[Live] Ásgeir et s a r a s a r a au Grand Mix

En seulement deux albums, dont « Afterglow » sorti début mai, Ásgeir a largement prouvé son talent pour moderniser le folk en lui apportant une touche d’indie électronique. Il se produisait le mardi 20 juin dernier au Grand Mix de Tourcoing avec l’ovni de la scène lilloise s a r a s a r a en guise de première partie : l’affiche promettait un beau moment de poésie. Pari tenu haut la main pour les deux artistes.

Ásgeir – crédit : David Tabary

Quatre silhouettes noires apparaissent furtivement et déclament sans préambule un chant a cappella de quelques minutes. « Bonsoir, je suis s a r a s a r a » annonce ensuite la chanteuse avant d’enchaîner avec un premier morceau des plus étonnants. Les compositions de cette artiste détonnent effectivement dans le paysage musical français : nulle autre qu’elle peut se vanter d’être signée sur One Little Indian, label indépendant qui produit entre autres Björk et le prodige islandais qui lui succèdera sur la scène du Grand Mix.

Ce soir-là, la cantatrice lilloise nous surprend davantage en proposant un concert a capella : aucun instrument, juste un battement de pied ou sur le thorax, trois choristes et sa voix singulière. Les chansons de s a r a s a r a n’ont ainsi d’égal dans l’originalité que sa tenue de scène : une longue robe noire assortie d’une collerette futuriste en métal. On la regarde, captivé, alors qu’elle annonce déjà le dernier morceau, « Love », et on se dit que ce moment mystique est passé un peu trop vite.

Contrastant avec l’extrême simplicité de la prestation de s a r a s a r a, Ásgeir entre en scène avec cinq musiciens. Ils prennent place au sein d’un demi-cercle formé par des néons et dont le centre est justement occupé par le jeune chanteur islandais. Si l’énergie est ainsi très différente du show précédent, la magie n’en est que plus intense. Dès les premières notes, les morceaux du chanteur nous traversent à l’instar de « Here Comes the Wave in » où les basses accompagnent les battements de nos cœurs.

Les quelques morceaux chantés en islandais font se dissoudre la barrière de la langue : la musique lorsqu’elle se fait poésie est universelle. Sous le charme, plusieurs personnes dans le public ferment les yeux pour mieux ressentir les vibrations de chaque note. Il faut dire que la tentation de cet enchantement est grande tant les morceaux tels qu’« Underneath It » résonnent au plus profond de notre être. Les corps commencent à se délier à partir d’« Afterglow ». On regrette alors que l’enthousiasme ne soit pas réciproque, mais on devine de la timidité derrière le visage impassible et concentré d’Ásgeir.

Les applaudissements résonnent tandis que le jeune chanteur et ses musiciens saluent la foule. On quitte le Grand Mix rafraîchi par l’intensité des compositions de ces deux artistes qui nous ont fait rêver et voyager dans leurs univers particuliers.


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Louise Lemaire

Étudiante en journalisme, je suis une grande fan d’alternatif et de rock indie. Si vous voulez me faire plaisir, offrez-moi un album.