LYS, une ombre anglo-saxonne plane sur le rock français

Rennes est un vivier de groupes talentueux, et ce depuis de nombreuses années. Parmi eux, LYS, quatuor rock-électro alternatif commence à faire parler de lui. C’est en tournant depuis plus d’un an sur des grosses scènes française et en exportant sa musique hors de nos frontières (Angleterre, Belgique et Suisse) que l’avenir de ce groupe se construit.

Rencontre avec Nicolas, chanteur de LYS, pour discuter autour du passé, du présent et du futur du groupe breton.

  • Salut Nicolas ! Tu es le fondateur et chanteur-guitariste du groupe LYS. La première question qui me vient est celle du nom LYS, pourquoi avoir choisi une fleur comme emblème du groupe ?

Et pourquoi pas ?

  • L’univers de LYS est profondément marqué par la culture musicale anglo-saxonne. Avec quelles influences musicales as-tu grandi ? Comment influencent-elles ta créativité musicale ?

J’ai grandi d’abord avec l’electro-rock de Chemical Brothers, Apollo 440, Moby, Massive Attack puis un concert d’Archive m’a profondément marqué à mes 12 ans, ensuite j’ai eu une période Radiohead, groupe qu’affectionne notre guitariste, aussi Placebo (époque « Black Market Music »),  et maintenant des groupes comme Foals ou Kings of Leon sont des révélations pour moi, au final toutes ces influences je pense les avoir digérer afin de proposer quelque chose, je l’espère, d’original tout en assumant ces influences.

  • Quelle particularité fait la différence selon toi vis-à-vis des autres groupes français ?

La voix en général… l’accent bien évidemment. Et un véritable esprit de composition original, une réal ouverture aussi dans la prod, quand tu écoutes le dernier album des Foals, tu sens vraiment un travail d’arrangements de dingue, et un traitement du son ultra planant tout en ayant une grande subtilité, sincérité qu’on retrouve pas en France. Au final, j’ai l’impression qu’en France si tu chantes en anglais faut  être original pour être original sans être sincère, on joue la comédie, il faut être deux sur scène, un peu barré, habillé en Deschiens, faire du théâtre… Heureusement, Il y a des exceptions comme Pony Pony Run Run ou Phoenix, des groupes classieux, mais qui ont d’abord marché à l’étranger, c’est en tout cas ce qui concerne Phoenix, il me semble.

  • Le line-up de LYS a beaucoup changé depuis ses débuts ? Peux-tu me présenter les membres actuels qui t’accompagnent sur scène et en studio, et comment la rencontre avec tes musiciens s’est-elle faite ?

Oui, pas mal de musiciens ont participé à LYS. Le groupe est composé actuellement d’Alex à la batterie, de Mathilde à la basse et d’Anthony à la guitare. J’étais dans l’urgence pour trouver des remplaçants, car on avait un concert à assurer à la fin de l’été 2010. C’était une sorte de défi  pour moi à la fois professionnel et personnel à cette période pas top de ma vie, mais j’ai gardé la tête haute. Je n’ai pas eu besoin de faire de casting ou presque, Alex était un pote, et Mathilde et Antony, je les ai trouvés très rapidement, et coup de chance, ça a tout de suite collé. On a bossé comme des malades, mais en même temps, j’ai toujours mieux bossé dans l’urgence.

  • Ton single « In My Mind » marche très fort sur les ondes depuis fin 2008. Depuis ce premier morceau, et un premier EP, ton groupe n’a pas sorti de nouveaux titres studio. Cela annoncerait-il la préparation d’un premier album ?

Disons que le single « In My Mind » est véritablement sorti et produit en juin 2009 avec une réédition en aout 2010 par Warner Music France en distrib. Maintenant la suite logique et souhaitée serait l’album, des majors et producteurs m’ont contacté  directement, mais bon c’est un milieu qui fluctue donc je ne préfère pas m’avancer. Les morceaux sont prêts, il y a plus qu’à les produire…

  • Comment se passe aujourd’hui concrètement la création d’un morceau à la sauce LYS ? Qui fait quoi dans le groupe lors des phases d’écriture et de composition ?

Je suis toujours à l’origine des textes, et encore de la composition, mais il y a un réel travail d’arrangements de la part de tous les membres du groupe dorénavant, ce qui me soulage. Ils ont une technique très intéressante. Précédemment, je travaillais essentiellement seul ou avec les anciens guitaristes pour les arrangements guitares.

  • Tu as déjà beaucoup tourné en France et même à l’étranger ces derniers mois (Angleterre, Suisse). Avant d’aborder les grandes dates que tu as été amené à faire, te souviens-tu de ton premier concert ?

Oui mon 1er live j’ai revu des photos récemment c’était avec mon cousin Alex et un bon pote Antonin, c’était pour une fête de lycée Zola à Rennes, ça date… On a joué trois titres devant 300 personnes…

  • Peux-tu revenir sur cinq concerts avec LYS qui sont pour toi des moments uniques dans ta vie de musicien ?

– Le premier prix du festival de Romans en 2007, car c’est le 1er prix et on l’oublie pas.
– Diapason à Rennes avec Hushpuppies en 2009
– 93 Feet East à Londres en avril 2010
– 1ère partie de Pony Pony Run Run à Dijon en 2010 (gros souvenir)
– 1ère partie de Love Amongst Ruin (le nouveau groupe de Steve Hewitt ex-Placebo) à la Flèche d’Or le 14 octobre 2010.

  • Beaucoup de dates sont à venir pour LYS dans les jours, semaines et mois à venir ! Le Scopitone samedi prochain, le Printemps de Bourges le 25 avril et de nombreux autres festivals déjà programmés pour l’été ! Pas trop de pression ?

Non, disons que c’est un travail de longue haleine de trouver toutes ces dates,  pour Bourges on est super content, on le doit entre autres à SFR Jeunes Talents qui nous soutient et qui a un réseau très intéressant. La pression on l’aura sans doute le jour même…

  • Ton groupe a beau être rennais, aujourd’hui ta musique s’exporte hors de la Bretagne. Un signe de réussite sans nul doute ! À quoi expliques-tu la bonne marche de ton projet ?

Oui il s’exporte, c’est notre ambition, on nous dit souvent que notre musique est vouée à marcher hors des frontières de par la langue, mais aussi de par un « son » qui plait à l’étranger, même récemment à de très gros programmateurs étrangers, peut être aussi que les gens sont plus objectifs et pas influencés par une réputation ou autre, car ça fait longtemps qu’on a arrêté de compter sur certaines infrastructures rennaises pour nous aider, tant pis poux eux (rire).

  • Je vais te poser une question extrêmement difficile ; comment vois-tu LYS dans dix ans ?

Dans 10 ans… au 5ème album ! En fait, je préfère pas y penser, mais je suis confiant.

  • Des projets à venir que tu désirerais partager avec les lecteurs d’indiemusic ?

Le projet c’est de proposer un album fin 2011, ou début 2012.

  • On va terminer sur quelques questions courtes ! Quel est le dernier album pour lequel tu as eu un coup de cœur ?

« Total Life Forever » de Foals

  • Quel était le dernier film que tu as vu au cinéma ?

« Black Swan »

  • Quel est le dernier concert auquel tu as assisté ?

Love Amongst Ruin à Paris.

  • Quel est l’événement d’actualité qui t’a touché ces dernières semaines ?

L’éviction de Michèle Alliot-Marie. Non je déconne.

  • As-tu une citation à proposer pour conclure cette interview ?

« La connerie c’est la décontraction de l’intelligence » (Gainsbourg)

  • Merci infiniment Nicolas et bonne continuation avec LYS !

Retrouvez LYS sur www.myspace.com/thelysmusic, sur http://twitter.com/lysmusic et sur www.noomiz.com/lys

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques