[Clip] Metro Verlaine – Velours noir

Voilà un clip et un titre qui arrivent à point nommé, pour raviver les plaisirs coupables de l’excellent long format de Metro Verlaine, « Cut-Up ». Bien plus que son image sensationnelle ne pouvait le laisser paraître, il est assurément un disque qui s’inscrit dans le temps en imposant une véritable personnalité dans le paysage rock français.

Metro Verlaine s’est distingué sur son premier album par des partis pris esthétiques et littéraires singuliers. Flirtant en permanence avec la mise en abîme de ses propres références musicales et plus largement culturelles, ce qui pourrait passer pour une approche naïve de la chanson rock en français, créer chez ce groupe élégant et lettré, les conditions de très belles émotions, tout en contraste et en sensualité, entre mélancolie post-punk et nostalgie romantique. En dignes héritiers d’une histoire musicale qu’ils célèbrent autant qu’ils l’habitent à l’instant présent, ils dévoilent ces jours-ci l’inédit « Velours noir ». Un titre qui frappe d’emblée par son évidence mélodique et sa fausse légèreté.

Il rejoint des morceaux simples et efficaces de « Cut-Up » comme « Richard Hell » et « Codéine ». Visuellement, le clip n’a rien de révolutionnaire, mais il prolonge avec beaucoup de cohérence l’ancrage populaire de l’imaginaire de la bande à Axel Desgrouas, symbolisé ici par la salle de boxe. Ce lieu où les « garçons sauvages » se révèlent et se réalisent dans la poursuite d’une quête parsemée de souffrances et d’abnégation, vers une réalisation personnelle, qui n’a parfois rien à voir avec la sacro-sainte réussite sociale, en forme de Rolex. Pour certains commentateurs, les boxeurs sont d’ailleurs avant tout de merveilleux danseurs, pour qui la question du tempo est primordiale. Les Metro Verlaine l’ont bien compris tant ils s’appliquent à maintenir sur les deux minutes et vingt-cinq secondes très stimulantes de « Velours noir » le rythme soutenu de cette délicieuse basse batterie, qui donne des fourmis dans les jambes.


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Laurent Thore

Laurent Thore

La musique comme le moteur de son imaginaire, qu'elle soit maladroite ou parfaite mais surtout libre et indépendante.