La vie de label indépendant n’est pas simple comme a pu le constater le tout jeune label américain Apollonian Sound. Pas de moyens, mais un milliard d’idées en tête, c’est presque 7 mois après sa diffusion sur internet que le label sort enfin la version physique de « The Uncouth Swain », premier album de Tim Woulfe. C’est l’occasion idéale pour remettre le nez dans ces huit superbes chansons désormais gravées sur des vinyles dont le packaging a été fait à la main par l’artiste et ses amis. Il n’y a pas forcément besoin d’un gros investissement financier pour gâter un public.
Comme beaucoup d’autres, c’est dans sa chambre que Tim Woulfe enregistre The Uncouth Swain, cependant, il se démarque de par un univers fort singulier.
Entre boîtes à rythmes lo-fi, guitares noyées dans les effets et une voix sensible, il n’est pas si aisé de trouver un style à cet album. Le jeune américain prend un peu dans le shoegaze, un peu dans le folk, beaucoup dans la poésie. Pour situer tout ça, il y a quelque chose proche d’un Banjo or Freakout à fleur de peau qui sombrerait dans la mélancolie. Le morceau « Shapes » est à l’image de cette poésie médicamenteuse. Dans la douceur, le morceau développe une mélodie obsessionnelle grâce à cette voix si particulière tout en propulsant l’auditeur en apesanteur grâce aux mots enregistrés d’Apollinaire. Je soupçonne le jeune homme de faire une fixette sur l’écrivain et poète français.
Malgré sa complexité, The Uncouth Swain n’est pas un album si difficile à aborder. La force de ce disque résulte de la somme de plusieurs choses. C’est un album riche en mélodies simples, mais poussives à l’image du single « Joyce » et dont les textes peuvent s’aborder simplement ou de manière plus approfondie pour les plus littéraires d’entre vous. C’est finalement et surtout un très beau disque.
« The Uncouth Swain » de Tim Woulfe est disponible depuis le 6 juin 2013 chez Apollonian Sound.
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