[EP] Sebastien Bouchet – Coyote Cry

Fidèle apôtre de l’écurie Kompakt, le producteur français Sebastien Bouchet dévoile un nouvel EP 5 titres où le psychédélisme de ses machines s’entrecroise avec le nu-disco et la techno. Un cocktail savamment déroutant et obsédant.

Sebastien Bouchet - Coyote Cry

Acteur de la vie nocturne parisienne depuis déjà de nombreuses années, d’abord comme organisateur de soirée puis comme DJ, Sebastien Bouchet distille des EPs sur différents labels depuis le milieu des années 2000. Il découvre assez jeune l’univers de la musique électronique et s’y plonge, jusqu’à passer derrière les platines et devenir producteur depuis une dizaine d’années. À la suite d’une soirée au Batofar, il commencera à se constituer une collection de vinyles et découvrira le son de Cologne, en la présence du label Kompakt qui le signera finalement en 2010, avec « Fallen Angel ».

En bref, l’histoire d’un passionné qui n’a de cesse de créer et de se produire de nos jours entre la France et l’Allemagne, séjournant également par intermittence chez nos amis bruxellois. Après un EP chez OMNIDISC en début d’année, Sebastien Bouchet continue de creuser le sillon de ce nu-disco ténébreux et psychédélique, avec cette touche de modernité à rapprocher d’avant-gardistes de la dance music comme Rebolledo. De ce fait, pas étonnant qu’il signe « Coyote Cry », sa nouvelle création, chez You And Your Hippie Friends, sous-division du label Hippie Dance, créer par les Pachanga Boys (dont Rebolledo fait partie) et intégrer à la maison Kompakt.

Dès les premières secondes de l’ouverture baptisée « Jambe de bois », l’artiste distille son groove vespéral terriblement lancinant, comme dans le traitement de son chant, répétitif et fragmenté, virevoltant de note en note. « Cosmic Ray » semble se gravir comme un mystère, avec son instrumentation obsédante, faite de vagues qui reviennent et s’intensifient sans jamais exploser, nous empêchant de nous reposer sur les courbes salvatrices d’un drop recrachant le dancefloor. Ici, nous ne nous extirperons de toutes ces sonorités qu’une fois les machines éteintes. La dance est inéluctable.

Sombre et légèrement rétrofuturiste dans ses claviers, « Jatagarazi » impose un minimalisme très carpentérien, doublé de circonvolutions technoïdes implacables. Le titre éponyme est une longue boucle de huit minutes, s’enfonçant toujours plus profondément dans l’esthétique synthwave. Pour conclure cette prière au dancefloor, Sebastien Bouchet boucle son EP avec « Amen », une techno mélancolique qui glisse avec perplexité dans un entre-deux mélodique où l’inquiétude et la quiétude se télescopent et nous envoûtent dans un étrange cosmos.

crédit : Guillaume Kayacan
crédit : Guillaume Kayacan

Bouclant encore et toujours dans les méandres aventureux de la dance music, le son de Sebastien Bouchet est une effervescence où les genres et les époques se croisent et s’enlacent dans l’extase. Ce brillant melting-pot, où l’on retrouve des éléments de synthwave, techno, disco et même house, nous plonge dans une atmosphère tout à fait singulière, qui colle parfaitement à la recherche esthétique de Kompakt. Du clubbing exigeant et de haute volée, tout simplement ! Et si sa musique vous parle, il sera à retrouver au point éphémère le samedi 10 septembre, en compagnie de COMA et Tobias Thomas, à l’occasion de l’ouverture du pop-up store Kompakt ce même week-end. Des vinyles et des lives de qualité, on n’en demandera pas plus !

« Coyote Cry » de Sebastien Bouchet est disponible depuis le 8 juillet 2016 chez Kompatk Records.


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Etienne Poiarez

Étudiant en master d’information-communication à Paris 3 Sorbonne-Nouvelle. Éternel adepte de Massive Attack et passionné de cinéma, d'arts plastiques et de sorties culturelles.