Intense, frénétique et dansant, la symphonie urbaine sous acide(s) du premier album de Grand Blanc souffle une véritable tempête sur la pop française.
« Surprise Party » et son ambiance de fin de soirée désenchantée donnent immédiatement le ton. La voix d’ange de Camille est retravaillée sous les guitares fuzz, les batteries tonitruantes et les synthés THX. Le quatuor de Metz publie enfin son premier album, « Mémoires Vives », manifeste d’une poésie contemporaine sombre, rock mais aussi électro.
Benoit et son timbre grave marquant le tympan impressionne toujours autant, notamment dans la new wave et le grunge électronique de « Disque Sombre ». Quant aux échos et aux notes lumineuses de « Tendresse », ils feraient presque penser à un road trip sur un boulevard de réverbères.
L’ultra sensuel et hypnotique « Évidence » en fera succomber plus d’un(e) avec son refrain intense sublimé par la chanteuse : certainement la plus formidable surprise de cet opus. Grand Blanc a toujours un pied dans les ténèbres et un autre dans un monde de contemplation, comme l’illustre « Summer Summer ». Le groupe connaît aussi les bons tuyaux pour créer l’agitation avec un beat et des échos prêts à dominer le dancefloor (« Verticool »). Ne pas oublier également les sensations psychédéliques d’un morceau comme « Désir Désert » qui aurait fait une excellente BO pour Mad Max avec son côté urgent, haletant et très intense.
Sur la fin, « L’amour Fou » équilibre tout le contenu de l’album, en transcendant chaque univers et unicité des morceaux. Une conclusion bien vue pour cet album qui ne respire pas la lumière (sauf artificielle) mais qui transpire la jeunesse et la rage de vivre. Mémoires Vives est un témoignage brillant de l’époque actuelle tant dans ses sujets abordés que dans le choix de ses directions musicales.
Pour ceux qui veulent aller plus loin, le groupe a eu l’excellente idée de (re)proposer en bonus tracks de l’album « L’homme serpent », « Samedi la nuit » et « Montparnasse », issus de précédents EPs. Incontournables si vous appréciez le travail du quatuor lorrain.
« Mémoires Vives » de Grand Blanc est disponible depuis le 19 février 2016 chez Entreprise.
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