[Interview] Parcels

Note for our readers : for the ENGLISH LANGUAGE VERSION of the interview, CLICK HERE.

crédit : Philippe Jarrigeon

Auteur de « Hideout », un premier EP remarquable entre pop rêveuse, soul passionnée et funk solaire en tout début d’année, Parcels – alias Patrick, Noah, Jules, Anatole et Louie – est devenu à la suite de sa collaboration cet été avec Daft Punk sur le tube « Overnight » le projet australien le plus en vogue du moment. En pleine tournée partagée sur quelques dates avec Phoenix entre l’Allemagne et l’Angleterre, et avant son concert déjà complet à Stereolux le 15 novembre prochain, le quintette berlinois d’adoption retrace pour indiemusic son parcours, entre influences, rencontres et l’ambition de constamment se réinventer.

  • Vous êtes en ce moment en tournée autour du monde. Auriez-vous un jour pu imaginer voyager autant autour du monde grâce à votre art, et quelles sensations cela vous procure-t-il ?

C’est vraiment une chance incroyable de pouvoir voyager avec la musique. Nous nous sommes rendus dans des lieux étranges et magnifiques que nous n’aurions jamais pu visiter autrement. Toutefois, partir en tournée ne revient pas à voyager comme un touriste, tu es limité dans tes expériences sur place, car tu es dépendant du lieu où se déroule ton concert. Mais nous en avons un aperçu, et cela nous pousse à y revenir. Ce qui nous motive sur la route, c’est de voir des shows inspirants, en réalisant que nous pouvons faire encore mieux, en observant comment les leurs se déroulent. Nous sommes prêts à tout, et à prendre tout ce que nous pourrons.

  • Parlons du nom de vos chansons qui ont un format unique en son genre : vous ressemblez plusieurs mots ensemble pour n’en faire qu’un seul (Gamesofluck, Herefore, Myenemy, etc.). Pourquoi et comment cette idée singulière est-elle sortie de votre esprit ?

Nous pourrions arguer que c’est pour symboliser l’unité et le plaisir d’être ensemble, et que nos titres sont des métaphores de qui nous sommes, but voici la véritable histoire… Quand nous avons exporté notre première piste .wav, la barre d’espace de l’ordinateur de Pat était cassée. On ne change pas une équipe qui gagne étant notre devise, nous avons aimé cette esthétique et décidé de la conserver par la suite.

  • Je suis particulièrement fasciné par le groove sans fin de votre musique : comment êtes-vous parvenus à combiner cet esprit à l’ancienne avec ce son plus actuel, qui définit il me semble votre propre identité musicale ?

Ça nous est venu en écoutant en parallèle deux ère musicales. Nous avons découvert la musique électronique tout en partant en quête des morceaux les plus funky des années 70 et 80. L’originalité ces temps-ci naît souvent de la combinaison d’une gamme de sons et du fait de les réunir, afin de créer quelque chose de nouveau, d’inattendu depuis nos influences. C’est ce que nous espérons parvenir à créer.

  • Vous êtes signés sur le label Kitsuné, vous avez collaboré avec Daft Punk sur « Overnight » et vous tournez cet automne avec Phoenix. Peut-on dire que vous avez eu un « coup de foudre » avec la French Touch ?

Dans les faits, nous sommes en train de répondre aux questions depuis le backstage en ce moment, en attendant le début de notre second concert sur la tournée de Phoenix ! Les artistes français ont définitivement une belle oreille et approche de la musique. Nous sommes inspirés par la manière dont ces artistes élaborent leurs structures d’accords, et la douceur des enregistrements. Il y a souvent un romantisme et une émotion qui se dégage de cette musique, qu’ils semblent parvenir à retranscrire admirablement. Nous sommes très heureux de pouvoir collaborer avec certaines de nos idoles musicales !

  • Si vous deviez retenir cinq albums, un pour chacun d’entre vous, qui symboliseraient les espoirs et les rêves au début de Parcels, quels seraient-ils ?

Pat : « Demon Days » de Gorillaz

Louie : « Greatest Hits Dance Party » de Patrick Cowley

Noah : « Ritual Union » de Little Dragon

Jules : « Moon Safari » d’Air

Anatole : « Speaking in Tounges » de Talking Heads

  • Vous êtes l’un des groupes les plus en vogue cette année : comment réagissez-vous à un tel enthousiasme à votre sujet ? Ce succès a-t-il un impact sur votre dynamique créative ?

Davantage de gens nous écoutent, c’est incroyable ! Cela nous pousse plus encore à créer quelque chose de différent également ; nous ne voulons pas être catégorisés, nous voulons surprendre les auditeurs. Donc si cette attention a un impact créatif, il est probablement positif.

  • Votre musique est particulière rafraîchissante. Est-ce dû à une sorte de mode de vie australien, à une sorte de tranquillité naturelle ?

Pas vraiment. L’attitude australienne décontractée semble donner lieu à beaucoup de musique cool. Et vous pouvez vraiment l’entendre dans certains groupes comme Skegss.

Mais je pense que le désir d’être en Europe a eu encore plus d’influence sur notre musique, nous ne jouons pas seulement des airs détendus, nous avons fait le choix de partir à l’autre bout du monde pour la musique. Donc nous travaillons ardemment et donnons de notre personne afin d’obtenir le meilleur set live et mettre toute notre énergie, toute notre passion dans l’écriture et la production.

  • Votre musique m’évoque celle de Jungle et Roosevelt, dans sa manière de combiner ces sons à l’ancienne d’une grande classe et ce côté intemporel que fait sonner chaque titre comme un classique immédiat. Quelle est l’astuce pour sonner génialement comme vous ?

« Sonner comme nous » vient toujours d’un processus naturel, je pense. Cela vient simplement du fait que chacun entend des morceaux de musique différemment et interprète la musique avec un ressenti qui lui est propre. L’astuce consiste à oublier autant que possible les idées préconçues et les barrières, c’est ainsi que les gens sonnent « à leur manière ». Mais nous travaillons toujours là-dessus !

  • Vous avez quitté Byron Bay, un paradis pour surfeurs, pour Berlin, une des grandes villes de la musique électronique moderne. Quels évènements ou motivations vous ont fait vous convaincus de vous installer dans la capitale allemande ?

Nous sommes partis en quelque sorte sur un coup de tête. Le désir après les études de quitter notre petite ville nous a entraînés vers l’Europe et une vie à Berlin qui semblait accessible, fun, musicalement impliquée et bien située ! Ce choix a définitivement influencé notre manière de composer en premier lieu, particulièrement sur l’EP « Hideout », qui a été guidé par une influence électronique. Mais nous sommes constamment influencés par tout, nous sommes fragiles.

  • Qu’est-ce qui vous manque le plus de l’Australie ?

L’océan. Les nectarines. Notre ancien professeur de musique, Tom.

  • Que pouvez-vous révéler pour l’instant au sujet de votre très attendu premier album ? Sans en dire davantage, peut-on espérer de fantastiques collaborations ?

Ça pourrait porter malheur d’en parler pour l’instant.

  • Pouvez-vous nous faire découvrir trois groupes indie émergents – pas nécessairement australiens – à ne pas manquer ces prochains mois ?

Les trois groupes qui nous suivront en novembre sur notre tournée européenne et anglaise sont bouillants ! Hush Moss, The Lovely Days et Garçon de Plage. Chauds bouillants !

  • Pour finir, quels sont vos cinq singles qui ne vous quittent jamais ?

Pat : « This Must be the Place » de Talking Heads

Noah : « Baby Come Back » de Player

Louie : « Party in the U.S.A. » de Miley Cyrus

Jules : « La femme d’argent » de Air

Anatole : « Dreadlock Holiday » de 10CC


Retrouvez Parcels sur :
FacebookSoundcloud


ENGLISH

crédit : Philippe Jarrigeon
  • You’re actually touring around the world. Would you have ever imagined travelling so much thanks to your art, and what sensations does it inspire you?

It is truly a blessing to be able to travel with music. We’ve been to strange and wonderful places that would have never happened otherwise. At the same time, touring is not like travelling as a tourist, you’re limited to the experiences you can have because you are tied to the venue or area where the gig is taking place. But we get a taste, and it inspires us to come back. What gets us motivated on the road is seeing inspiring shows, realising what we could do better, how other acts perform. We’re up for anything, and ready to take as much in as we can.

  • Let’s talk about the name format of your songs, which is quite unique, like you, as you put all words together to make a new and only one (Gamesofluck, Herefore, Myenemy, etc.). Why and how did this singular idea come to your minds?

We could give you the spiel about unity and togetherness, and our titles as a metaphor for ourselves, but here’s the real story… When we were bouncing out our first wav. files Pat’s computer’s space bar was broken. Don’t change a winning team is the motto, we liked the look of it and decided to keep it.

  • I am quite obsessed by the grooveness of your music : how did you combine a vintage feeling with a more modern sound, in order to find your own identity?

It came through listening to both eras of music at the same time. We were discovering electronic music but also being little nerdy diggers and finding the funkiest tunes we could from the 70’s and 80’s. The music we made naturally was a combination of the two. Originality these days often comes from combining a range of sounds and putting them together, creating something new from all your influences. That’s what we hope to achieve.

  • You are signed on Kitsuné, you collaborated with Daft Punk on « Overnight » and you will be touring with Phoenix this fall. Can one say you had a kind of ‘crush’ with the French touch?

In fact we’re typing this from our backstage right now, waiting for our second show on the Phoenix tour! French artists definitely do have a beautiful ear and approach to music. We’re inspired by the way these artists put chord structures together, and the softness of the recordings. There is often a sense of Romanticism and emotion in the music, they seem to achieve it so well. We’re so happy to be involved with many of our musical idols!

  • If you had to pick up five albums, one for each of you, that would stand for your hopes and dreams at the early beginning of Parcels, which ones would they be?

Pat: Gorillaz – Demon Days
Louie: Patrick Cowley’s Greatest Hits
Noah: Little Dragon – Ritual Union
Jules: Air – Moon Safari
Toto: Talking Heads – Speaking in Tounges

  • You are one of the most fashionable bands this year : how do you deal with such enthusiasm? Does it have an impact on your creative dynamic?

More people are listening, that’s awesome! That actually makes us more inspired to create something different too, we don’t want to be put in a box, we want to surprise the people listening. So if it does have an impact creatively then it’s probably a positive one.

  • Your music is particularly refreshing. Is it due to a kind of Australian way of life, i.e, a natural coolness?

Not really. The laid-back Australian attitude seems to give way to a lot of cool music. And you can really hear it in some bands (see Skegss). But I think the drive of being in Europe had more of an influence on our music, we weren’t just kicking back and jamming relaxed tunes, we had moved half way around the world for the music. So we were really working and pushing to get the tightest live set and putting everything we had into songwriting and production.

  • Your music could remind us of Jungle and Roosevelt, in his way of combining an old-fashioned sound of great class and timelessness that makes each title immediately sound like an instant classic. So what’s the trick to sound geniously like you?

‘Sounding like you’ is always something natural I guess. That is simply due to the fact that everybody hears every piece of music differently and interprets music in a completely individual way. The trick is to try and forget as many preconceptions or barriers as possible, that’s how people really sound ‘themselves’. But we’re still working on that!

  • You left Byron Bay, a paradise for surfers, for Berlin, one of the main cities of modern electronic music. What events or motivations did make you move to the German capital?

We moved there pretty much on a whim. The post school desire to get out of our small town pushed us to Europe and Berlin seemed cheap, fun, musically involved and well located! It definitely influenced our composing at first, especial for the Hideout EP, the driving electronic influence is there. But we’re constantly influenced by everything, we’re fragile.

crédit : Philippe Jarrigeon
  • What do you miss the most about Australia?

The Ocean. The Nectarines. Our old music teacher Tom.

  • What can you reveal by now about your really awaited debut album? Without saying a word about it, can we expect any fantastic collaborations?

It’d be bad luck to talk about it now.

  • Can you help us discover three emerging indie bands – not necessarily Australian – not to be missed in the next few months?

Our three supports for our EU/UK tour this November are HOT! Hush Moss, The Lovely Days and Garçon de Plage. Hot…

  • And can you introduce us to five essential hits?

Pat : Talking Heads – This Must Be the Place
Noah : Player – Baby Come Back
Louie : Miley Cyrus – Party in the U.S.A.
Jules : Air – La femme d’argent
Toto : 10CC – Dreadlock Holiday


Connect with Parcels:
FacebookSoundcloud

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques