Rencontre avec Airship

De passage dans la capitale, à l’occasion de la sortie de leur premier album Stuck In This Ocean en France, j’ai eu un grand plaisir à rencontrer Elliott et Marcus, respectivement chanteur/guitariste/claviériste et guitariste du quartet mancunien Airship. Une rencontre réalisée à la Boule Noire, quelques heures avant leur concert.

  • Marcus, Elliott, bonjour à vous deux. Bienvenue à Paris, c’est la troisième fois que vous jouez dans la capitale, et ce soir, il s’agit de votre premier concert en tête d’affiche. Tout d’abord, comment allez-vous après cette grande tournée européenne. Pouvez-vous me livrer vos impressions après tout ce qui vient de se passer au cours de ces dernières semaines ?

Elliott : C’était assez incroyable, c’est vrai qu’on a beaucoup tourné pendant un mois et qu’on a fait pas mal de route avec des hauts et des bas, mais c’était vraiment super de pouvoir visiter autant de pays et de jouer dans tant de villes !

Marcus : J’ai adoré. Tous les concerts étaient aussi cool les uns que les autres. C’était top de pouvoir enfin réaliser notre propre tournée européenne !

  • Parlons de votre premier album « Stuck In This Ocean ». Vous étiez aux Rockfield Studios pour l’enregistrement et j’ai cru comprendre qu’il ne vous a fallu que deux grosses semaines pour tout finaliser ! Comment avez-vous réalisé cet exploit, et qu’est-ce que cela vous a fait de pouvoir enfin concrétiser cet album, dont vous jouiez la plupart des chansons depuis maintenant deux ans en live ?

Elliott : Effectivement, ça a été enregistré dans un laps de temps très court.

Marcus : Oui, oui, seulement quinze jours pour tout enregistrer.

Elliott : L’enregistrement s’est super bien passé. On savait pertinemment ce qu’on désirait pour l’album et la direction globale qu’on voulait donner à cet enregistrement. Avoir effectivement joué les chansons en concert pendant quelques années nous a permis en rentrant en studio de finir le tout en un temps assez record. On en avait un peu marre d’avoir mis deux bonnes années pour tout peaufiner donc on a fait en sorte que l’enregistrement se fasse rapidement, et on a bossé avec les bonnes personnes pour concrétiser l’ensemble.

Marcus : Et puis, on avait globalement la tracklist de l’album.

Elliott : Oui, tout à fait, on est rentré en studio avec treize chansons qu’on a bossé à fond, à savoir les onze morceaux de l’album et les deux B-Sides « Never Awake » et « Summertime ». Grâce à ça, tout s’est fait assez vite.

  • Vous avez travaillé sur l’album avec Chris Urbanowicz (guitariste des Editors) et Dan Austin (producteur, entre autres, des Doves). Comment s’est passée cette collaboration ? Qu’ont-ils apporté à votre album qui a un son vraiment particulier, même unique.

Elliott : En réalité, je ne sais pas si on peut vraiment parler de collaboration, c’était plutôt comme un apport qui s’est révélé vraiment très bénéfique. Ils nous ont chacun aidés à leur manière. Comme je disais auparavant, on savait ce qu’on voulait enregistrer, on avait quasiment tout planifié, et on leur a juste demandé quelques conseils qui se sont relevés très judicieux et importants.

Marcus : Oui, par exemple Chris est venu avec nous en studio pendant une petite semaine et pendant qu’on enregistrait les parties de guitares, il prenait ses marques au sein du projet très naturellement et changeait juste un ou deux petits trucs pour donner plus d’effet à tel ou tel moment du titre. C’est incroyable comment il parvient à intensifier un passage dans un morceau.

Elliott : Et on ne demandait pas plus que cela d’ailleurs ! Quand tu te retrouves à collaborer avec un artiste qui a déjà sorti trois énormes albums, et qui te propose son aide, c’est impossible de refuser. Mais, en aucun cas, on ne voulait que la « patte » Editors se ressente sur notre album.

  • Est-il vrai que vous avez fait en sorte que les chansons sur album ne se différencient pas trop de quand vous les jouez live ?

Elliott : C’est plutôt exact, puisque qu’on a joué ces chansons un bon nombre de fois avant de rentrer en studio, donc on savait pertinemment comment elles sonneraient. Après il n’est jamais vraiment possible de reproduire exactement les mêmes chansons en live que sur album.

Marcus : Oui et de toute façon, on a toujours préféré ajouter une note personnelle quand on les joue live. On n’est pas juste en studio à enregistrer, il y a un public en face ; il y a tout un tas d’émotions derrière. Tu ne peux pas te permettre de faire les mêmes chansons live que si c’était celles de l’album qui sonnent forcément plus « plates ».

  • Venons-en à vos paroles qui sont dans leur ensemble très sombres et pessimistes ? Comment expliquez-vous ce choix dans les textes ? Vous êtes quand même encore jeunes !

Elliott : (rires) J’ai, disons, toujours été une personne introvertie et j’essaie d’ailleurs de changer ce côté de ma personnalité. Sérieusement, depuis que je suis petit, j’ai toujours été assez négatif dans tout ce qui m’entoure, d’où des textes effectivement peu optimistes. Mais comme je l’ai dit, c’est ma personnalité, et j’essaie vraiment de la changer.

Marcus : Les paroles sont sombres, mais d’un côté on retrouve une certaine beauté dans toute cette noirceur. Ce n’est pas le genre de paroles qui ne te fera que broyer du noir, elles foutent quand même de sacrés frissons !

  • Quelle est votre chanson préférée sur Stuck In This Ocean et pourquoi ?

Elliott : Définitivement « Stuck in this Ocean » pour son ensemble : les paroles comme la rythmique.

Marcus : En live, je dirais « The Trial of Mr Riddle » et sur l’album, je suis un grand fan de « Vampires ».

  • Vous avez signé pour ce premier album chez « Play It Again Sam », plus connu sous son raccourci PIAS. Comment tout cela a-t-il pu se concrétiser ?

Elliott : Ça s’est un peu fait de fil en aiguille. Des gens du label ont trainé à quelques-uns de nos concerts et ont demandé à ce qu’on signe avec eux.

Marcus : Ce qui est bien, en plus, c’est qu’ils sont implantés dans quelques pays européens donc pour la promo et la distribution, ça aide beaucoup !

  • L’album est sorti le mois dernier en Europe, il y a une semaine seulement en France. Sortie très récente donc, mais travaillez-vous déjà sur l’après-Stuck In This Ocean ? Avez-vous déjà des chansons écrites voire enregistrées ?

Elliott : J’ai juste bossé sur des textes de mon côté, rien de concret encore, mais dès qu’on a fini de tourner, on rentre en studio et on bosse pour ne pas perdre de temps ! On n’a pas envie d’attendre encore deux autres années pour donner vie à un autre enregistrement !

  • Vous avez assuré les premières parties d’Editors, de Biffy Clyro et dernièrement de The Joy Formidable ! Y a-t-il d’autres groupes avec qui vous aimeriez jouer ?

Elliott : Hummmm, personnellement j’aimerais beaucoup faire quelques concerts avec Wild Beasts !

Marcus : Pour moi, ce serait The Smashing Pumpkins ! C’est vraiment cool de pouvoir jouer avec des groupes qui ont bien plus d’expérience que toi, et qui sont assez réputés. Tu vois les prestations scéniques d’un autre œil et ça t’apprend plein de choses !

  • Vous avez beaucoup tourné pendant un mois et donc passé pas mal de temps sur les routes. Vous écoutez quoi dans ces cas-là pour passer le temps ?

Elliott : Malheureusement, le son dans notre van est vraiment pourri, donc on se contente de nos iPod respectifs !

Marcus : Quand on écoute de la musique tous ensemble, c’est avant de monter sur scène ! Généralement, on met du Michael Jackson ou du Soulwax, et on danse même dessus ! Il nous faut quelque chose d’assez énergique, de quoi nous booster avant de jouer !

  • Y a-t-il des pays où vous aimeriez jouer, hormis ceux que vous avez déjà visités ?

Marcus : L’Australie ! J’aimerai vraiment aller là-bas, après partout dans le monde évidemment ! Ce serait énorme !

Elliott : Les États-Unis sans hésitations ! Je rêve de jouer dans chaque Etat (rires).

  • Quelles sont les cinq choses que vous n’oubliez jamais d’emmener avec vous quand vous partez en tournée ?

Marcus : D’emblée, je dirai la brosse à dents et le dentifrice évidemment !

Elliott : Mon iPod !

Marcus : Des sous-vêtements, beaucoup de sous vêtements et aussi mon pingouin Jeffrey ! Ah, et de l’aspirine

Elliott : Oui, l’aspirine c’est très important, tout comme les vitamines !

  • Dernière question ; vous jouez en Belgique demain, puis vous êtes de retour en Angleterre pour une mini-tournée ! Après ça je suppose que vous allez prendre un repos bien mérité. Du coup qu’avez-vous prévu pour l’année prochaine ?

Elliott : En réalité, on va vite repartir en studio pour ne pas perdre de temps sur le deuxième album, et on espère retourner assez vite on tour après tout ça.

Marcus : Si tout va bien, on revient au printemps prochain, voire avant, avec un nouvel album, une tournée, et bien évidemment tous les gros festivals pour l’été !

  • Merci infiniment à vous deux et bon concert ce soir !

Un grand merci à Airship, à Marie de PIAS et à la Boule Noire pour l’accueil.

http://airshipband.tumblr.com/

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Charlotte Prince

Reporter à l'épreuve des lives ! Passionnée par le rock anglais !