[Focus] The Seattle Report – Épisode 1 : De Lake Washington Bld à Capitol Hill

Il y a 20 ans, le 5 avril 1994, Kurt Cobain mettait fin à ses jours dans sa maison de Lake Washington Bld. Tout juste arrivés à Seattle, nos trois reporters font la rencontre de fans venus se souvenir de la disparition du père du grunge, avant de partir pour les bars de Capitol Hill, quartier alternatif de Seattle où Nirvana a marqué l’histoire du grunge.

La maison de Kurt Cobain de Lake Washington Bld
La maison de Kurt Cobain de Lake Washington Bld

Un après-midi au square

Des fleurs, des bougies, des photos… et des canettes de bière. Sur le banc du square qui jouxte la maison de Kurt Cobain, et qui s’improvise autel pour l’occasion, les offrandes sont variées. Une trentaine de personnes est rassemblée et se recueille en silence au rythme des allées et venues. Quelques centaines de personnes se succéderont dans l’après-midi. Des gens de tout âge et de toute condition.

Square devant la maison de Kurt Cobain
Square devant la maison de Kurt Cobain

Parmi eux, Danny, 29 ans, smiley de Nirvana tatoué sur l’avant-bras. Habitant à Seattle, il ne manquerait l’occasion pour rien au monde. « Kurt aurait détesté ce genre d’hommage », nous lance-t-il, « mais il ne s’agit que de venir témoigner son respect ». D’autres sont venus de plus loin. Tina et Stephanie sont Allemandes, elles avaient prévu un road trip aux États-Unis depuis longtemps, et ont fait coïncider leur planning pour pouvoir être là le 5 avril. Elles nous confient leur émotion et leur étonnement face à cette ambiance si intime, et quelque peu surréaliste. Seule la présence de la caméra d’une chaîne locale vient rappeler qu’il s’agit là d’un hommage rendu à une rock star internationale. Jérémie, lui, est français. Ce jeune lyonnais a fait le déplacement pour l’occasion. Arrivé aux États-Unis depuis une semaine, il termine son « Cobain’s tour » qu’il a commencé à Aberdeen, avant de se rendre à Olympia et Tacoma. « Un voyage très personnel », nous confie-t-il, presque un pèlerinage. Dans leur diversité, la plupart des personnes présentes partagent un point commun, outre leur attrait pour les accords saturées et les envolées mélodieuses : leur participation à la conférence « Come As You Are », le lendemain à l’Expérience Music Project.

Le banc autour duquel se réunissent les fans devant la maison de Kurt Cobain
Le banc autour duquel se réunissent les fans devant la maison de Kurt Cobain

Un soir à Capitol Hill

Car force est de constater que les manifestations ne sont pas nombreuses pour célébrer l’enfant terrible de la ville. À part une exposition à l’EMP, où sont exposés des instruments, des photos et différents objets liés à la vie du groupe, et la conférence du dimanche 6, on ne trouve ni concert ni événement particulier. Cela n’empêche pas Kurt Cobain d’être sur toutes les lèvres. À Capitol Hill particulièrement, le quartier alternatif de la ville. Au rythme des rencontres que nous ferons dans les bars et clubs du coin, beaucoup nous parlerons de leur rapport à Nirvana. Mais de fanatisme, il n’en est pas question. Nirvana reste un groupe comme les autres au sein d’une scène musicale très riche. Un bon groupe, qui reste aimé comme tel, et qui squatte toujours les playlists des bars, 20 ans après (surtout Bleach et In Utero, jamais Nevermind).

Backstages de la Comet Tavern, à Capitol Hill
Backstages de la Comet Tavern, à Capitol Hill

À La Linda’s Tavern notamment, bar rock de Pine Street, dernier endroit où Cobain a été vu vivant, et où ses proches s’étaient réunis lors de l’annonce de son décès, le 8 avril 1994. Sur le juke-box qui trône au milieu de la salle, et où les clients peuvent choisir des morceaux qui viennent s’ajouter à la playlist, Nirvana est beaucoup sollicité. Au Neumos également, club-concert de Pike Street, où jouaient les Dum Dum Girls samedi soir, nouveaux poulains de Sub Pop. À la Comet Tavern enfin, bar concert emblématique de Capitol Hill qui vient de réouvrir, où nous faisons la rencontre d’Aly, une jeune fan de 22 ans qui parle du leader de Nirvana comme d’un grand frère. Elle nous décrit les lieux où il avait ses habitudes comme si elle l’avait côtoyé. Mais pas de fanatisme non plus chez la jeune femme. Pour les noctambules de Capitol Hill, Kurt Cobain reste un excellent songwriter. Ni plus, ni moins.


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The Seattle Report

En direct des 20 ans de la disparition de Kurt Cobain, Matthieu, Romain et Xavier couvrent en exclusivité pour indiemusic l’évènement à Seattle.