Kasabian – Velociraptor!

Depuis deux mois, les déclarations fracassantes pleuvent dans le NME : on devrait avoir affaire ici à un « classic album », le « Revolver » du groupe, et contiendrait même le « Smells like TeenSpirit » du quintet de Leicester.
Problème, ces déclarations s’avèrent être le fruit non pas de journalistes bien informés, mais des membres du groupe eux-mêmes, sûrs de leur coup, peut-être même trop, à l’écoute de la galette.

L’album précédent, passé un peu inaperçu de ce côté de la Manche, était en tout cas d’une sacrée trempe, avec un Serge Pizzorno en état de grâce à la composition, du genre à transformer tout ce qu’il touche en or. Les Kasabian s’amusaient alors à convoquer 40 ans de rock anglais, des Kinks aux Primal Scream, en passant par les Rolling Stones, le tout dans une ambiance de western lunaire.
Malheureusement ce nouvel opus, en plus de réutiliser les mêmes ficelles, manque cruellement des mélodies fédératrices qui faisaient de son prédécesseur un des meilleurs albums de la fin de la décennie. Le groupe semble avoir trouvé un rythme de croisière, loin de tout danger.

L’album, malgré tout plus que décent (qu’on nous excuse de s’être imaginé un futur chef-d’œuvre à la lecture des propos des membres du groupe !), compte quelques jolis moments, comme les tentatives électroniques et arabisantes de « Switchblade Smiles » ou « La Fée Verte », dont la musique rappelle « Strawberry Fields », et les paroles … « Strawberry Fields » ! (« How does it feel to live a life where nothing is real »).
Au final, il reste un album agréable,  dansant et mélodieux, mais duquel on ressort fatalement frustré.

Un pas en avant, et deux en arrière pour un Kasabian qu’on crèverait d’envie de voir confirmer son insolent talent.

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Sébastien Weber

chroniqueur attaché aux lives comme aux disques d'exception