[Sorties] Les concerts à ne pas manquer à Lille en novembre 2017

Novembre est traditionnellement un mois chargé en concerts. Les fêtes de fin d’année approchant et la trêve des confiseurs avec, chacun rivalise pour proposer ses meilleures dates de concerts avant que chacun n’ait la tête ailleurs jusqu’en janvier. C’est particulièrement vrai cette année sur Lille et sa région où les concerts dignes d’intérêt sont légion. Pour aider à s’y retrouver et à faire les bons choix, indiemusic vous propose sa sélection des immanquables.

The Residents

Article co-rédigé par Noé Vaccari et David Tabary. Aucun chroniqueur n’a été soudoyé, menacé ou torturé pour mettre en avant telle ou telle date.

The Residents

le 2 novembre à l’Aéronef (+ d’infos)

Vous ne connaissez peut-être pas The Residents et pourtant… Ce collectif d’artistes sévit dans le monde de la musique (et des arts plus généralement) depuis plus de 40 ans avec, excusez du peu, plus de 80 « albums » à leur actif. Passés maîtres dans la déconstruction de morceaux célèbres, comme le « Satisfaction » des Rolling Stones, on leur doit aussi des opéras ou projets théâtraux, des projets « multimédias » (comme on disait dans les années 90) et de nombreuses autres contributions à une vision foutraque, anarchiste et forcément vivifiante de la culture musicale moderne. Ne vous y trompez pas, c’est un morceau d’histoire autant qu’une œuvre d’art à part entière que l’Aéronef vous donne la chance de découvrir en ce 2 novembre, jour des Morts (bien vivants on l’espère).


The Horrors

le 11 novembre au Splendid (+ d’infos)

Disons-le, on avait déjà un peu pris une claque lors de leur passage en première partie de Depeche Mode au stade Pierre Mauroy en mai dernier. Malgré tout ce qu’on peut dire du son du stade, on avait pu apprécier le virage pop, voire presque brit pop, annoncé pour la sortie de l’album « V », sans renier une touche plus froide qui faisait bien le pont avec la synthpop de Dave Gahan et les siens. Maintenant que l’album est là, le Splendid offrira un plus bel écrin pour ce bijou qu’on a adoré chez indiemusic. Rendez-vous donc le 11 novembre pour (re)découvrir  The Horrors sur scène !


Aldous Harding et This Is The Kit

le 14 novembre au Grand Mix (+ d’infos)

Le seul nom d’Aldous Harding devrait suffire à motiver toute la métropole lilloise à se précipiter au Grand Mix. Son dernier album, « Party« , est de ceux qui donnent envie de s’allonger dans un tapis de feuilles mortes sous un soleil blafard d’automne et de commencer avec résolution, et le sourire, une dépression saisonnière tant on a déjà trouvé là le compagnon musical idéal. Ajoutez une première partie délivrée par This Is The Kit dont l’album « Moonshine Freeze » ne cesse de tourner sur nos platines et vous tenez là deux des projets majeurs de cette année sur une même scène, avec un fort potentiel de titre de « meilleur concert de l’année 2017 » à la clé.


Protomartyr

le 22 novembre au Grand Mix (+ d’infos)

Le mercredi 22 novembre, le Grand Mix accueille une des figures de proue du post-punk revival en la personne de Protomartyr ; si nous l’avions déjà  vu et apprécié au TINALS 2016, notre seul regret avait été de croiser sa route pendant la saison estivale et non dans une atmosphère lugubre qui le mettrait plus en valeur. Il paraît alors d’autant plus impossible de le rater dans la grisaille caractéristique de cette époque de l’année étant donné que son dernier album, « Relatives In Descent », marque un tournant davantage mélancolique dans  la débauche d’énergie morose et poétique ayant fait sa réputation. Joey Casey et les musiciens l’accompagnant auront à cœur d’extraire la moindre dose de soleil de la soirée pour nous projeter dans un froid mordant, parfaite célébration du passage de l’automne à l’hiver.


Trisomie 21 et Guerre Froide

le 24 novembre à l’Aéronef (+ d’infos)

Pour profiter de la tombée de ce froid hivernal, c’est cette fois vers l’Aéronef qu’il faudra se tourner le 24 novembre pour une soirée dédiée à la coldwave : à l’affiche le retour exceptionnel des essentiels Trisomie 21 accompagnés de  Guerre Froide. C’est en effet parallèlement à l’essor de la touching pop dans la seconde moitié des années 80 que ces groupes, en inspirant tant d’autres par la suite, choisirent une approche minimaliste presque sépulcrale du post-punk, construisant leurs sonorités à partir de mélodies électroniques étouffées et de nappes synthétiques répétitivement funestes. Avec les nouveaux moyens technologiques à disposition, ces groupes continuent aujourd’hui encore à creuser l’obscurité pour y enterrer les souvenirs d’une époque si délicatement glaciale.


Mount Kimbie

le 28 novembre au Grand Mix (+ d’infos)

Le Grand Mix tape fort le 28 novembre pour clôturer ce mois agité avec un groupe dont le retour récent sur les devants de la scène a marqué les esprits : Mount Kimbie. À travers son tant attendu « Love What Survives », la musique du duo s’échappe légèrement de son canevas électronique pour venir puiser dans un répertoire plus proche de The Cure ou de Wire, résultant en un chef d’œuvre de sophistication sonore s’épanouissant tout autant dans la subtilité des textures que dans les envolées mélodiques fuligineuses. La vertigineuse concentration de créativité et d’impulsivité se logeant dans chaque morceau promet une performance extravagante et sincère dont l’aspect est véritablement impossible à prédire.


Destroyer

le 29 novembre à l’Aéronef (+ d’infos)

Dan Bejar aka Destroyer vient tout juste de sortir son 12e album studio, « Ken ». Ce survivant de la scène de Vancouver des années 90-2000 s’est allié à un autre d’entre eux, Josh Wells de Black Mountain pour produire un album aux sonorités eighties qui fera fatalement penser à The Cure. L’Aéronef nous permettra de vérifier comment tout cela sonne en live, mélangé aux productions précédentes de Destroyer, le liant se cachant sans doute dans la voix si particulière et hypnotique de Bejar.


Festival Tour de Chauffe

du 9 novembre au 1er décembre (+ d’infos)

Au bout de 12 ans de Tour de Chauffe, il faut bien s’accorder sur le fait que le petit festival automnal est devenu grand et met chaque année le feu à l’automne lillois. C’est donc reparti cette saison avec 10 soirées de concerts à travers 7 lieux de la métropole lilloise (et jusqu’en Belgique). On pourrait citer toute la programmation tant celle-ci est à tomber par terre, mais puisqu’il faut bien faire un choix, on vous recommande chaudement les dates de Frànçois & The Atlas Mountain au Nautilys de Comines le 9 novembre (mise en bouche imparable pour lancer le festival), Warhaus au même endroit le 12 novembre, les géniaux Sax Machine (dont le passage en 1re partie de Deluxe à l’Aéronef avait été pour nous une énorme claque) le 17 novembre ou encore le post punk incandescent de Die! Die! Die! le 25 novembre à la Ferme d’en Haut de Villeneuve d’Ascq.


Festival Haute Fréquence

du 9 au 25 novembre en Hauts-de-France (+ d’infos)

Le festival Haute Fréquence revient pour sa 2e édition. Au programme, plus de 60 artistes programmés dans 38 lieux de la Région Hauts-de-France, avec pour principe de ne pas programmer les plus « gros » dans les plus grandes salles et vice versa. La métropole lilloise ne sera pas en reste avec la programmation des locaux de l’étape (mais non moins excellents) Rocky, qui ne finissent de nous charmer avec leur premier album Soft Machines, à l’Aéronef (le 16 novembre) ou de Rover et son spectacle « Out of the Blue » proposé par la Cave aux Poètes à la Condition Publique (le 18 novembre). Mais, le même jour, on sera bien tenté d’alourdir un peu notre bilan carbone en faisant le déplacement dans la charmante bourgade de Bellaing (à peine plus de 1000 habitants) près de Valenciennes pour profiter d’un concert intimiste et forcément mémorable des excellents BRNS et des non moins bluffants Bison Bisou (le 18 novembre).

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David Tabary

photographe de concert basé à Lille, rédacteur et blogueur à mes heures