Un esprit malsain dans un corps sain ; celui qui, sans aucune remise en question, se permet de mentir en dissimulant les apparences, distillant ses propos à la douteuse véracité dans les veines bouillonnantes et prêtes à en découdre de Red Money. « Lies », ou la parole et l’acte dans leurs expressions les plus immédiates et furieuses.
« Shake, Burn and Love » : voilà ce à quoi nous prépare le duo Red Money pour le 2 mars prochain. Un album qui risque de faire tomber pas mal d’idées reçues – et de dents, par la même occasion -, comme le prouve « Lies », course incisive et sans concession d’une pensée turbulente et en mal d’expression de sa colère intérieure. La voix de Laure survole ses riffs et la rythmique puissante et impatiente d’Arnaud, nous prouvant qu’il est si facile de tromper son monde par le biais des médias, des images et de nouvelles qu’aucun de nous ne prendra le temps de vérifier. Ici, l’information court, se précipite entre les couloirs du métro, les tunnels et les plans brouillés de caméras démentes et menaçantes, plaidoyer dont la violence n’a d’égale que la sincérité la plus vigoureuse.
D’images subliminales (l’agression du requin) à des plans d’une innocence à jamais souillée (le torse nu), « Lies » crie haut et fort ce qui nous pollue l’esprit et nous paralyse, brûlant ainsi les drapeaux maculés de boue d’une société en pleine implosion. Et nous donne, par la même occasion, une terrible envie de hurler, de sortir et de mettre le feu aux mensonges et aux égos surdimensionnés et narcissiques de ceux qui nous dominent. Combattre le mal par le mal ; mais sans jamais le rendre faux ou inutile. On attend l’électrochoc début mars.
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