne l’envie d’un plongeon* jusqu’au fin fond du Pacifique, il nous emmène en terre inconnue, dans un univers à la fois glacial et onirique (notez que j’aime beaucoup trop ce mot), où l’on se balade en sous-marin ou l’on franchit le mur du son en chute libre avec Félix Baumgartner. Tout ça pour vous dire que pour un premier EP, les quatre conquérants se sont drôlement bien débrouillés pour atteindre un résultat qui est pour nous une belle surprise. Et on attend la suite.

Crédit: Laura Sifi

Je suis contente d’avoir maîtrisé mes pulsions humoristiques à deux balles et d’avoir exprimé mon ravissement à l’écoute de Where We All Belong qui est un joli jeu de lumières musicales entre côté obscur et côté lumineux de la Force. Tout est dit. Bravo.

J’oubliais la petite étoile d’il y a 9 lignes : *hélas on ne le fait pas faute d’écouteurs waterproof. [crowd applause + laugh]

A vite, par exemple le 9 novembre au Totem de Maxéville avec Capture, Yeti Lane et BRNS !

wearecapture.bandcamp.com

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Léa Jiqqir

Chroniqueuse pétillante passionnée par la culture indé.