[EP] Verlatour – Violence

« Échec et mat » avait d’ores et déjà annoncé la couleur de fort belle manière : le nouvel EP de Verlatour serait contagieux, dynamique et destiné à devenir une référence. Autant dire que le résultat est à la hauteur des exigences, voire les dépasse sans aucune difficulté. « Violence » est une virée sur des routes infernales, entre les flammes et le bitume, entre les fracas du tonnerre et la révolte de l’humain. Un disque post-apocalyptique, au sens noble du terme.

Qu’est-on en droit d’attendre d’un album sobrement intitulé « Violence » et succédant au superbe et – mais seulement en apparence – antinomique « Romance » ? Là où certains seront dans l’expectative d’une cavalcade fonçant à tombeau ouvert vers le rock ou le metal les plus mouvementés, d’autres, par curiosité, préféreront patienter afin de voir l’effet produit par la sève offerte sur la pochette du nouvel EP de Verlatour. Une orchidée noire, mortelle pour celui qui n’en connaît pas les bienfaits ni les secrets. Et force est de constater que la puissance ravageuse de l’opus se fait rapidement contagieuse, portée par des idées percussives aussi motivantes que paralysantes. Avant d’inviter nos corps dans une chorégraphie nocturne, désarticulée mais ô combien bienfaitrice.

La folie électrique du fabuleux « Échec et mat » n’était que le commencement d’un voyage dans des cités sonores perdues et vouées à la destruction, mais certainement pas à l’oubli. Ainsi, « Dissidence » frôle notre peau et la rougit, irritant nos pores par lesquels coule une sueur bienfaitrice, alors que la lune s’invite à la fête à travers les ululements d’une chouette égarée. Bienvenue dans l’obscurité, là où fantômes et démons rôdent dans l’attente du Sabbat. Celui-là même qui explosera aux confins de la rencontre entre beats fracassants et synthés célestes de « Révolte », poing levé et invitation à l’éveil des consciences. Le surnaturel mélodique au service de la confrontation et de la révélation de soi. Une montée en intensité dont l’apogée se fera de la plus belle des manières grâce au lumineux et éthéré « La traque », imprévisible retournement de situation ouvrant le champ des possibles à Verlatour dans les mois à venir, tandis que « Alone (Remastered) » dévoile des charmes jusqu’alors inavoués et sensuels, pour peu que l’on aime mêler plaisir et mystère.

En ce qui concerne l’auteur de ces lignes, « Violence » tourne en boucle depuis plusieurs jours, objet de tous les désirs et des pulsions les plus enfouies trouvant, au sein de ces pistes frénétiques et malignes, une illustration musicale parfaite et hors du commun. Frappant sans être assourdissant, dosant à la perfection l’émotion et la colère, l’œuvre que nous avons la chance de tenir entre nos mains relève du génie pur et réconciliera même les plus réfractaires avec la musique électronique. Ou quand l’inspiration et les machines s’unissent pour libérer autant de splendeur que de transcendance et d’impulsivité ; Verlatour a toutes les chances de devenir le représentant d’un nouveau courant, scrupuleux et jouissif.

crédit : Ludo Leleu

« Violence » de Verlatour est disponible depuis le 20 octobre 2017 chez Bon Temps Records.


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Raphaël Duprez

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