Who let the boars out! Who? who? who?

En cette fin de mois d’août ensoleillée (ou presque), le Festival du Cabaret Vert (Charleville-Mézières) organisé par l’association FlaP a lâché les sangliers…

Le Cabaret Vert – Crédit : L. Pietrement

Les 73 000 festivaliers ont pu profiter des bonnes bières à 2 bayards (les petits jetons rouges qui servent d’argent) , des barquettes de sanglier grillé et de l’appétissante programmation. Une belle victoire pour cet éco-festival qui n’en est qu’à sa huitième édition !

J’ai donc passé ces quatre jours à tantôt patauger dans la boue, tantôt suffoquer sous 40°C en buvant des binouzes devant quelques concerts dont je suis actuellement sensée vous parler.
Notons également que le coût pour ces 4 jours est plutôt peu onéreux contrairement à de nombreux gros festivals français, et en plus on y bouffe plutôt bien (les sandwichs à l’omelette et la tartiflette comme kit de survie). Si j’écrivais pour un magazine culinaire je continuerais dans cette lignée, hélas je dois vous parler de rock ‘n roll.

C’est jeudi 23 août que le Cabaret Vert ouvrait ses portes pour débuter avec Eagles of Death Metal. Vers 19h30, un Jesse Hughes dit “The Devil” en forme et plutôt marrant descend trois ou quatre whisky-coca sous la pression du public assoiffé (“cul-sec, cul-sec!”).
Un show assez plaisant pour hocher la tête sur Wanna be in LA au soleil, mais pas exceptionnel par le manque de dynamisme du public pas encore hanté par l’esprit de festivalier.
Fallait pas jouer si tôt.

Eagles of Death Metal – Crédit : C. Caron

Kap Bambino jouait à 22h00 sur la scène des Illuminations. Je n’ai rien compris à ce concert et j’ai décrété que je détestais ce groupe qui semblait jouer dix fois de suite le même titre dont les paroles étaient exclusivement composées de stridents “miaou miaou miaou !”. Bon…

C’est à 23h00 que la tête d’affiche commence.
Manu Chao, en forme et sautillant sur place a ramené quelques milliers de spectateurs. Allongée plus loin dans l’herbe, j’ai assisté à un live plein de bonne humeur et joli à voir. Musicalement pas convaincue, c’est quand même avec plaisir que j’ai entendu les mélodies qui m’accompagnaient sur la route des vacances quand j’étais un razmoket.

Manu Chao – Crédit : H. Dapremont

Vendredi 24. Il fait beau, il pleut, il fait beau, il pleut.

En guise de réveil à 17h00 : les locaux Most Agadn’t, un joli duo new-wave Ardennais qui tue à coups de synthé. Ça bouge, ça fait danser (bon, je ne vous cache pas que j’ai regardé le concert depuis la buvette, affalée sur un banc). C’est un mec et une nana dont la voix n’évoque pas que peu celle de Catherine Ringer, et c’est à découvrir et à suivre.

Most Agadn’t – Crédit : H. Dapremont

Pleine d’enthousiasme je file voir les Dandy Warhols… un pack de Redbull sur scène n’aurait pas été de trop… Mous du genou ! Un groupe en plein burn-out. Difficile d’entendre la voix de Courtney Taylor-Taylor sans tendre l’oreille (les deux même). Bref, grosse déception. Heureusement qu’il y avait de la bière et un rayon de soleil.

On enchaîne sur La Femme ! Même sous la pluie froide et incessante en mini short-t-shirt, on se croyait sur la plage, dans le sable. Pendant que 90% des groupes de leur tranche d’âge se mettent à la dream-pop, shoegaze, chillwave, psychéwavepopelectrodubstep (si, ça existe), les yé-yés 2.0 de La Femme twistent sur un parfait mariage frenchy de pop 60s et de pop 2012s.

19h40 : Public Enemy. J’ai enfin pu faire des trucs de vrai nigga.

21h40 : Déjà vus au Cabaret Vert en 2009, les Birdy Nam Nam ont offert une fois de plus un beau spectacle. Et les ingés lumière doivent être bien costauds.

Une heure après Birdy Nam Nam et un sandwich, j’ai encore fait des trucs de vrai nigga. Mais de nigga français, avec Joey Starr. C’était cool de voir la bête, mais je m’attendais à moins gnangnan que ça. Effectivement j’ai eu l’impression de voir Moussier Tombola en concert (le mec qui chante “Logobitombo”) à cause des “Tout le monde à gauche, à droite, reculez, du bruuuiiiiiiit!”… Mais sinon, c’était… marrant.

23h30… Skrillex. En essayant de se rassurer, on dit “Bon, on va voir, ça doit être cool pour s’amuser”. Sur place “Ah, bof”. Au bout de 10 minutes “Mes oreilles saignent et je bâille beaucoup”. C’est à ce moment qu’il faut partir avant de mourir.

La Femme – Crédit : C. Caron

Samedi 25 août. Mes oreilles vont beaucoup mieux, merci.

Ce n’est que tard que je me suis décidée à me rendre aux concerts. Et c’est devant Orelsan, vers 19h30, que j’ai dévoré une fougasse pas terrible en râlant. Je m’étais pourtant plutôt bien éclatée à l’un de ses concerts en mai. Mais là. Je ne sais toujours pas si c’est la médiocrité de la fougasse (bon d’accord les olives étaient bonnes) ou le live raté d’Orelsan qui m’a mise de mauvais poil, mais je n’ai pas kiffé ma race. Je suis partie, et un festivalier venant de nulle part m’a barré le chemin en criant “HEIN OUAIS, C’EST A CHIER”.

C’est Yuksek qui enchaîne. Déjà vu tant de fois, j’ai donc regardé depuis la buvette, devant le sanglier qui grille. Yuksek c’est une valeur sûre en live; ce n’est jamais exceptionnel, mais on apprécie toujours.

L’épisode suivant ne vous sera pas raconté pour éviter toute humiliation de moi-même.

Ultra-motivée à 22h00, c’est les Écossais de Franz Ferdinand qui nous font jubiler avec les incontournables « Take Me Out », « Ulysses » et « No you Girls ». Un collège revival, avec Alex Kapranos toujours dans mon cœur, en forme tout comme le public (qui lui, est moins dans mon cœur car Kapranos sent meilleur), ce fut sans aucun doute l’un des meilleurs concerts de ce week-end.

Franz Ferdinand – Crédit : H. Dapremont

C’est au tour de C2C de faire trembler Charleville-Mézières et de faire danser Rimbaud sur des mix hip-hop.

À minuit, les deux Allemands de Digitalism ont joué à Angry Birds sur leur iPad derrière leurs pupitres.

Franz Ferdinand a mis le feuuu – Crédit : C. Caron

Dimanche 26 août : Dernier jour de festival. Cheveux gras.

Sur les coups de 17h, un Daniel Darc tristement ivre et ses musiciens exaspérés nous ont offert… pas grand-chose.

Caravan Palace
, leur électro-swing et le pétillant Charlie Winston ont joliment clôturé le Cabaret Vert dans une ambiance bon enfant.

Charlie Winston – Crédit : C. Caron

En résumé, cette édition 2012 du Cabaret Vert fut une très belle réussite.

Entre les allées et venues d’une scène à l’autre, les pauses pipi et les pauses bières entre amis, je n’ai pu voir la totalité des concerts. Mais j’ai le sentiment d’avoir pleinement profité de ces 4 jours au pays de Rimbaud.

Merci au Cabaret Vert, big up à Nicolas Humbertjean l’attaché de presse du festival et à l’année prochaine !

LE sanglier et l’une des 800 bénévoles – Crédit : F. Husson

cabaretvert.com

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Léa Jiqqir

Chroniqueuse pétillante passionnée par la culture indé.