Récréation agitée au Chabada : Mars Red Sky et Papier Tigre

Mercredi dernier, le Chabada accueillait une soirée rock pas comme les autres.
Au programme, les Bordelais de Mars Red Sky suivis des Nantais de Papier Tigre.

Quand j’arrive dans la salle, premier détail – on passe difficilement à côté -, en fond de scène est présente une grande toile où seront projetées les vidéos des Mars Red Sky.
Ça me rappelle direct certaines excursions plus ou moins pompeuses dans les musées d’art modernes.
Associé à du rock assez lourd, entre stoner et psyché, ça doit forcément être quelque chose.

Ce premier concert démarre donc, avec un public plutôt sage et plutôt éloigné de la scène, ne sachant pas forcément à quoi s’attendre.
Le début est très instrumental, la basse est lourde, le batteur frappe fort, et l’atmosphère se répand telle une fumée (ce soir là absente pour le plaisir des photographes) parmi le public.

Quand la voix de Julien Pras vient s’inviter dans les premiers titres, la musique des Mars Red Sky prend une autre dimension. Troublante de justesse et jamais tremblante, on croit presque entendre Thom Yorke résonner dans les murs.

Les vidéos projetées en arrière-plan accompagnent chaque morceau et apportent leur dose de rythme tout en renforçant l’aspect (faussement) expérimental du projet.
Avec leur son revival, le trio prend du plaisir et en donne. Les Bordelais prennent leur pied et le batteur se défoule avec plaisir dans un univers vidéovisuel cohérent.
Une première partie de soirée de bonne facture, où les Papier Tigre seront eux-mêmes présents avec le public pour profiter du jeu des Bordelais.

Après une dizaine de titres joués, Mars Red Sky quitte la scène et le sonorisateur réenclenche la lecture de « Red Red » des Daria mis à l’honneur en ambiance de fond.

Le changement de plateau se fait relativement vite, et une quinzaine de minutes après, c’est au tour des Papier Tigre de prendre le contrôle de la soirée.
Éric Pasquereau n’hésite pas d’emblée à inviter le public à se rapprocher de la scène. Le public lui ne bronche pas à cet exercice.
Ça démarre fort, cadence déchainée, ambiance survoltée.

Le public au premier rang est là pour les Nantais, et ça se voit.
Éric, Pierre-Antoine et Arthur joueront très près, frôlant le devant de la scène avec une présence contagieuse.
Home Truth en ouverture donne le ton et le rythme du concert et son public suit.

Les trois musiciens se déchaineront pendant plus d’une heure ainsi, avec une bonne partie du set consacré à Recreation, dernier opus en date des Nantais.
On entendra ainsi les récents Afternoons, Chimera ou Parents and Neighbourgs, couplés aux très bons Health & Insurance et Indoor Islands de The Beginning And End Of Now de 2008. Une manière de constater que le son des Papier Tigre conserve la même pèche et la même hargne au fil des ans.

La fin du concert est tout bonnement monstrueuse, avec un rythme qui n’a cessé de se maintenir au top.
Les premiers rangs prennent tout, des riffs aux éclats de sueur des trois dingues, presque possédés par leur propre musique.

Le Chabada avait annoncé un concert rock. Ce fut franchement le cas.
De la sueur et des gouttes, de l’envie et quelques sourires sincères échangés !

marsredsky.com
papiertigre.com
lechabada.com

Un grand merci réitéré une nouvelle fois à l’équipe du Chabada.
Crédit photos : Fred Lombard

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques