Asaf Avidan à Tempo Rives, vibrant et transcendé

Il y a un an, Asaf Avidan, alors accompagné de ses Mojos, était présent à Angers, sans pour autant avoir pu jouer, souffrant d’un problème de santé. Attristé de ne pas avoir pu honorer ce rendez-vous musical attendu, l’artiste israélien était de retour hier pour ouvrir la quatrième édition du festival Tempo Rives, première étape de sa tournée française estivale.
Requinqué avec l’arrivée du soleil sur les terres angevines, Asaf Avidan a proposé ce mardi soir un concert à la hauteur de son talent et de l’attente de tous les Angevins venus par centaines entendre sa voix unique sur scène.

Installée sur la cale de la Savatte, la scène « flottante » du festival tournant le dos au Château d’Angers était hier soir prête à inaugurer la saison estivale. Le temps radieux, le peu de vent, et la chaleur agréable d’un été qui peinait à s’installer y participaient grandement.

Dès 20h, OSPE, quatuor blues angevin bien pêchu inaugure les festivités en bon finaliste du tremplin du festival du même nom.
Adepte du rock aux riffs lourds, la première partie de soirée n’a pas déçu les adeptes du genre rappelant par moments davantage Pearl Jam et The Vines, plutôt que leurs influences dont ils se défendent des Guns n Roses aux Deep Purple, même si les solos marqués d’influences seventies avaient indéniablement cette saveur.

Une belle occasion pour le groupe angevin de valoriser tout son savoir-faire, porté par Mathieu, son chanteur, à la voix qui se révèle à l’état brut sur scène.
Même si le tout n’a pas une saveur exclusive, mais tend plutôt vers un mélange des genres déjà entendu, on passe malgré tout un bon moment à l’écoute d’OSPE.
Un premier acte court, qui sur une trentaine de minutes, m’a donné l’occasion de découvrir un autre de ses représentants du renouveau musical angevin.

Après cette première partie de soirée, l’équipe technique s’active pour installer et brancher les instruments du nouveau band d’Asaf. Pendant ce temps, le public arrive en masse, envahissant les parterres d’herbe non occupés devant la scène pour profiter, assis, et entre amis, du concert et du beau temps.

À 21h, Didier Granet, responsable du festival, vient rassurer le public sur la bonne santé et la présence d’Asaf ce soir tandis que tout le monde trépigne d’envie de découvrir enfin le musicien et sa nouvelle formation.

Quelques minutes après, le public en liesse accueille le chanteur israélien accompagné de trois belles muses aux claviers, violoncelles et percussions, et de son batteur.
Vêtu d’un ensemble bleu azur, Asaf Avidan attire tous les regards sur lui, malgré le charme indéniable de ses musiciennes qui excellent également aux chœurs.
On tombe sans forcer sous le charme, si ce n’était pas déjà le cas à l’écoute de ses premiers albums.

Pendant près d’une heure et demie, la voix doucement éraillée d’Asaf Avidan laissera les Angevins d’abord timides et contemplatifs. Il nous jouera alors, avec son nouveau band, ses premiers titres réarrangés avec sensibilité et élégance aussi.

Du « Maybe You Are » l’ayant révélé aux Français au rock intense de « Wasting My Time » tout y passe. On découvrira même le transcendant « Different Pulses » qui paraitra sur son futur album début 2013 chez nous.

Malgré la température de saison, un givre d’émotion me traversera par plusieurs moments pendant son set riche d’instrumentation et pourtant si proche, si intime.

Un plein d’émotion ressenti par l’ensemble des Angevins face à sa voix criante et resplendissante d’humanité d’Asaf. Un véritable moment d’extase et de grâce sonore, ayant bercé et entrainé ce mardi soir le public dans une vague de bons sentiments et d’amour, car il y a aussi de ça dans sa musique.

L’énergie du groupe israélien pendant toute la durée du set ne sera jamais trahie d’ailleurs, et sur la fin, avec son enthousiasme et son charisme rare, Asaf Avidan parviendra à faire lever son public en l’invitant à envahir le devant de scène.

Asaf Avidan force l’admiration tout simplement, touché par une grâce naturelle, une voix remarquable et un échange constant avec le public à travers quelques sourires mémorables, ainsi qu’un « Shut The Fuck Up » bien senti adressé au badaud sans gêne venu perturber son concert.

Les derniers titres dont le mémorable « Reckoning Song » en acoustique et en solo concluront l’écriture d’un grand moment de musique dans mon esprit avide de découvertes et de grands instants de musique live.

Un beau et rare moment qu’on aimerait vivre plus souvent.
Merci à la ville d’Angers et à l’organisation de Tempo Rives d’avoir pu mener à bien ce concert et merci à Asaf et ses musiciens incroyables d’avoir donné autant d’amour ce soir.

asafavidanmusic.com
asafavidanmusic.bandcamp.com
myspace.com/ospetheband

Crédits photos : Fréd Lombard (moi-même) / fred@indiemusic.fr

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques