Destination Manchester… et l’année 2008 !

En 2008, mon cheminement, ma grande traversée de la sphère musicale dans son ensemble s’est écrit à des miles d’un ovni comme We Started Nothing. L’opiniâtre intolérant que je fus en ce temps n’avait d’yeux que pour la technicité, la part d’ingéniosité qui se cache derrière un Clapton transcendant un stade en plein Chicago un soir de juin 2004, ou encore l’excellence « technicolyrique » d’un Derek Trucks sublimant un hymne de Duane en compagnie d’une bande de vieux loups (The Allman Brothers) au Beacon Theatre. Aujourd’hui, ayant éperdument acclamé la dernière contribution du couple explosif anglais The Ting Tings, je retourne donc en 2008 et m’offre un détour vers le Manchester de Jules De Martino et Katie White.

Encore en état de choc post « Sounds From Nowheresville », j’en reviens à un de mes fantasmes, chroniquer le debut album de ces deux joyaux de la révolution musicale ! Le charisme aujourd’hui inégalable du duo mancunien n’est pas son seul salut. Avec The Ting Tings, nous sommes face à une habileté, une perspicacité d’écriture qui ne date pas de cette année, We Started Nothing est un bijou !

Un album parfait en tout point ! Le titre lambda de ce premier album est un hymne tonique à la jeunesse fougue et expressive. Il est assez impressionnant de constater que l’impact des titres est d’une part hors-norme, et d’autre part régulier tout au long de l’album. Bien sûr, l’intensité varie inévitablement. On ne pourra comparer le célèbre Shut Up And Let Me Go à Traffic Light sur ce point – même si l’empreinte laissée par l’un comme l’autre témoigne d’un génie de composition. Il est cependant indéniable que We Started Nothing n’est ni plus ni moins qu’un millésime. Une sélection parfaite, singulière et marquante !

Si l’on se penche sur la marque de fabrique du duo qui devrait selon toute vraisemblance marquer l’histoire, on ne peut que débuter par l’effigie Katie White. Mise en avant et très largement soutenue par un Jules De Martino ahurissant de polyvalence, la jeune et séduisante Katie White est un monstre de charisme. Ses simples performances studio dénotent une présence hors du commun – inclure les performances scéniques réduirait mon discours à placer sans concession la jeune Anglaise au panthéon des icônes musicales. Des vocals aux allures de discours, des déraillements contrôlés feintant la surexcitation, une voix attrayante et des jeux de voix perspicaces… The Ting Tings a su d’emblée se démarquer par une originalité certaine assurée par l’incroyable talent de ses deux virtuoses de la musique moderne.

Moderne, il va sans dire ! We Started Nothing trace un sillon des plus sûrs vers l’avenir musical. The Ting Tings représente la nouvelle perfection artistique, l’élite. Sounds From Nowheresville viendra quelques années plus tard entériner ce fait.

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Rémi Deleo

Disquaire et chroniqueur repenti, aujourd'hui blogueur et chineur à proies multiples - et des fois, je rechute.