[Interview] Charles X

Dale Anthony Doss, alias Charles X, navigue d’un genre à l’autre et mélange avec brio la glorieuse Great Black Music aux nouveaux rythmes soul, RnB, et hip-hop d’aujourd’hui. Débordant d’énergie lors du concert à la Maroquinerie, il nous a également prouvé qu’il était un showman capable de transporter un public déjà acquis à sa cause.

Charles X
crédit : Solène Patron
  • Ton nouvel album s’intitule « Sounds of the Yesteryear ». Le choix de ce titre n’est sûrement pas anodin. Aurais-tu quelques penchants nostalgiques pour la musique d’hier ?

En quelque sorte oui. Dans cet album, j’y ai mis la musique que j’aimais écouter étant jeune. Je l’écoute toujours aujourd’hui même si j’alterne avec des sons et des rythmes plus actuels.

  • Et ce n’était pas le cas avec ton premier opus « The Revolution… And The Day After » ?

C’était assez différent et particulier puisqu’avec Redrum, mon producteur bordelais, nous avions composé 64 morceaux pour cet album ! Alors forcément, il a fallu faire un tri. Au final, 14 de ces titres ont été retenus, mais tous ne relevaient pas de mon propre choix.

  • Quels sont les thèmes que tu abordes dans « Sounds of the Yesteryear » ?

Je parle beaucoup de paix sur Terre, d’amour et d’amitié. Je vois bien que le monde ne tourne pas rond et qu’il faut que le système change. C’est ce que j’exprime aussi à travers mes chansons : ce désir en moi de changer les choses, l’envie d’un monde meilleur. Et quoi de mieux que la musique pour le faire !

  • Dans ton nom de scène, le X fait-il référence à Malcolm ? Est-ce pour ce côté « révolutionnaire » ?

Il y a beaucoup de chansons dans ce disque qui traitent de ça. Si tu es attentive aux paroles, tu t’en rendras compte… Ceux qui me suivent savent de quoi je parle…

  • Que penses-tu de la musique actuelle ?

Une grande majorité de la musique d’aujourd’hui est commerciale avec un son très formaté, mais malgré tout, cela reste de la musique. La musique est un art en soi, c’est pourquoi il n’y a pas de musique meilleure qu’une autre. J’ai commencé à en faire parce que je n’avais pas le choix : si je voulais écouter la musique que j’aimais, je devais la créer moi-même. Car ce n’est pas une musique « populaire » diffusée sur les radios. Aujourd’hui, l’argent est au cœur du système et la musique diffusée en radios n’est pas représentative de la diversité musicale actuelle. La jeune génération d’aujourd’hui en est trop abreuvée.

  • Tes influences sont le hip-hop, la soul et le rap mais pas que ! Que penses-tu des personnes qui te cataloguent dans un seul genre musical ?

Ceux qui le font n’ont clairement pas écouté entièrement mon album. Quand j’étais enfant, j’écoutais de la soul, du hip-hop, du Michael Jackson. À 16 ans, je me suis mis à écouter pour la première fois « Hey Jude » des Beatles. À partir de ce moment, j’ai commencé à écouter du rock. Ma musique est un subtil mélange de toutes ces influences et j’espère bien que ce n’est pas facile de classer ma musique !

  • Le clip « You Can Do It » a été réalisé par des Français. Comment s’est passée cette collaboration ?

Le réalisateur Quentin Baillieux est venu me voir après un concert au New Morning à Paris. Il m’a proposé de réaliser un clip d’animation pour moi. J’adore son travail et je pense qu’on continuera à travailler ensemble très bientôt.

  • N’as-tu pas songé à enregistrer des duos avec d’autres artistes proches de ton univers ?

J’adorerais, mais les artistes auxquels je pense sont inaccessibles  ; par exemple Stevie Wonder, D’Angelo, Archive…  Je ne me sens pas spécialement proche des artistes d’aujourd’hui, car, même si la musique me plaît, je n’aime pas les messages qu’ils portent. Et c’est un aspect essentiel pour moi. La musique sert à véhiculer une émotion au service du message qui a un impact plus intense, plus profond. Si la musique est très bonne, mais le message négatif, cela aura forcément un effet néfaste sur toi. Je suis convaincu de l’incroyable pouvoir des pensées positives. Une expérience faite au Japon a d’ailleurs démontré que la pensée modifie une réalité physique comme la structure moléculaire de l’eau. Vu que nous sommes essentiellement constitués d’eau, cela prouve l’impact de la pensée sur notre corps…

crédit : Solène Patron
crédit : Solène Patron
  • Tu commences à être connu en France. Est-ce aussi le cas en Californie ?

Il y a quelques endroits où je suis connu là-bas, mais pas autant qu’en France. J’ai aussi fait quelques concerts à Hollywood, mais la vie d’artiste est très différente. Là-bas, les artistes underground doivent payer pour se produire sur scène. Quand tu n’as pas d’argent, c’est donc pratiquement impossible d’émerger. Depuis que j’ai acquis une certaine notoriété en France, et plus largement en Europe, les choses sont plus faciles pour moi. D’ailleurs ça s’est passé de cette façon-là pour beaucoup d’artistes américains. Jimi Hendrix par exemple !

  • Ce concert à la Maroquinerie termine la tournée française. Dans quel état d’esprit es-tu ?

Je suis très heureux d’être à Paris avec ce public qui me suit. Ça va être cool, tu vas voir… C’est comme être dans une machine à remonter le temps, et tu vas voyager à travers différentes musiques. Et quand je vois le public avec le smile, je suis aux anges… J’adore ça et pour rien au monde je ne ferai autre chose !


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Sylvie Durand

Curieuse, passionnée par les voyages, la musique, la danse. Par tout ce qui aiguise les sens.