[Live] Afropunk Paris 2018

Né à Brooklyn en 2012, le festival Afropunk tire son nom du documentaire éponyme de James Spooner, sorti en 2003. Il réunit les courants artistiques de la diaspora africaine, partout dans le monde. Cette année, il revenait pour la 3e fois consécutive à la Villette de Paris.

Mr Eazi – crédit : David Poulain

Afropunk est un lieu de culte et de célébration de tout ce qui est black : musique, nourriture, mode, arts, extravagance, tout y passe. Détrompez-vous, ce n’est pas le même effet qu’une balade un samedi après-midi dans les ruelles du quartier parisien de Château Rouge : on est plutôt dans un mood fashion week afro, où les coiffures, les tenues et le maquillage (des hommes et des femmes et de tout autre genre confondu) sauront vous séduire ou déstabiliser. Ceux qu’y vont par pur goût du voyeurisme ne seront pas déçus, puisque le peuple afropunk est là pour se faire remarquer. Et si ça choque, c’est tant mieux. Et ne l’oublions pas : Afropunk n’est pas réservé qu’aux blacks ! Comme le dit la chanteuse Sandra Nkaké « le festival permet à toutes les personnes invisibles d’une manière générale d’avoir un espace d’expression et de valorisation de ce qu’ils sont ».

Si on passe à côté de l’aspect ghetto, de la glauquissime salle où ont lieu les concerts, qui nous fait un peu penser à une discothèque en plein après-midi, et du choix très limité cette année en matière de food & drink, on pourra sûrement apprécier les messages que ce festival se tache de transmettre aux jeunes gens et qui sont affichés un peu partout dans l’enceinte : No sexism, No Racism, No Ableism, No Ageism, No Homophobia, No Fatphobia, No Transphobia, No HatefulnesDes messages de tolérance, d’« inclusiveness » qui sont relayés aussi par les groupes qui se succèdent sur scène.

Au niveau programmation était présent sur les deux jours notamment : Sandra Nkaké, Nneka, Gary Clark Jr, Maxwell, Trombone Shorty, Sza, Damian Marley… Autrement dit des icônes mais aussi des talents émergents tels Estére, EccaVandal et Mahalia.

Bref, des découvertes, une ambiance, beaucoup de sourires… plus de 7 000 festivaliers étaient attendus lors de ce week-end du 14 juillet. Il paraîtrait même que l’an prochain le festival pourrait être délocalisé dans un endroit qui accueillerait encore plus de participants. Affaire à suivre !

Du côté des points positifs : des découvertes musicales, le beau temps qui était au rendez-vous, des costumes éclectiques, des visages souriants, des accents du monde entier. La diffusion de la finale de la coupe du monde a sûrement été une bonne idée, car apparemment le foot c’est punk !

On regrettera cependant le peu d’animations de type photobooth, tatouage éphémère et coiffure afro qui nous avaient tant séduit l’année dernière. Moins de choix de nourriture aussi. Reste surtout la grande question : pourquoi transformer la salle de concert en salle toute noire et glauque, il aurait été tellement agréable de profiter du maquillage, des vêtements et des looks en plein air.


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David Poulain

Voyou du quotidien passionné de musique. Photographe mordu de salles de concert et surtout des rencontres côté backstage.