[Live] Julia Jacklin au Pop-up du Label

Quelques semaines après la sortie de son premier album « Dont Let The Kids Win », Julia Jacklin est venue faire ses débuts en France, sur la scène du Pop-Up du Label à Paris. L’occasion de découvrir cette Australienne aux influences très americana, à l’image de ses compositions entre folk et country, jouées en solo ou en quatuor. Récit de la performance de l’un de nos coups de cœur de l’année.

Julia Jacklin © David Servant
Julia Jacklin © David Servant

Parmi les belles perles country-folk entendues cette année, nous nous sommes arrêtés sur l’étonnant « Don’t Let The Kids Win », signée par une certaine Julia Jacklin. Repérée par le label Polyvinyl, la jeune singer-songwriter est pourtant éloignée de l’image du pur produit de Nashville, devenue capitale des folkeurs traditionnels aux chapeaux. L’artiste de 25 ans est en effet australienne et a enregistré son album en Nouvelle-Zélande, bien loin donc des Gillian Welch et autres Dolly Parton. L’intéressée reconnaît elle même que ses premiers coups de cœur locaux se rapportent davantage à la scène soul ou hip-hop, mais cela n’en témoigne pas moins un certain goût pour l’americana chez de nombreux artistes gravitant entre Sidney et Auckland, comme pour Nadia Reid par exemple.

Nous sautons sur l’occasion de sa toute première à Paris pour voir jouer la guitariste originaire des Montagnes Bleues australiennes sur la scène du Pop-Up du Label. Nous y découvrons la jeune blonde exactement vêtue comme dans le clip de sa ballade « Pool Party », avec sa jupe à carreau, son tee-shirt aux couleurs jamaïcaines et son rouge à lèvres. Rien de mieux pour livrer une prestation parfaite du titre où elle démontre toute sa délicatesse vocale et son talent pour le songwriting. Cependant, elle n’est pas venue seule, comme l’aurait laissé supposer l’atmosphère intimiste de son album, mais accompagnée d’un live-band de trois musiciens. Alors que son long-format est majoritairement composé de simples guitare-voix (à l’image du superbe « Elizabeth »), Julia Jacklin ajoute ainsi à sa prestation une touche plus rock, avec des arrangements renforcés.

Pour son premier concert en France, elle a joué seule en tête d’affiche et ne s’attendait pas à déjà voir une salle quasi remplie. Elle raconte son premier voyage en France, une expérience perturbante qui la fait sourire puisqu’alors âgée de 11 ans, elle avait visité en premier lieu le Moulin Rouge : « J’étais mortifiée et très gênée », ricane-t-elle. L’Australienne aligne ensuite ses partitions Americana avec autant de nonchalance que de charme, à l’image de « Coming Of Age » ou « Leadlight » qui prennent une dimension très entraînante avec la combinaison de basse et de batterie de ses partenaires. Entre deux chansons, elle échange sans cesse quelques plaisanteries avec le public, où quelques admirateurs anglo-saxons figurent. « Désolé de ne rien pouvoir dire en français, mais en Australie on ne m’a proposé que de l’italien ou de l’espagnol pour mes études. »

Si sa voix de velours est bien mise en avant sur l’ensemble du set, on n’en préfère pas moins les instants où ses musiciens s’arrêtent pour la laisser se produire en guitare-voix et chanter avec une certaine sensibilité voire fragilité, et qui nous rappelle les meilleurs moments d’une Sharon Van Etten. C’est ainsi qu’elle nous quitte sur la chanson titre disque (qui en est également la clôture) sur un solo acoustique alors que ses trois partenaires l’ont laissée seule sur scène. On retrouvera Julia Jacklin très vite dans la capitale, puisqu’elle reviendra s’y produire dès février prochain.


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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens