Polder, un poétique jour blanc

White Out, passé entre les mailles du filet – grand absent du printemps sur indiemusic – fait son entrée ici même. Après quelques mois, l’album a livré son message, ses secrets. Étudiée sous toutes ses coutures, l’œuvre se révèle atypique et fournie, à hauteur de ses auteurs à la polyvalence affirmée.

Le premier EP de Polder nous avait laissés sur une très bonne note et le premier spectacle sur un très bon constat : cette formation développe son œuvre en usant des richesses de l’Art dans son ensemble. Une finesse, une recherche auxquelles nous ne pouvons soustraire ce songwriting racé et langoureux. Une empreinte propre, induite par cette démarche artistique, et appliquée par une ambiance intimiste. Les huit textes fredonnés, parfois doublés – avec brio – participent majoritairement à cette ambiance feutrée, à ce sentiment de proximité flagrant à l’écoute de White Out.

Du folk intimiste, un chanteur qui chuchote, on connait et ça ne correspond que trop peu à l’intention de Polder ; rajoutez un saxophone errant, oscillant entre free jazz et desert lounge, et la corrélation gagnera en évidence. L’élément clé… peut-être ! Son impact est conséquent, il marque indéniablement l’ouverture. Le son chaud et aérien du cuivre empreint d’une sensualité façon jazz old school captive un auditoire aisément désorienté à l’écoute de l’album.

La voix travaillée et sa relation étroite avec une jolie doublure féminine, un saxophone traversant les âges et les genres, un songwriting étoffé, autant d’excellentes individualités en base d’un global délicieusement sucré. Polder signe un très bel apport artistique peaufiné avec ce White Out ultra personnel et enivrant, et dispense sa signature au demeurant marquante.

White Out est disponible chez Les Disques Normal depuis le 21 mai dernier.

polder.bandcamp.com
lesdisquesnormal.com

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Rémi Deleo

Disquaire et chroniqueur repenti, aujourd'hui blogueur et chineur à proies multiples - et des fois, je rechute.