Tout est question de dualité dans le nouveau clip de Sharon Meni ; et, avec « I Love My Life », les deux artistes s’amusent à mêler tracas insignifiants du quotidien et désir brûlant de savourer chaque minute, pour le plaisir et l’apprentissage de soi.
Le décor, tout d’abord : un cadre paradisiaque, où des arbustes feuillus et un éclairage sobre, une table basse sur laquelle repose un service à thé, un livre, un réveil, une bougie solitaire… Est-ce une chambre ? Une salle de bain ? Ou, plutôt, un lieu fantasmé qui permettra au duo franco-israélien Sharon Meni de nous exposer sa propre vision d’une vie où les personnalités se croisent, se percutent, se mélangent ? Au centre, une baignoire aux eaux troubles, dans laquelle évolue Sharon Laloum sous deux apparences différentes : l’une, lumineuse, de rouge vêtue et le visage couvert de lignes blanches. La pureté, l’innocence, l’interrogation quant à la situation qu’elle éprouve. L’autre, habillée de noir et maquillée comme sous un masque, incarnant la psyché interdite d’une femme qui, ainsi, s’autorise à dépasser son quotidien et à laisser ses fantasmes devenir réalité.
Face à ces deux incarnations, la réalisatrice Zulma ROUGE entremêle deux conceptions semblant contradictoires, mais ne formant qu’une seule et même âme, qu’un seul et même corps. Celui d’une femme libre, questionnant son droit à être celle qu’elle désire, son aspect artistique trouvant un symbole indéniable dans les apparitions fugaces de Meni Sonino, joueur d’un piano imaginaire et confident silencieux mais observant la lutte intérieure qui se produit sous nos yeux. Pas de vainqueur, cependant ; juste une envie prégnante d’être une, complexe, sage autant que sauvage et assumant pleinement les différentes facettes de son être avec rythme et dévotion. Une illustration magnifique de l’introspection et des bonheurs qui, même dans les situations les plus étonnantes, se cachent et ne demandent qu’à être cueillis et savourés.
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