Rappelez-vous : en 2013, les Strasbourgeois d’Hermetic Delight accouchaient de « To The Grave To The Rave!!! », un mini EP post-punk infernal et bagarreur, particulièrement virulent. Deux ans et demi après ce dernier acte en date, le gang venu d’Alsace remet le couvert, le service en porcelaine et les pics à glace avec « Vow », sept vœux expiatoires et invocateurs, aussi menaçants que passionnés.
Roulements de tambours, au propre comme au figuré, quand « War is Closer » ouvre l’écoute. Emporté par les rythmiques martiales et les vagues de riffs empruntant à la sévérité du shoegaze, Hermetic Delight impose son climat tendu comme, déjà, le climax de son récit. La tension est à son comble tandis que, du haut de son trône, Zeynep Kaya invoque son armée maudite d’une voix aussi caressante qu’assassine. Le jeu sombre et hypnotique de « Circles » viendra exposer les engrenages saillants d’une mécanique bien huilée, baignant dans l’encre noire du désespoir, avant de déployer ses ailes menaçantes sur le tellement fatal « Vow », comme une dernière prière avant la fin.
Naîtront alors les fantômes angoissants de « Murderbeat » suivis du rock tenace de « Marian » ; comme une première libération, un premier souffle, une première respiration après la longue et terrible noyade. Sur l’outro, le crépuscule revient et la mort guette. Des bruits sourds dans la nuit noire.
Il est là, tout le paradoxe d’Hermetic Delight : cette faculté des Strasbourgeois à dépeindre un monde où la beauté se nourrit de fatalité, comme les épines peuplent la tige de la plus belle des roses. En rouge et noir, en sang et or, le groupe alsacien continue d’écrire ses plus belles lettres de noblesse, avec puissance et austérité, jusqu’à la contagion.
« Vow » d’Hermetic Delight est disponible depuis le 15 avril 2016 chez October Tone.
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