En choisissant d’installer son nouveau clip aussi bien dans les tréfonds les plus reculés de l’Amérique, au cœur de paysages déserts et ainsi injectés d’une vie propre, « Brand New Start » de The Blind Suns remet les compteurs à zéro et fait montre d’une dimension musicale et visuelle marquée par l’empreinte de la vie et d’une infaillible énergie.
« Brand New Start » est l’histoire lente et précise d’une désincarnation. Alors que Dorota traverse les villes et landes vierges d’États en proie à la pauvreté et au silence, les rôles s’inversent et le pouvoir de la volonté devient profond et intense, véritable cure de jouvence pour celles et ceux dont la chanteuse de The Blind Suns croisera la route. On pense à Jarmusch, à « Twin Peaks », aux films de Jeff Nichols… On pense, surtout, à ce vibrant témoignage d’un renouveau qui devra compter sur tous les caractères qu’il illustre, troublantes photographies d’un réel qui ne sera plus jamais le même et que Benoît Aubert met en scène avec une vision étonnamment mature et déstabilisante. Sortir de son propre quotidien pour traverser le prisme de l’écran ; c’est ça, « Brand New Start », et bien plus encore.
On s’interroge sur la notion de lieu, en regardant les images défiler et s’entrelacer. À la fois terrestre et lunaire, le décor nous immerge dans des éclairages intimes, tamisés et pourtant précis, constituant alors les tableaux d’une exposition de l’humanité dans sa plus belle simplicité et ouverture d’esprit. Repartir de rien et se laisser étreindre par les mélodies captivantes de The Blind Suns ; sans hésitation, on explore, en sa compagnie, la nuit des villes et le bruissement insaisissable de plaines et de maisons qui font l’identité de l’Amérique. Une remarquable appropriation d’un environnement à jamais transcendé.
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