Rencontre avec Deaf Rock Records

Comme de nombreux acteurs des musiques actuelles, le label strasbourgeois Deaf Rock Records sera présent du 16 au 18 octobre prochain au MaMA. Nous avons ainsi proposé à Julien Hohl, dirigeant, et Nathalie Grosse, attachée de presse de nous parler de leurs actualités, de leurs artistes, de leurs projets et des raisons qui les font venir à Paris durant ces trois jours. Rencontre !

Deaf Rock Records

  • Tout d’abord, comment est né Deaf Rock ? Quelle est l’histoire du label ? Et pourquoi Deaf Rock ?

Julien : Je viens du milieu punk rock, j’ai monté des groupes vers l’âge de 17 ans, je me suis occupé de mon groupe pour avancer un peu, puis d’autres que j’aimais bien. Je suis monté à Strasbourg à l’université, j’y ai monté ma première association pour organiser des concerts. Ça s’appelait les Défrockés. J’ai fait jouer une bonne partie de la scène française punk rock et rock’n’roll avec quelques copains, fait venir pas mal de groupes étrangers aussi.
J’ai monté quelques tournées avec le carnet d’adresses que je me faisais, notamment à l’export (Allemagne, Espagne, Suisse, Belgique, Autriche…).
Je me suis épuisé dans ces deux pratiques (organisation et tournées), j’ai rencontré Christophe Pulon, alors ingénieur son d’une salle sur Strasbourg qui accueillait mes programmations.
On a monté le label ensemble, j’avais toujours la frustration de ne pas avoir fait le jeu de mots « Deaf Rock » avec « Défrockés », et puis cela caractérisait bien le son et le live des groupes avec lesquels je bossais alors en management.

  • Combien de personnes y travaillent aujourd’hui et quels rôles occupez-vous au sein de la structure ?

Julien : Nous sommes quatre en continu et un administrateur à mi-temps.
Nathalie bosse à la promo, je dirige la structure, manage les projets généraux et suis manager de Colt Silvers et 1984.

  • Depuis le début d’année, Deaf Rock n’est plus seulement un label, mais également un studio ainsi qu’une boite de promo, si j’ai bien compris. Quels événements vous ont poussé à vous diversifier ?

Deaf Rock Studio

Julien : La promo c’est un peu comme ça dans tous les labels, rien d’innovant. Juste que c’est difficile d’y arriver. Mais les projets devenant nombreux, ça devenait plus intéressant pour nous de bosser en interne que de passer par des prestataires.
Pour le studio, on en avait un au début, plus home studio qu’autre chose, mais qui a tout de même servi à faire nos premiers disques. Puis on a quitté les lieux, en recherche constante d’un lieu adapté. Christophe étant ingénieur son, c’était tout à fait logique pour nous d’avoir notre propre studio.

  • En implantant Deaf Rock à Strasbourg, vous êtes à la porte de plusieurs autres pays (Suisse, Belgique et Allemagne surtout). Encourager des projets ayant une réelle capacité d’export à l’étranger, c’est l’un des principes de votre label ?

Cela représente 60 pour cent de notre activité, donc je pense que oui !
Tous les projets sont développés autant en France qu’en GSA (Germany – Switzerland – Austria), nous y avons les mêmes types de collaborateurs. Nos contacts sont solides et nous avons démarrés par là, tout à fait logique pour nous de penser notre terrain de jeu au-delà des frontières françaises.

  • La crise du disque, pour vous, c’est du pipeau ou c’est quelque chose que vous ressentez à votre niveau ?

C’est bien réel…
Elle ne touche pas les ventes de disques en concert, mais en magasin c’est catastrophique.
Et ça a une répercussion sur les concerts, il y a moins de spots en France j’ai l’impression.
La différence est notoire depuis ces cinq dernières années, du coup je te laisse imaginer sur 10 ans.
C’est dur pour nous, mais on a commencé dedans, donc on ne peut pas descendre beaucoup plus bas. Nous sommes la génération de ceux qui téléchargent, on ne peut pas s’en plaindre.

  • Votre label compte aujourd’hui six groupes dans ses rangs. Pouvez-vous me parler un peu de chacun d’entre eux et de leur actualité récente ?

Nathalie : Deaf Rock compte actuellement six groupes comme tu viens de le mentionner. Les  six groupes ont un univers musical différent tout en se situant clairement dans la strate résolument indée.
Nous avons de l’actu sur trois d’entre eux en ce moment.
Deux sorties d’album internationales avec Colt Silvers et 1984.

crédit : Jean-Charles Belmont
Colt Silvers | crédit : Jean-Charles Belmont

Colt Silvers bénéficie d’un développement très intéressant : en plus d’assurer des lives en France et à l’étranger, ils tournent également sur les ondes françaises (Virgin, le Mouv’, Oui FM, Ferarock et Radio Campus) et sont en coédition chez BMG Right Management.
C’est donc un projet qui a un environnement hyper complet !

crédit : Marie Canciani
1984 | crédit : Marie Canciani

À côté de ça, les 1984 passent également en radio nationale (Radio Néo, Le Mouv’, Ferarock et Oui FM ). Leur univers musical très rock britsh font d’eux une valeur sure en live et leurs tournées s’en ressentent ; ils reviennent de Chine en étant passés par l’Allemagne et l’Angleterre. Ils ressortent un single qui sera accompagné d’un clip réalisé par La Cité de la Prod qui fera un peu patienter jusqu’au prochain EP prévu pour février  2014.

crédit : Boris Allin
Alpes | crédit : Boris Allin

La prochaine actu à venir, et pas des moindres, est la sortie de l’EP d’Alpes, notre dernière signature. Ils ont enregistré au Deaf Rock Studio cet été et je ne te cache pas que nous ne sommes pas peu fiers du résultat ! Rendez-vous début 2014.

Electric Suicide Club
Electric Suicide Club

À côté de ça, nous gérons toujours les tournées et les radios pour Plus Guest, Electric Suicide Club et La Mort De Darius.

  • Parlez-moi d’ailleurs d’Alpes, votre dernière signature. Comment les avez-vous convaincus de signer chez vous ?

Julien : J’ai rencontré leur manager, Romuald, via la boite de promo allemande avec laquelle nous travaillons.
Il connaissait Deaf Rock, et certains de nos projets en tournée, et adhérait au concept et à l’ambiance générale du label. Quelques soirées à Strasbourg, à Paris, un très bon concert du groupe à l’Olympia plus tard et nous les embarquions dans nos studios à Strasbourg pour voir comment on pouvait travailler sur ce projet.

  • Êtes-vous encore en recherche de nouveaux musiciens pour votre label ou préférez-vous concentrer votre énergie au service de vos six projets actuels ?

Julien : Six projets, c’est beaucoup pour notre équipe. On ne cherche pas spécialement. Après, je ne suis pas contre un nouveau projet, mais rien ne me tente vraiment en ce moment. J’ai besoin de folie, de liberté dans les choix, et de prendre une claque en concert. J’attends de voir !

  • Vous serez présents au MaMA cette année du 16 au 18 octobre.  Qu’avez-vous prévu sur place ?

Julien : Retrouver les gens qu’on a au bout du fil toute l’année, revoir les copains, rencontrer de nouvelles personnes très certainement, découvrir de nouveaux groupes, participer aux rencontres des professionnels étrangers et boire des coups. La vie quoi !

  • Merci beaucoup à vous deux et on se retrouve sur place très bientôt !

deafrockrecords.com
facebook.com/deafrockrecords
deafrockstudio.com

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques