[Live] Motorama au Petit Bain

Son nouveau long format en poche, Motorama est revenu pour une sortie parisienne en mode best of, enchaînant les meilleurs moments d’une série d’albums cold wave rapportés de Rostov-Sur-Le-Don par le label français Talitres.

crédit : Fred Lombard

On ne se lasse pas de l’ambiance à la fois froide et dansante qui fait le charme particulier de Motorama depuis une dizaine d’années. Pendant plus d’une heure, les Russes se sont ainsi sentis presque comme chez eux, le 24 octobre dernier au Petit Bain, pour étaler devant une salle comble surexcitée toute sa palette à la richesse mélodique inépuisable. Au fil des années, le leader Vladislav Parshin reste toujours le même face à nous : voix grave et posture timide, il paraît toujours aussi gêné quand il s’agit de s’adresser au public. Pas réputé pour être le plus bavard de la sphère musicale indé, il en impose néanmoins toujours autant en donnant le tempo de partitions entre surf music et post-punk, aux vertus aussi glaciales qu’addictives devenus sa signature. Notes de synthés et lignes de basses coulent à un rythme effréné pour distiller des hymnes indie pop romantiques. En écoutant certains d’entre eux, on se demande si derrière Motorama ne se cacherait pas en réalité des sombres cousins russes de DIIV. Les incontournables tubes « Tell Me » ou « Heavy Wave » ou des perles de « Calendar » dotent ainsi la setlist de ses mélodies les plus jouissives, parfaitement combinées à l’élégance vocale du chanteur.

Cependant, réduit à un trio, le groupe russe est surtout venu mettre en avant sa nouvelle formule employée pour « Many Nights », cinquième album autorisant un brin de soleil sur sa cold wave traditionnelle. Comme une réponse à ceux qui ne verraient depuis 2010 dans l’œuvre de Motorama que l’idée de reprendre un disque où le précédent les avaient laissé, la formation s’est laissé aller à des partitions plus lumineuses et pop qui contrastent donc ce concert best of aux sonorités complexes et toujours rayonnantes : « He Will Disappear », « Kissing The Ground », ou « Homewards » en témoignent. Tandis que les vieux « classiques » comme « Wind In Her Hair » et sa superbe intro instrumentale l’emportent toujours à l’applaudimètre d’un public fidèle jamais repu. Au bout d’une vingtaine de titres, les Parisiens n’en démordent pas et demandent rappel sur rappel. Ils n’en obtiendront qu’un, et c’est déjà pas mal, histoire de se dandiner une dernière fois sur le synthé de cathédrale de « Hard Times. »


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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens