Entre règlement de comptes, regret et constat amer d’une rupture, le nouveau single de Teorem poursuit l’exploration citadine du musicien, ses rencontres et ses expériences aussi fragiles que cruelles.
Beaucoup d’entre nous ont du mal à comprendre Teorem ; mais sans que l’on puisse vraiment en expliquer la raison. En effet, le compositeur avait déjà frappé un grand coup avec son single précédent, « Paris », évocation à la fois sensuelle et sauvage de la muse, de ses rues désertes et nocturnes, de ses excès et de ses dérives. Tout l’art de Teorem repose dans un principe aussi simple qu’inédit : faire des lieux les témoins actifs de rendez-vous, de disputes et de départs. Donner vie aux bâtiments et aux quartiers, plutôt qu’à leurs habitants. Car il n’y a pas de meilleure observatrice des désillusions et tempêtes humaines que la pierre elle-même. Un principe que l’on retrouve dans toute sa noire splendeur sur « Barbie de Barbès », constat amer et cru de l’irrespect – masculin autant que féminin – du couple alors que celui-ci se délite, inexorablement.
La musique, électronique et tendre, évolue comme les pas du marcheur solitaire perdu dans ses pensées et tourmenté par l’absence. La violence verbale est criante de vérité, disant tout haut ce que nous sommes nombreux à penser tout bas, alors que l’on se sent manipulé, exploité, essoré. C’est peut-être là que Teorem est en avance par rapport à ses homologues : il ose, sans jamais faillir, en nous confrontant à nos démons et à nos faiblesses. Une vision bouleversante et marquante, comme on aimerait en prendre plus souvent en plein visage.
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