[Live] Someday Festival 2017, jour 1

Une asso musicale qui porte le nom d’une chanson de Nickelback peut-elle, en 2017, nous réserver de bonnes surprises ? Avec sa programmation spéciale tête brûlée du vendredi soir entre rock nerveux, punk sauvage et psyché brûlant, à l’occasion de la première édition de son festival au Ferrailleur de Nantes, nous avons indéniablement répondu par l’affirmative ! Rétrospective encore transpirante de cette première soirée agitée qui aura marqué fort l’esprit des spectateurs les plus téméraires avec, dans le désordre, The Psychotic Monks, Pogo Car Crash Control et PurPulse.

Pogo Car Crash Control – crédit : Fred Lombard

Membre très actif de l’association Someday Prod, organisatrice du festival du même nom, le power trio PurPulse, originaire de Châteaubriant, ouvre la soirée du vendredi 6 octobre, avec un set rock énergique, expressif et plus qu’entraînant. Si le combo basse/guitare/batterie tient du grand classique, la prestation enthousiaste, endiablée et très complice des trois rockeurs chevelus, elle, ne manque pas jamais de conviction ni d’ambition (évoluant entre rock alternatif, motifs psychédéliques et post-grunge) pour inspirer le public nantais à faire de même et prendre possession du devant du scène.

Généreux en riffs, en jeu de jambes et en balancement de crinière, PurPulse est un projet qui en veut, et qui se veut convaincant. À revoir donc sans l’ombre d’un doute !

Le temps d’un changement de plateau et la reprise se fait immédiate en compagnie des inarrêtables Pogo Car Crash Control. Le pied enfoncé sur les pédales d’effets vissées sur des planches de skate qui lui sert de pedalboards (il faut décidément les prendre au mot), le quatuor punk garage francilien enchaîne les furies rock démentes à un rythme soutenu, sinon haletant, qui ne laisse que rarement au spectateur le temps de reprendre son souffle.

Au chant, en français dans les textes, chose trop rare pour être soulignée, Olivier fait preuve d’une franche autorité et dégoupille ses grenades punk qui viennent nous exploser en pleine face comme un uppercut du droit. Sorte de speed run radical et sans checkpoint, P3C va ainsi réaliser toute la démonstration de son talent scénique insane à travers un set percutant, hostile et récalcitrant, loin, bien loin de l’esprit décontracté quand nous les découvrions pendant les balances. Une performance affolante, décapante et profondément enivrante, ponctuée des désormais imparables « Conseil », « Paroles / m’assomment » et « Crève ». Vivement la prochaine sortie de route !

Plus noir encore, The Psychotic Monks opte comme à son habitude pour une performance des plus possédées et concernées. Forts d’un premier album à la langueur magnifique, « Silence Slowly And Madly Shines », sorti en avril dernier autant que d’une expérience de la scène qui met bien souvent le public à l’épreuve du son (et d’accord), le quatuor psych rock parisien conjugue la furie de ses musiciens-chanteurs au bruit assourdissant de ses guitares et de ses frappes compactes.

Tout l’enjeu est bien là pour nos quatre artisans passionnés ; celui de déchaîner les éléments terrestres avec torpeur, de transcender l’instant et de nous projeter à travers leur musique dans les bas-fonds d’un monde nocturne, fascinant et inquiétant. Entre garage punk et heavy rock psychédélique, nos moines préférés auront délivré à Nantes une déflagration tempétueuse et passionnée, brûlante sous les lumières ardentes et dévorantes d’une scénographie enténébrée dont on devine plus les corps qu’on ne les voit distinctement. Une performance hautement torturée et incarnée qu’on ne se lasse pas de revivre au fil des saisons tant l’interprétation est à chaque occasion sublimée et à la hauteur de la précédente.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques