Le mercredi 4 mai dernier, une centaine de spectateurs se sont rendus au Pop-Up du Label, au coeur de Paris, pour une vraie première : un concert de Rosie Lowe en tête d’affiche. Ce n’était encore jamais arrivé pour la jeune Anglaise ; mais, grâce à la sortie récente de son brillant premier album, « Control », la jeune femme dispose dorénavant d’arguments solides. Au milieu d’une scène alt-R’n’B anglo-saxonne quasi saturée depuis quelques années, Rosie Lowe est parvenue à tirer son épingle du jeu, que ce soit entre les Banks, FKA Twigs ou James Blake, parmi tant d’autres.
Vêtue tout de blanc, la Londonienne de 25 ans est venue caresser nos oreilles de sa voix suave ; un instrument plus important qu’aucun autre sur son album, où la production savamment dosée est juste là pour nous envelopper dans une atmosphère minimaliste. Une ambiance très intimiste en studio qui, première surprise, a une toute autre allure sur scène. Accompagnée d’un live band complet (batterie, basse et synthé), il lui est permis de développer ses titres d’une simple dimension obsédante vers quelque chose de beaucoup plus dansant. Les beats s’en retrouvent ainsi démultipliés et des échos de voix grave préenregistrés par la Britannique se répondent en harmonie grâce à sa boîte à rythmes.
Le show commence par « Ghost », l’un de ses plus anciens morceaux, suivi d’un bref salut en français plus ou moins préparé, puisqu’elle le récite à partir de son téléphone portable. Elle n’en témoigne pas moins une grande sérénité et se laisse agréablement surprendre par la présence de quelques fans venus reprendre ses titres à tue-tête. La performance ainsi déroulée est de toute beauté, avec autant de classe que de sensualité, tellement la voix de soul woman de Rosie Lowe résonne avec une belle maîtrise.
On retient également l’interprétation de son tout premier titre sorti, « Right Thing », mais aussi le plus récent « Nicole », dédié à sa meilleure amie qu’elle trouvait trop malheureuse avec son petit copain. Deux titres à l’élégance affolante, que l’artiste charismatique a su élever en temps forts de son concert. A l’approche de la fin du show, c’est au tour du tubesque « I’ll Be Gone », véritable caution pop de son disque donnant une autre idée du type de direction à prendre pour cette artiste qui navigue dans une sphère encore très confidentielle.
Puis, en guise de rappel, Rosie annonce simplement qu’elle ne fera pas semblant de quitter la scène, ce qu’elle ne fait que quand le concert est vraiment fini. La transition est pourtant bien réelle puisque c’est le moment qu’elle choisit pour interpréter une superbe cover de « Sweetest Taboo » de Sade, l’une de ses références de jeunesse avec Erykah Badu. Enfin, les adieux se font sur « For You », clôture autant idéale sur son disque que sur scène.
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