Petite merveille pop en apesanteur, « Sick With The Ground » de Tango Juliett nous réconcilie avec la forme intelligente et rêveuse d’un genre en mouvement constant, mais qui aura rarement été aussi poignant.
Quitter le sol. Se laisser emporter, aussi bien par des vagues mélodiques simples et efficaces que par des couleurs crépusculaires, témoins ultimes d’une journée après laquelle on souhaiterait tout laisser tomber. « Sick With The Ground » de Tango Juliett est sincère, tendre et irrésistiblement attirant : car, en un plan-séquence nous menant de l’éveil à la finalité d’un quotidien éminemment encombrant et inutile, le court-métrage se fait spatial et hors du champ d’attraction terrestre. On danse ainsi avec les astres, même en gardant les pieds sur le sol et en osant chanter l’expérience et ses conséquences.
La liberté du protagoniste principal passe par la compréhension de ses erreurs de comportement ; mais, finalement, ne sont-elles pas le départ d’une nouvelle aventure, des amarres enfin larguées et des poids trop lourds qu’une main affectueuse et sensible aurait fait exploser ? On se sent souvent en inadéquation avec le goudron des villes ; il faut s’évader pour exister et se connaître, danser avec les explorateurs de galaxies intimes inconnues mais, cependant, à portée de main. Ce que nous propose Tango Juliett à travers un hymne à la reconnaissance de soi et de ses éternelles capacités émotionnelles virevoltantes, vertigineuses et sensitives.
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