[Live] Birthday Party XXL au Chabada

Les 6, 7 et 8 juin 2014, le Chabada célébrait 20 années de concerts, d’engagement et d’amour envers les musiques actuelles et les 3013 projets passés dans sa salle depuis 1994. C’était à l’occasion d’une Birthday Party XXL ; sorte de mini-festival à la programmation répartie sur deux jours et deux scènes vendredi et samedi au Chabada suivi d’un Piknic Electronik en plein air le dimanche.
On revient avec vous sur nos deux soirées passées au Chabada !

Article écrit à quatre mains par Yann Puron et Fred Lombard.

The Octopus Project © Fred Lombard


VENDREDI 6 JUIN 2014

En ouverture, nous avons invité A Rainmaker et Colt Silvers, dans le cadre d’une carte blanche offerte à indiemusic.fr

A Rainmaker

18h30 : Le quintet parisien A Rainmaker ouvre la soirée façon lounge sur la scène extérieure. Sous les auspices d’une météo estivale, l’atmosphère éthérée et méticuleuse des cinq musiciens accueille les premiers arrivants.

En huit titres, chassé-croisé intégral des deux EP « Rwenzori » et « Sunbelt », on se met tranquillement dans le bain d’une longue soirée. Dépaysante, la voix de Capucine nous transporte dans un ailleurs ; de l’ouverture jazzy « I Walk To You » jusqu’au final énergique sur « Anchor », titre phare du premier EP.


Colt Silvers

Emmené par son charismatique chanteur Tristan Lepagney à la barbe de 100 jours, le trio strasbourgeois Colt Silvers nous a offert un moment de folie, sans limites, accompagné du fougueux Julien Hohl à la batterie, big boss du label Deaf Rock.

Tribal et jouissif, le jeu des musiciens donne une sacrée pêche et nous conforte dans l’idée que Colt Silvers est un groupe de scène. On retiendra l’énergie intacte tout au long du set et la générosité du projet pour capter l’attention d’un public, encore bien sage et peu présent. Un concert convaincant conclu par le titre phare « As We Walk » où Tristan ira chanter devant la scène et embrasser Fred pour le remercier de l’invitation.


Golden Animals

Jim Morrison est de retour parmi nous, du moins la voix du chanteur de Golden Animals : Tommy Eisner nous y fait grandement songer.

Accompagné d’une nouvelle claviériste et organiste, Flor Zaballa, le duo formé par Tommy à la guitare et au chant et Linda Beecroft à la batterie, a envouté les spectateurs avec son blues inspiré du rock psychédélique. Évoquant les contrées désertiques, la musique de ces bêtes dorées a su coller à la température ambiante. Il y avait comme un parfum d’Austin Psych Fest dans l’air.


Fortune

Groupe synthpop parisien formé en 2007, Fortune aime la musique typée 80s et ne s’en cache pas.

Sur scène, son chanteur, Lionel Pierres, entretient une certaine ressemblance avec Thomas Mars, chanteur de Phoenix, tant au niveau de sa voix que de sa gestuelle nonchalante. Mais il manque bien une chose essentielle à Fortune, du charisme et des titres assez forts pour emporter un public. Malgré l’intention de bien faire et quelques titres pop virevoltants, on a plus décroché qu’accroché.


SAmBA De La mUERTE

Projet parallèle d’Adrien Leprêtre, claviériste des Concrete Knives, SAmBA De La mUERTE nous laisse comme seul repère une forme brûlante d’énergie. De la samba de Rio, il reste cet état de transe et cet exil tropical.

Ici, les tom drums, les allusions sonores au vent, l’esprit tribal et les voix s’entrechoquent comme des échos. On retiendra de ce concert les nouvelles compositions accrocheuses, un set cohérent et bien mené, une énergie saine et sans démesure, conclu par un final instrumental dément !
Un futur grand de la pop française s’affirme encore davantage. Qu’on se le dise, SAmBA De La mUERTE « on stage » is on « Fire ».


Odezenne

Place ensuite aux Bordelais d’Odezenne, connus suite au buzz de leur titre « Tu pu du cu ».

Le trio a pour ambition de casser les codes. Sur scène, tous les instruments et le mur de console se montrent face public laissant ainsi (entre)voir les coulisses du spectacle. Devant un (jeune) public agité venu exclusivement pour eux, les deux MCs cavalent d’un bout à l’autre de la piste, transpirant la punchline et le flow provoquant et virulent qu’on leur connait.


The Octopus Project

Venu d’Austin au Texas, The Octopus Project vient apporter une tout autre dimension à cette soirée d’anniversaire. Devant sept rideaux sur lesquels sont projetées des animations en rythme avec la musique jouée, le quatuor américain défend avec passion, énergie et créativité un univers plein d’intensités.

On flashera sur le look martien d’Yvonne Lambert, robe brillante et coupe de cheveux yéyé en pleine invocation sonore sur son theremin, entourée de ses trois compagnons, cravates noires et chemises blanches, énergiques en diable. Un de ces concerts épatants, une véritable démonstration.


SAMEDI 7 JUIN 2014

Pegase

Après un DJ set animé par le label angevin Kazamix en extérieur, Pegase démarre son concert dans la grande salle.Dissimulés derrière leurs instruments dans des boxes aux surfaces miroitées, les musiciens deviennent les conducteurs d’un voyage onirique et mythique. De « Ladybug » à « Without Reasons » en passant par « Old Idol », la bande de Raphaël d’Hervez nous emmène dans un univers à la fois doux et sensible, aux mélodies bouleversantes. Une version longue de « Dreaming Legend » viendra clôturer le concert avant de laisser le cheval ailé s’envoler.


Mustang

Seul groupe chantant en français invité à cette fête d’anniversaire, Mustang enchaîne ses tubes (« Le sens des affaires », « La princesse au petit pois ») et plus particulièrement ceux de son dernier album « Écran total ».

Entre élégance rétro et paroles intemporelles qui donnent envie d’être reprises à tue-tête, Mustang offre au public une prestation généreuse emmenée par le captivant Jean Felzine.


Blitz The Ambassador

Changement total de décor avec le projet de Samuel Bazawule, artiste guinéo-américain, mélangeant sur scène hip-hop, section cuivre et influences africaines dans un show très rôdé.

MC Bazawule a sur scène une présence monstrueuse ainsi qu’une classe et une élégance exceptionnelles. Loin de tout stéréotype, lui et ses musiciens aux guitares, cuivres et claviers, amènent par des chorégraphies et un flow irrésistibles une atmosphère familiale, chaleureuse et pleine de dynamisme. En termes de nombre de spectateurs et d’ambiance, Blitz The Ambassador est incontestablement le point d’orgue de cette fête d’anniversaire.


Driving Dead Girl

C’est incontestable, les Belges savent y faire avec le rock et ont une histoire étonnement liée à celle de la salle angevine : dEUS était présent à l’ouverture, Ghinzu pour les 10 ans et aujourd’hui Driving Dead Girl.

Originaire de Bruxelles, le quatuor annonce la couleur dès le début du concert. Son puissant, classique et efficace rock garage ne perdra rien de sa valeur jusqu’au dernier moment. Dimitri Rondeau, entre guitare et chant, finira par inviter le public à le rejoindre sur scène pour ensuite se déplacer dans la foule, se jeter par terre, faire une roulade et s’inonder de bière. Intarissable.


Ces deux soirées d’anniversaire bien remplies se termineront par deux animations. Tout d’abord le concept de « Silent Room » de Kazamix Records où le public est invité à danser sur une musique diffusée à l’aide de casques. S’il ne danse pas, il sort ! Concept hilarant pour les spectateurs dénués d’accessoires qui n’entendent que le silence. Parallèlement, l’un des plus grands collectionneurs de vinyles au monde, Jazzman Gerald, viendra clôturer la soirée à travers un DJ set entre soul, jazz et funk. Final marathon pour les plus en forme.


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Yann Puron

Découvreur musical avide d'émotions fortes aussi bien sur disques qu'en concerts