Deux ans après le stratosphérique « Vitals », Mutemath revient pour un cinquième album qui n’a rien à envier à son prédécesseur. Si « Play Dead » furète inévitablement du côté de son foisonnant passé, le groupe néo-orléanais installe une atmosphère spontanée et surprenante, à la fois familière et en constante mutation. Impossible d’en lâcher une miette.
Dès « Hit Parade », premier extrait de ce « Play Dead », Mutemath clame son identité à part dans le monde du rock alternatif américain. Loin des effets de mode mais initiateur de ses propres tendances, le groupe louisianais déploie avec force et constance ses structures instrumentales démentielles où guitares, claviers/machines et batterie ne cessent de se répondre et de s’entraîner avec une exceptionnelle vivacité. Au micro, l’indispensable Paul Moody, emporté et admirablement juste même dans ses aigus les plus piquants, se met immédiatement au travail et au service de l’émotion d’une musique composite et foisonnante mais à la lecture instantanée.
Psychédélique comme rarement sur « Pixie Oaks » et « Stroll On » puis ardemment groovy sur l’endiablé « Break The Fever », la musique de Mutemath se fait plus que jamais audacieuse et irrésistible, n’hésitant pas à faire durer le plaisir comme si chaque piste voulait s’offrir son propre rappel. Il devient alors indéniable que Mutemath donne tout, sans approximation ni perte de vitesse sur « Play Dead », sur le bouillant et martial « War », sur le démentiel « Achilles Heel », comme sur le plus audacieux encore « Everything’s New », passionné et changeant quitte à prendre le risque de nous déstabiliser… pour mieux nous ressaisir.
En dix compositions sans calcul ni urgence, trouvant sa conclusion sur l’émouvant et polyphonique « Marching To The End », Mutemath honore ses fans avec ce cinquième album promis à d’inlassables et imperturbables réécoutes.
« Play Dead » de Mutemath est disponible depuis le 8 septembre 2017 chez Wojtek Records.
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