[Live] Terres du Son 2017

Pour la trezième année consécutive, le festival Terres du Son a sonné l’heure des vacances avec une programmation éclectique et parfois surprenante. Le domaine de Candé, près de Tours, a accueilli le métal respecté de Gojira et la poésie singulière de Camille le même jour, mais aussi de formidables surprises comme Volage ou les DJs du label Roche Musique. Voici ce qu’il fallait retenir des 7, 8 et 9 juillet 2017.

Terres du Son, ce n’est pas un mais deux festivals qui fusionnent durant trois jours. D’un côté, il y a la partie familiale et riche en animations ; puis, de l’autre, le plus grand festival de la région Centre – Val De Loire. Pour commencer, c’est FKJ, du label tourangeau Roche Musique, qui accueille les premiers festivaliers.

Sans jamais aller dans la surenchère, FKJ harmonise beats accrocheurs, saxophone et claviers pour consolider des sons positifs et conviviaux. Une carte blanche étant proposée au label, les beatmakers Cézaire et Kartell ont également apporté l’atmosphère idéale pour démarrer les festivités avec une musique « chill » par excellence, léchée et cristalline.

La scène régionale Propul’son a été l’occasion pour le groupe orléanais Bo Bun Fever de faire monter une température déjà caniculaire. Dans la droite lignée de La Femme ou encore de Sexy Sushi, leur show surréaliste fusionne énergies positives et danses tropicales avec des paroles faussement naïves. Deux jours plus tard, c’est Polo & Pan qui a transporté le public d’un chapiteau plein à craquer à bord de leur Caravelle, en référence au nom de leur premier album. Un moment suspendu s’est offert à nous durant une heure ou, plutôt, un rêve éveillé, tant l’atmosphère était hallucinatoire. La musique de Polo & Pan fait voyager, mais aussi danser (« Plages isolées », « Canopée », « Kirghiz »). Accompagné sur scène de deux « sirènes » enchanteresses en kimono, le duo s’avère être la formation idéale à programmer sur les festivals de l’été.

Jolie découverte aussi du côté du groupe tourangeau Volage dont le rock, folk et garage psychédélique affuté nous a séduits par ses mélodies. La signature de Born Bad Records, Frustration, aura également marqué les esprits par sa new wave sombre et très influencée par les incontournables Joy Division.

Le groupe belge BRNS, quant à lui, nous avait marqués il y a trois ans avec son album « Patine ». Il est de retour avec de nouveaux morceaux et nous en sommes au stade de la confirmation. Avec sa configuration rare de batteur-chanteur, le public est resté époustouflé par l’énergie pure et le perfectionnisme de ce groupe singulier : une prestation effrayante de précision et de justesse qui en a fait le meilleur concert du festival. Des frissons qu’une trop petite foule a pu ressentir… Dommage pour ceux qui se sont rués vers l’électro de Petit Biscuit, essentiellement gourmande en jeux de lumière. Dans un coin du festival, le bus d’Icart Sur Les Chemins faisait, quant à lui, office de discothèque ambulante. Les festivaliers ont pu danser à l’intérieur sur les sons métissés des DJs présents, mais aussi sur le parvis, où le set était retransmis en direct. Une belle idée qui peut faire du chemin !

Côté têtes d’affiches, coup de fatigue chez les Naive New Beaters, qui ont eu du mal à convaincre avec leurs nouveaux tubes. En revanche, Synapson a su proposer un spectacle élégant et chic sans surenchère et s’est avéré être une bonne surprise, tout comme Morcheeba et Camille. Gojira aura évidemment fait flamber la prairie par une prestation metal époustouflante, avec en point d’orgue les performances de son batteur, dont la rapidité dépasse l’entendement. Inattendu également, le show énergique de haute volée de Birdy Nam Nam, dont la qualité des albums s’effondre pourtant au fil des sorties.

Musique à part, cette édition 2017 de Terres du Son à la programmation singulière peut remercier chaleureusement ses fidèles et exemplaires festivaliers, dont l’esprit de liberté et de fraternité nous a rappelés tout le sens de ce type de manifestation. D’ailleurs, dans un festival, le public n’est-il pas le véritable spectacle ? Vous avez tout l’été pour vous faire un avis.


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Yann Puron

Découvreur musical avide d'émotions fortes aussi bien sur disques qu'en concerts