Prolongeant la beauté vénéneuse de « Past-Time », « She Cries » d’Oceanic Memory est une immersion totale et splendide dans des couleurs et des formes à la dynamique rêveuse et sensorielle.
En personnifiant le reflet de l’âme et de ses tourments, Oceanic Memory accomplit, sans nul doute, l’impossible. De ce fait, l’apparente innocence de « She Cries », l’être que l’on contemple dans le miroir tout comme celui à travers les yeux duquel on se noie, creuse dans les pensées d’une créature immobile et nous observant, nous laissant seuls face à nos troubles et nos sentiments. Mais là où la vidéo passe un cap bien supérieur à la simple illustration, c’est bel et bien dans son mélange subtil d’effets visuels et d’instants saisis par caméscope interposé, le grain se glissant dans son nouvel écrin avec une logique infaillible et irréprochable. La douceur de la musique, tantôt suspendue, tantôt libre de toute entrave, absorbe les formes et les effets avec une cadence d’une beauté croissante, avant l’explosion naturelle et mélodique finale.
La mer, ses secrets, ses éléments caressants et dangereux, viennent rapidement submerger les émotions exprimées par Oceanic Memory ; tant et si bien que l’on ne trouve plus aucun repère, ni dans l’image, ni dans l’harmonie, et que l’on se sent happé par les profondeurs. Une libération après la souffrance de l’autre, de celui ou de celle qui nous complète et doit subir nos erreurs et nos pulsions. Un amour presque désespéré et prêt à tout, même à sacrifier sa propre existence ; « She Cries », et ses larmes sont des océans de douleur et de consolation, de tristesse et de purification.
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