[Focus] Le Roi Angus en Chine, acte I

À croire que les groupes européens, souvent malmenés sur notre continent, sont destinés à voir leur popularité croître bien loin de nos frontières ; et c’est amplement mérité, au vu des projets qui parcourent des milliers de kilomètres, prennent le risque de s’immerger dans des cultures qu’ils ne connaissent pas encore et, surtout, y apportent leur propre vision de l’art, ce langage universel fait pour dépasser les barbelés et les zones douanières. Parmi eux, Le Roi Angus vient d’entamer une tournée en Chine répartie sur trois semaines et huit dates, de Pékin à Guangzhou. Et le groupe suisse a accepté, pour indiemusic, de nous faire partager cette expérience hors du commun à travers un journal de bord, en mots et en images, empli de la sincérité franche et parfois décalée qui fait tout le sel de ces musiciens décidément attachants. Premier acte, en provenance directe de Pékin !

Le Roi Angus en Chine

On pensait commencer la tournée par un massage, en petits chats insomniaques et mal brossés qui s’en iraient au Grand Est se faire caresser dans le sens du poil. Pékin, première dose de shampooing. On se laisse poursuivre par la presse, étudiant(e)s, blogs en frippes ou en costume, alliance franco-helvético-belgo-québécoise et CCTV intégrés. On n’a même pas besoin de tuer des femmes pour recevoir les médias en loge : pas de maçonnerie, juste une franchise, la francophonie exotise notre campement.

453 000 streams live, premier concert, à l’échelle suisse romande on traduirait par 453. Les chiffres affolent – question d’échelle -, mais on n’est pas des débiles, on sait encore compter jusqu’à huit milliards. En parallèle, il y a le Congrès. On nous a dit que Xi Jinping avait demandé à nous voir, du coup on pense revenir à Pékin.

Chaque artiste qui se produit en Chine se souvient de retaper la France. Pourtant, c’est joli la France, avec ses coqs et ses Inrocks. Ça donne envie d’écouter Bertrand Cantat. Ensuite, on repart dans les rues basses et les collines verdoyantes de Hong-Kong, mais ce n’est pas pour la Chine qu’on exhibe nos heures frêles et nos bonheurs diffus ; c’est juste une parenthèse d’ailleurs, ni meilleure et aussi vilaine que le monde quand il veut laisser croire qu’il connaît une alternative.


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Raphaël Duprez

En quête constante de découvertes, de surprises et d'artistes passionnés et passionnants.