The Joy Formidable – Wolf’s Law

En février 2009, je découvrais bien avant que tout le monde s’empare du talent du trio Gallois The Joy Formidable le premier EP du groupe « A Balloon Called Moaning ». Immense coup de cœur suivi quelques années plus tard de leur éclat de notoriété en s’affichant sur le générique de fin de l’avant-dernier épisode de Twilight. Une non moins glorieuse visibilité offerte au groupe quand on connait la qualité des OST associées au film à vampires pour adolescentes.

Tout cela pour dire que j’avais tchatché à cette époque, et sur MySpace – premier du nom -, avec sa charmante chanteuse Ritzy Bryan, de son debut album qui commençait à dévoiler ses singles, de sa tournée prévue avec Howling Bells, et de ses influences allant d’Elvis Costello à The Smashing Pumpkins, en passant par Jimi Hendrix, Mercury Rev et Sandy Denny. Difficile alors d’imaginer la retrouver elle et ses deux comparses quelques années plus tard sur le devant de la scène anglaise.

The Joy Formidable - Wolf's Law

Me voilà donc quatre ans après à parler de leur second album « Wolf’s Law » après le très bon « The Big Roar » les ayant révélés au grand public et leur ayant permis d’accompagner Muse sur sa dernière tournée.

Wolf’s Law s’inscrit dans la suite logique de la discographie du trio londonien, tout en gagnant au passage en maturité. Alors que Ritzy fait une nouvelle fois figure d’égérie au sein de The Joy Formidable, la belle Galloise donne plus que jamais de sa personne avec une hargne et une volonté indéniable.

C’est d’ailleurs l’une des forces de ce projet qui a su percer ; un leader au féminin capable de faire preuve d’un charisme débordant que seuls quelques rares groupes sont à même de manifester sur disque comme sur scène, évoquant forcément à un moment Dolores O’Riordan des Cramberries.

Entourée de ses compagnons de fortune, Rhydian à la basse et Matt à la batterie, le trio réinvente son rock, recollant avec les projets passés tout en avançant sans contournement vers un rock contrarié, partageant un goût pour la mélodie à une furieuse envie de jouer de façon sauvage, possessive et électrisante.

Difficile d’ailleurs de trouver de faille concrète sur cet album tant le règne animal de The Joy Formidable impose sa marque ici. Bestial et libéré de ses chaines, Ritzy nous emmène dès « The Ladder Is Ours » sur les sentiers d’un rock brut aux riffs soniques.

Sans jamais refuser quelques passages voluptueux où le chant de Ritzy se fait plus pacifique, exemple avec « Silent Treatment », ce répit ne dissimulera pas la hargne certaine du trio à faire triompher un noise rock dépouillé et mature sur le dingue « Maw Maw Song ».

Jusqu’à l’obsession, The Joy Formidable nous concocte sur « Wolf’s Law » un disque dans son temps, puisant pourtant dans ses influences 90s dont il ne se cache pas, et cumulant les facteurs de réussite entre sa chanteuse au charisme rare, et un enchainement de singles prêts pour grimper dans le haut des charts entre le très efficace « Forest Serenade » au refrain addictif et le barré « Little Blimp » se destinant avant tout à réveiller les nuées de pogoteurs sur les plus gros festivals européens.

The Joy Formidable

« Wolf’s Law » de The Joy Formidable est sorti le 22 janvier chez Atlantic Records.

thejoyformidable.com

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques