[EP] Clem Beatz – Daydream

Revenu d’un séjour en Australie dans lequel il a puisé de nouvelles sources d’inspiration et des sonorités inédites et hypnotiques, le producteur et compositeur Clem Beatz nous fait don d’un disque lumineux, délivrant des instrumentations précises et belles tout au long d’un EP aux couleurs équatoriales.

S’imprégner de nouvelles cultures, de sonorités inconnues auparavant mais qui peuvent tout bouleverser ; de retour de l’hémisphère Sud, Clem Beatz semble métamorphosé, grandi par son expérience existentielle de l’autre côté du globe. Ainsi, et sans prévenir, « Daydream », ce rêve éveillé que l’on fait en plein jour, est vibrant, chaud, confortable et caressant ; toujours captivé par l’art du sampling et la manière de lui donner un aspect mélodique impeccable et lisse, intelligent et délicat, l’artiste y mêle de nouvelles ambiances, des élans qui nous parviennent comme émis d’une autre planète, de cieux cléments où l’on aime s’envoler pour mieux les parcourir. Réinventant continuellement ses échantillons et créations, Clem Beatz récolte les fruits mûrs de l’électro et en extrait le jus qui étanchera notre soif d’aventure et de découverte.

« Daydream » est une transition parfaite entre les impulsions rythmiques de l’auteur de « Trouble In Paradise » et ses désirs actuels, mêlant des voix saccadées et harmonieuses à des glitches et percussions presque tribales, entêtantes et motivantes. Mais c’est à partir de « Floating » que le contexte évolue : à travers une ligne principale en totale osmose avec le timbre si vaporeux de la chanteuse Mary May, la piste est en mouvement constant, alternant les éléments structurels au sein d’un environnement harmonique où le plaisir et la sensualité sont roi et reine. Les deux versions (instrumentale et avec l’appui du rappeur Flo The Kid) de « Lucioles » nous éclairent, grâce à des chœurs venus de terres australes que nous n’avons pas l’habitude de visiter, sur les intentions profondes de Clem Beatz : délivrer un message musical différent, au plus près de ces voix et sensations qu’il a lui-même éprouvées lors de son voyage. Le piano de « Meet You » est à ce titre inédit dans sa carrière, répondant à une litanie vocale pénétrante et sublime, tandis que « Somewhere Nice » clôt ce nouveau chapitre de façon chorégraphique, entraînante et ethnique.

Allant à contre-courant des anciennes aspirations de son géniteur, « Daydream » fait montre d’un talent et d’une ambition rares et incroyables, se risquant à mélanger les genres afin de rendre les frontières troubles et, au final, inutiles. Car le langage de Clem Beatz, au sein de ces six titres, revêt une universalité hors du commun et pourtant tellement encourageante dans ces périodes de doute et de confusion. Un hymne à la tolérance et à l’ouverture d’esprit, au partage et à l’imaginaire, dans un torrent d’idées créatrices intimes et emplies de sagesse.

crédit : Adrien Combes

« Daydream » de Clem Beatz est disponible depuis le 31 mars 2017 chez DDM Recordings.


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Raphaël Duprez

En quête constante de découvertes, de surprises et d'artistes passionnés et passionnants.